Michel TANI

 

Michel TANI faisait partie de ces pilotes qui constituaient les piliers de la 11 ème Escadre de Chasse dans les années 70/80. Arrivé comme sous-officier début 1976 il est resté à Toul jusqu’en 1986. Il fait partie du club fermé des pilotes ayant passé les 3000 heures de Jaguar. Quand j’ai publié l’article sur ce club, je lui avais demandé de m’étoffer son CV et sa réponse avait été en cohérence avec le personnage ; je n’ai fait que mon boulot et je ne vois pas pourquoi il faut me mettre en avant. C’est vrai que Michel était discret de nature mais pour ceux qui l’ont connu, c’était un grand Monsieur et un grand pilote très apprécié pour son professionnalisme.

Une partie du club très fermé des pilotes ayant passé 3000 heures de Jaguar
Une partie du club très fermé des pilotes ayant passé 3000 heures de Jaguar

Je ne sais pas si le récit de son accrochage avec le Barbu est le meilleur moyen de montrer que c’était un pilote hors pair mais ce qu’il a fait ce jour là, peu de gens l’auraient réussi. Là encore, après l’avoir entendu raconter ce qui s’était passé, je lui avais demandé de m’écrire son accident, mais j’avais obtenu la même réponse que pour les 3000 heures.
Je vous propose le récit de cette histoire  en deux parties ; la première est l’œuvre du Barbu et pour la deuxième, j’ai fait appel à mes souvenirs.

Direction la salle d’opérations pour préparer les œufs jambon, aussi la mission, même si elle n’a rien d’extraordinaire, la situation étant calme ou sol depuis 10 jours, pour cause d’oueds qui débordent et donc de partisans rebelles, coalisés et factions de tout poil immobilisés.

J’en profite pour faire de l’instruction au profit d’un jeune sous-chef de patrouille (Michel) qui n’a fait qu’un ou deux ravitaillements en vol en monoplace depuis sa fraîche transformation à cet exercice, qui est toujours passionnant si on désire le faire vite et bien, c’est-à-dire être opérationnel. Je connais bien : il sait “mordre le coussin”. Il me connaît bien : j’aime les choses carrées et n’ai pas l’habitude de “transporter” du pétrole, mais de m’en servir. Cela a de l’importance dans ce qui va nous arriver.

Briefing avec l’équipage du ravitailleur. Le rendez-vous est pris à 100 nautiques avant mon point de descente sur la zone de RAV, soit 12 min d’axe au niveau 240. Je me fais fort de prendre les 2 tonnes dont j’ai besoin en à peine 3 à 4 min, ce qui laissera à l’équipier le de faire quelques contacts à sec avant de faire lui aussi le plein. Quelques rappels sur les particularités du ravitaillement en monoplace, et en particulier sur la conduite moteur qui est plutôt pointue sur Jaguar, surtout si l’on ne veut pas utiliser la PC, ce qui me semble être le meilleur exercice pour acquérir la maîtrise du ravitaillement.

Nous sommes prêts. Le C-135F est “airborne” depuis un quart d’heure. Nous l’accrochons au Tacan après 10 min de vol. La vitesse de rapprochement en face à face est de 16 nautiques/min (30 km/min). À 21 nautiques, nous lui ordonnons de faire demi-tour. Douze nautiques : contact facile, il fait beau et les J-57 fument normalement. Il sort sa perche dans les 30 derniers degrés du virage. Les pelles de la bête sont à plat, ma perche est sortie et je suis à 5 m derrière l’entonnoir. Avec la bénédiction du commandant de bord et de l’officier de ravitaillement en vol, j’entame mon plein. Cela se termine par quelques litres pour nettoyer le pare-brise.

La perche rentre, je croise sous l’équipier qui est en perche et me mets en patrouille serrée à sa droite pendant son ravitaillement, position classique pour les accompagnements des “lâchers ravito”. Cela se passe plutôt bien. Contact humide pour faire le plein qui se termine tracté par le panier en ne touchant plus aux moteurs qui sont plein pot, mais en n’utilisant que la direction pour maîtriser l’avance ou le recul : c’est un bon petit (c’est d’ailleurs toujours un bon petit, toujours en activité qui fait une bonne carrière d’ORSA, chef de patrouille précieux pour ses supérieurs dans les coups délicats (Liban, Tchad, etc.)).

Sa perche rentre et le capot se referme. C’est terminé. Je suis si exactement au point de descente que j’amorce paisiblement un virage à gauche en passant sous lui dans un quasi-VSV : 45° d’inclinaison, Mach 0,8 et 84 % de puissance. Pendant le croisement, l’équipier me perd de vue quelques instants, ce qui est normal ; mais cela se gâte, car, n’imaginant pas le Barbu faisant du VSV au Tchad, il me cherche bien à sa gauche, bien plus bas et tire comme une vache avec les manettes en butée. Ne me trouvant toujours pas, il dégauchit et stabilise l’altitude, mais le badin est sérieusement joufflu et, quand il me voit, je suis dans sa glace frontale.

