Les NOUAT

La 11EC a toujours eu quelque chose de particulier et les opérations extérieures menées depuis 1977 ont façonné la base aérienne 136 à l’unisson de ses escadrons. Tout le monde poussait dans le même sens et la décision de dissoudre l’escadre et par conséquence de fermer la base a été durement ressentie par les personnels qui y travaillaient. Juste une anecdote : lors des départs sur alerte, les gens qui étaient concernés, touchaient une avance financière et il fallait qu’à ce titre les personnels du service de la solde soient présents, y compris en dehors des heures ouvrables (ce qui en général était la norme). Pas facile à faire rentrer dans les mœurs et au début il y eut quelques grincements de dents. Lors d’un weekend d’hiver, un adjudant de la solde a entendu par le voisinage qu’il y aurait une alerte et un départ à gérer. N’étant pas d’astreinte, cet adjudant décida de sa propre initiative de monter sur la base. Le problème fut qu’une fois passé le carrefour des 4 vents, sa voiture dérapa sur une plaque de verglas et finit dans le fossé. Il continua à pied pour apprendre qu’en fait il n’y avait pas d’alerte. Il regagna son domicile sans rien dire et lorsque cet incident fut connu bien des mois après il déclara que son comportement fut de ce qu’il y avait de plus normal et qu’il n’y avait pas de quoi en faire un fromage.

Il est vrai aussi que ces alertes, détachements et opérations ont développé un sens de la « démerde » déjà bien présent dans la culture Française ; mais il faut reconnaitre qu’à la 11EC, on avait atteint des sommets et que par la suite, le retour à la normale sur les autres bases fut parfois difficile, d’où cette nostalgie exprimée à travers l’emploi du terme « NOUAT »

 

Le « NOUAT »

Par Jean-Pierre ETIENNE dit « grosse baffe »

Nous connaissons le « Dahut », vous savez cette bestiole de montagne qui a la particularité de posséder les deux pattes de gauche plus longues que celles de droite (selon le sens de la marche à flanc de coteau).

Nous connaissons également, du moins pour ceux d’entre nous qui ont trainé leurs guêtres en Afrique, le « CROCOLION », vous savez ce bizarre animal muni d’une tête de lion dont l’arrière-train est constitué d’une tête de crocodile ! Bon il est vrai que l’approcher relève de la gageure, hargneux et colérique qu’il est ! Mettez-vous à sa place, ne seriez-vous pas exaspérés de ne pouvoir (configuration oblige) satisfaire quelques besoins naturels.

Mais le « N’OUAT », le « NOU’AT » ou bien encore le « NOUAT » ?

Cela pourrait être un particulier de l’Afrique profonde ou un « Gaulois » bien de chez nous. Eh bien non, c’est un ancien de notre bonne vieille BA 136, mais surtout un ancien de notre feue 11e Escadre de Chasse. Il se trouve maintenant dans l’un ou l’autre des « quatre coins de l’Hexagone » les autochtones l’ont surnommé ainsi… certainement à force d’entendre les gaillards de la 11EC se référencer par cette expression : « nous à Toul ».

O combien la regrettent de ceux qui sont passés à ceux qui l’ont accueillie. Bien sûr ces derniers stressaient un peu (beaucoup) dès qu’ils apprenaient que « roi de la débrouille ou de l’embrouille » (au choix) arrivait. Comment étaient-ils désolés lorsqu’ils se sont retrouvés sans « NOUAT » a fustiger ou à qui faire appel en cas de M….. !

Besoin d’un coup de main ? SVP, envoyez-nous quelques « NOUAT de choc » (exemple parmi tant d’autres d’une expédition hors métropole). Et toujours (ou presque) la bonne humeur qui allie l’utile à l’agréable car le “NOUAT » sait festoyer à l’invite d’un pot agrémenté de « NOUAT de cajou », suivi d’un bon gueuleton évidemment.

Voilà un peu de l’histoire du «NOUAT », inimitable, irremplaçable… peut-être qu’un jour… !

« Saint NOUAT », SVP réactualise le « RES NON VERBA »

Pour un « NOUAT » rien n’est impossible.

Par Jean Yves DAGORN, mécanicien au GERMAS de Toul de septembre 1982 à août 1993.

À propos de « boîte », je voudrais vous compter une petite anecdote dont j’ai été l’objet. En effet de septembre 1996 à août 1997, j’étais le chef de hangar de l’escadron de chasse 1/3 « Navarre » stationné comme vous le savez tous sur la base de Nancy Ochey.

J’ai beaucoup apprécié mon passage dans cet escadron, cependant mes camarades, connaissant tous mon appartenance passée à la « 11 » et ayant entendu trop souvent à leur gré vanter les mérites bien connus de cette prestigieuse unité, décidèrent de m’infliger une sanction exemplaire. À l’occasion de la Saint Éloi 1996, le conseil des mécaniciens décida de punir trois individus du un 1/3 : un pilote et deux mécaniciens dont je faisais partie. Pour ma part traite à l’unité, je fus condamné par Saint Éloi à avaler, en place publique, deux boudins antillais froids.

La punition fut pour moi redoutable, je faillis vomir à maintes reprises. Mais je n’en ai pas tenu rigueur à mes chers camarades de la trois car je suis passé pour un « martyr ».

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