Un missile dans le réacteur

Le capitaine HUMMEL devant le moteur touché

 

Touché par un missile dans le moteur, son avion en feu, le Capitaine Jean-François Hummel a choisi de ramener son JAGUAR

Le 17 janvier 1991, l’offensive « Tempête du désert” est déclen­chée. L’aviation française partici­pe à la première attaque. Tous les objectifs désignés sont atteints, tous les avions rega­gnent leur base d’AI Ahsa. Le ministère de la défense reconnaît qu’un pilote de la base aérienne A 136 de Toul-Rosières, le capitaine Alain Mahagne a été blessé et que trois avions ont été touchés.

“La lettre”, le journal du Club de la Presse et de la Communication de Nancy-Meurthe-et-Moselle vous présente les photos du Jaguar que pilotait le capitaine Jean-François Hummel.

Touché par un missile sol-air à infrarouge à l’intérieur de son réacteur droit, ce capi­taine de 27 ans, va décider, non de s’éjec­ter en territoire ennemi, mais tenter de ramener son avion et ce malgré tous les dangers. Jean-François Hummel rend d’abord hommage au lieutenant Bonnefous, de la base de Saint-Dizier qui l’a accompagné lors de son retour.

“Le lieutenant Bonnefous avait été touché au niveau du carter d’huile par des petits calibres. Son avion était difficile à piloter. Il va rester à mes côtés, surveillant la pro­gression de l’incendie. Si les flammes atteignaient le réservoir, il contenait enco­re deux tonnes de kérosène, tout sautait. Le savoir là à quelques dizaines de mètres, fut pour moi un gage de sécurité.

Sans lui je ne ramenais pas l’avion et ne serais sûrement pas revenu”.

Quatre mois se sont déjà écoulés, les souvenirs demeurent, à jamais ancrés dans la mémoire.

La première étape, la plus dure, la plus pénible est celle où l’on se rend compte qu’il y a très peu de chances de s’en sortir. On est chez l’ennemi, on est très loin de tout. Tout va très mal dans l’avion. A cet instant, on est très calme, parce qu’on est fataliste…”

Un instant court, une dizaine de secondes où l’on a tendance à tout abandonner. Le capitaine Hummel l’admet. “C’est effrayant et pourtant on est calme, trop calme. On a l’impression de plonger dans une mer trop profonde où l’on va se noyer. On ne se débat plus. On est déconnecté de la réalité on devient fataliste…”,

“..Mais comme ce n’est pas la mentalité fondamentale d’un pilote de chasse d’être fataliste on reprend le dessus. On a alors la certitude que cela va passer, qu’on a eu de la chance, que l’avion n’explosera pas, que c’est le jour où il faut tenter le tout pour le tout. Et on tente de ramener l’avion”.

Le 17 janvier, c’était la première mission de guerre du capitaine Jean-François Hummel. II en effectuera douze autres dans le ciel du Koweït el de l’Irak. La peur, plus exactement, l’appréhension nous envahit la veille, quand on étudie la mis­sion quand on distingue sur le terrain, les sites de missiles. Et ce surtout quand on a vécu ce que j’ai vécu le premier jour, on sait ce que c’est quand un missile vous monte dessus et quand il vous touche. Vraiment le plus difficile, ce sont les veilles de mission où on dort s’imaginant les missiles…”.

Pour le 30 ème anniversaire de la mission sur Al Jaber, Hummel a donné un interview au cours duquel il raconte en détails la mission ; témoignage très fort auquel il a ajouté la perception de cet évènement avec plus de 30 ans de recul. 

Guerre-du-golfe-30-ans-apres-le-capitaine-hummel-se-souvient

A91 11-YG entier
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A91 YG1991 à Al Asha
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