Il pousse sur le manche (réflexe miracle qui me sauve la vie) et traverse à 50 nœuds de rapprochement la base de la dérive, le seul point de l’avion où les circuits hydrauliques des servocommandes (1, 2 et secours) se trouvent. Il lui manque 1,30 m de pointe avant, c’est-à-dire qu’il ne lui reste que les yeux pour pleurer : plus de radio, ni d’instruments de navigation, ni d’altitude, ni de badin. Le tableau de bord est muet.

L'avion raccourci d'un bon mètre
L’avion raccourci d’un bon mètre

Michel s’est fait très peur car il a vu l’avion du Barbu seulement quelques instants avant l’impact et pour lui ça ne passait pas. Après avoir un peu récupéré et mis le Jaguar en vol normal, le bilan qu’il établit n’est pas brillant : il lui manque un bon morceau de la pointe avant, des fils pendouillent et cognent contre l’avion, et il n’a plus de radio, d’indication d’altitude, de vitesse, d’incidence et de navigation. Cerise sur le gâteau, il ne lui reste plus qu’un moteur et on sait qu’un Jaguar en monomoteur ce n’est jamais gagné. C’est une de ses premières missions au dessus du Tchad et le paysage monotone ne lui est pas familier ; c’est au compas de secours qu’il prend un cap approximatif qui devrait le ramener du côté de N’Djamena mais le chemin est long . Le premier repère qui va le recaler est le lac Tchad et qui lui procure un grand ouf de soulagement. Il suffit de descendre le fleuve Chari et la ville n’est plus très loin. Soulagé dans un premier temps,il reste le problème de l’atterrissage en monomoteur sans badin et sans incidence… Il sort les volets puis le train, voit les trois vertes s’allumer. Après avoir vérifier qu’il n’y pas de trafic sur la piste il débute une descente tout aux sensations , mais en ayant le sentiment que du coté vitesse il y a ce qu’il faut. Compte tenu du fait qu’il soit en monomoteur, il n’envisage même pas la remise de gaz ; ce sera posé ou l’éjection. Il arrive vite, peut être très vite sur la piste mais l’avion est au sol et le parachute et les freins du Jaguar font le reste ; l’avion est contrôlé et il rejoint le parking par ses propres moyens sous les yeux complètement médusés des mécanos. Ces mêmes mécanos lui apprendront plus tard qu’il avait aussi une fuite de pétrole au niveau d’une nourrice et qu’il s’est posé avec moins de 100kg, ce qui correspond à environ 5 minutes de vol.

A l'arrivée au parking
A l’arrivée au parking
DETAM 3/11
DETAM 3/11
N'Djamena
N’Djamena
3/11 - Campagne de tir 1983
3/11 – Campagne de tir 1983

Lors de la cérémonie funéraire, Charlie RICOUR a rendu hommage à Michel.

Mon Commandant Michel TANI, mon cher Michel

Je ne vais te la jouer à l’éloge funèbre soporifique. Nous, tous ici autour de toi, d’Évelyne et de vos enfants, nous sommes tristes, c’est un fait, mais nous sommes heureux d’être là près de toi, c’est certain.

Alors, puisque tu as été choisi pour prendre le lead de la patrouille funèbre qui nous emportera tous, mis à part JR ROBERT qui a fait la RECO comme d’habitude, je vais tenter d’être l’équipier fidèle qui débriefe pour son chef. A noter que JR n’a pas envoyé son compte rendu de mission. Ceux qui sont tombés en service aérien commandé, que nous vénérons définitivement, n’ont pas écrit non plus, ce qui nous laisse dans l’ignorance de l’au-delà mais nous permet d’espérer qu’il y a un escadron et un bar de l’escadrille où il fera bon de se retrouver tous ensemble.

Italien d’origine, comme ton nom l’indique, tu ne pouvais pas être triste, tu étais joyeux. Je me souviens de raviolis exquis que ta Maman cuisinait dans cette Meuse sombre et humide qui avait accueilli cette famille du soleil. Si tu avais été une fille, tu aurais été belle, avec ce blond vénitien de ta chevelure qui illuminait la grisaille Lorraine. En fait, tu étais roux et ça se voyait de loin…. Mais comme tu étais un garçon, tu as décidé d’être un beau garçon, un athlète, un homme, un vrai. L’élégance musclée. 

En ces temps bénis d’une société fière de son histoire et structurée autour d’une certaine « idée de la France » que s’était faite de Gaulle, tu as pu grâce à ton travail et aux encouragements de tes maitres, intégrer l’armée de l’air de la troisième puissance mondiale de l’époque, pour devenir pilote de chasse : la quintessence de la sublimation que tous les adolescents imaginent dans leurs espérances les plus folles.  Ce métier, plus que le rêver il faut l’espérer, et plus qu’un espoir c’est une espérance qui doit animer le candidat. Tes yeux brillaient de cette espérance comme ils ont brillé quand tu as rencontré Évelyne.

Nous sommes arrivés à Toul-Rosières toi et moi, à un mois d’intervalle, tous les deux affectés à l’escadron de chasse 3/11 Corse après avoir vécu chacun de son côté les péripéties des écoles de l’institution. C’était en Novembre 1975, il faisait froid, il pleuvait comme d’habitude, mais tu avais l’habitude alors tu étais joyeux.

Sergent pilote de chasse, rien ne pouvait t’atteindre, même pas le bizutage du 3/11 quand le substitut du commandant d’escadron t’a envoyé faire le mécano à la SALE, l’escale militaire et ses Fougas. Les vrais patrons, SAUVEBOIS, ARGELIER, ROBERT, etc ont dû t’oublier car tu as passé une semaine à bricoler le Broussard ou le T33.

C’est Gérard CORNUEZ, secrétaire de l’escadron, qui  a rythmé notre vie logistique et administrative pendant que les commandants d’escadrille s’occupaient de notre cas. ROBERT, JANTET, BOUDET : ils nous ont appris la rigueur. Les CP et sous CP nous ont appris le métier : BEZAT, DEHAEZE, BALMONT, GILBERT, HUET, LONGUET, DECHAVANNE, j’en oublie, puis LAREIDA, JACQUEL et ESTRUGO arrivant de l’extérieur. A nos yeux, tous des seigneurs. Et ils l’étaient.

Et puis il y avait les copains et nous nous serrions les coudes ; AMOURETTE, PERON, LARUELLE, AMYOT, REISCH, BELLATON, PAIMBAUT, CALMET, GUERIN. Le Ploum et Bill au simu nous faisaient répéter les gammes des procédures. Les mécanos nous dorlotaient, conscients de notre stress ; ils nous aidaient à engouffrer dans la cabine la multitude de cartes que nous avions tracées avec soin et qui n’auraient pas supportées d’être ravalées au rang de boule de papier dans une corbeille. PLATINI, SEVRIN, GEGENE, GARNAUD, NALLE, TRONEL, et les autres : des artistes de la mécanique. Tous t’entourent aujourd’hui, accompagnés par ceux que j’ai moins connus. JUSTE, DUPONT sont là et d’autres n’ont pas pu venir. ENGEL, MICHEL, SMYKOWSKI en autre.

Nous avons débuté notre progression avec bonheur, sans difficultés majeures dans cet escadron dédié aux opérations extérieures, unique en son genre dans l’armée de l’air, seul à pratiquer le ravitaillement en vol, dont les chefs de patrouille partaient une fois par an en Afrique noire pour entrainer les unités de l’infanterie de marine et de la légion étrangère pré positionnées « au cas où ».

Et le cas où » s’est produit en 1977 quand nous étions PO, pilotes opérationnels et les OPEX se sont succédées sans interruption depuis la 1ère intervention, sur les forces du Polisario en Mauritanie mi-novembre. Le Barbu nous racontera ça à table.

Et les chefs nous amenés avec eux, transformés au ravitaillement en vol, fait confiance, envoyé au combat. Nous avons vécu de longs mois au Tchad et en Centre Afrique. Notre amitié déjà solide s’est approfondie ; nous sommes devenus frères d’arme. Nous avons rencontré des officiers de l’armée de terre qui sont devenus des frères d’arme et des amis aussi. Jean François LHUILLIER pleure ton départ. Il t’appelait « tifrice » car tu étais passé adjudant. Quelle rigolade !

Évidemment tu es devenu officier, tu en avais l’étoffe, la stature, le charisme. Puis officier supérieur. Respect !

Je ne peux pas passer sous silence le baiser que ton avion a donné à celui du Barbu, ou l’inverse, je ne sais pas. Jean a dû se pébroquer d’un avion devenu fou, tu as pu ramener le tien à N’Djamena, mais sans pointe avant, donc sans indication sur ta position ni sur tes paramètres de vol. Respect !

Et les responsabilités ont suivi : chef de patrouille chevronné, choisi pour les missions les plus difficiles, délicates et longues, comme le survol de Beyrouth au Liban et retour à Solenzara. Puis la connaissance de l’avion a amené la hiérarchie à te nommer officier d’utilisation opérationnelle OUO de la flotte Jaguar, 9 escadrons à l’époque, près de 150 avions en ligne. Respect !

Aujourd’hui, les pilotes de Rafale qui tirent leurs munitions à Suippes ne savent pas tout ce qu’ils te doivent car tu as été le chef de détachement Air et officier de tir de ce champ de tir qui est devenu grâce à toi l’un des plus opérationnel d’Europe. Respect !

Tu as terminé ta carrière au poste de commandant en second du détachement Air de Toul Rosières jusqu’à sa fermeture. Ton empreinte y est profonde, tant par le nombre d’années passées sur ce site magnifique, que par les plus de 3000 heures de vol effectuées sur Jaguar et surtout que par la grande humanité dont tu as fait preuve pendant cette période de dissolution d’unités. Encore une fois respect !

Respect mais aussi affection indéfectible. Nous étions amis, nous participions avec plaisir aux soirées organisées par la base, l’escadre et l’escadron. Avec les copains, je vais en oublier, qu’ils m’excusent, AMOURETTE, HUET, PERON, GUERIN, LARUELLE, DECHAVANNE, AMYOT, JACQUEL, ROBERT, nous formions une bonne bande presque tous mariés. Tu appréciais le couple que je formais avec Béatrice et nous avons vécu l’arrivée d’Évelyne dans notre milieu joyeux avec un grand bonheur. Tu étais beau, elle était belle. Tu étais heureux, elle était radieuse. Vous vous êtes mariés pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur a duré de nombreuses années et le pire vient d’arriver. La patrouille que vous aviez formée s’est dissipée après une dernière voltige tragique et un combat acharné au cours duquel l’appui mutuel des forces n’a pas suffi.

Évelyne, tu lui auras tenu la main pendant les huit mois de sa maladie, en espérant que l’énergie que tu lui transférais serait suffisante pour venir à bout du mal. Nous tous réunis ce matin allons te transmettre la nôtre pour que tu puisses faire face  avec tes enfants à cette vie nouvelle sans lui.

Michel, il y a un paradis des pilotes de chasse, c’est certain, qu’ils soient croyants ou pas, avec un bar de l’escadron où nous retrouverons les copains. Je suis persuadé que Guynemer t’a fait préparer la chambre d’ami.

Bon vol mon frère.

Obsèques de Michel
Obsèques de Michel
La bande de copains
La bande de copains

2 réponses sur “Michel TANI”

  1. L’opération Tacaud m’aura permis de découvrir une partie d’Afrique , des avions , des hommes , la 11è EC . Envoyé en renfort de sécurité incendie à NDJ je quittais Luxeuil pour embarquer au Bourget dans un DC-8 bourré de munitions . Enfin à la “tchadienne” puis sur la base je me démenais pour remettre en état un VLE 38 et organiser le service pour les 12 pompiers tchadiens , sous les ordres d’un ADC coopérant que j’assistais ( Edgard G…..) .
    La SSIS vivait son rythme , quand , un jour parmi d’autres , nous observons la mise en route de deux Jaguar . Ils décollent et je m’affaire au bureau dont la fenêtre donne sur le parking . Soudain , le son d’un Jaguar me parvient …Déjà ? Je tourne la tête , je suis sidéré : un Jaguar sans pointe promène des fils qui pendouillent et s’arrête ; des gens courent , j’y vais , l’atmosphère est survoltée , ” François …Là-bas ! ” . Un Puma décolle , il faut le récupérer . Tani est entouré , il parle Badin , collision , monomoteur, compas de secours , sortir le train oui ça marche , ah la traînée …rentrer le train …ressortira-t’il ? Le terrain , NDJ , plus de radio , circuit à vue , réglage moteur restant au pif …Ouf , posé !
    Je vécu ce jour-là un événement inoubliable .
    Aujourd’hui je mets de l’ordre dans mes souvenirs , c’est alors que ce matin je prends connaissance de la fin des vols pour TANI , j’en suis ému , je voulais vous le dire . Merci les “Anciens” .
    Michel Poissonnier ( Major er )

  2. Michel Tani, un inoubliable copain de la 11, sous officier célibataire comme nous l’étions à l’époque, A temps perdu, il lui arrivait de venir faire du GCA à l’approche. Contrairement à certains ”demi dieux ”, il avait considération et respect pour les contrôleurs. Il aurait très rapidement pu être lâché au SPAR ou au recueil, tant il était doué. Perfectionniste, comme le relève Ricour dans son éloge funèbre, il voulait comprendre le métier de contrôleur et les difficultés du ”gribier” ou de la ”gribière” qu’il y avait à l’autre bout de son UHF.
    Parti loin des cieux lorrains, lors d’un énième DETAM, il m’avait confié les clefs de son Opel Manta afin que je l’amène en révision chez le concessionnaire à Nancy. Avec ” Concombre ”, qui conduisait ma deudeuche, nous nous étions acquittés de la mission car c’était un plaisir de rendre service à Michel et de lui renvoyer l’ascenseur.
    Bill

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *