1-11 ROUSSILLON

 

EC 1/11

Historique sommaire du 1/11 Roussillon

Le 1er août 1952, sur la B.A de Reims, est créé l’escadron de chasse 01/011 “Roussillon” qui reprend les traditions et les insignes du Groupe de chasse III/6, dissous depuis la veille. Il forme le premier escadron de la 11è Demi-brigade qui deviendra par la suite la 11è Escadre de chasse.

Le Groupe de chasse III/6 avait été créé à Chartres le 1er mai 1939 sur Morane Saulnier 406. Le commandement du groupe, le capitaine De Place, avait décidé de ne pas reprendre de traditions anciennes et de créer des insignes nouveaux d’escadrille : des masques de Tragédie et de Comédie. Le groupe de chasse III/6 prend part à la campagne de France sur plusieurs fronts successifs où il totalisera 23 victoires aériennes dont 4 probables. Il perdra 7 pilotes au combat.

En particulier, entre le 10 mai et le 20 mai 1940, le III/6 homologue 9 victoires aériennes face aux raids nazis. Le 24 mai 1940, le Commandant Castanier, commandant du groupe est tué. Le 31 mai, le groupe se replie sur le terrain du Luc dans le Midi, afin d’être transformé sur Dewoitine 520. Le 15 juin, 5 victoires sont homologuées à l’adjudant Le Gloan, dans la même mission et en moins d’une demi-heure.

Le 17 juin, le III/6 reçoit l’ordre de rejoindre le terrain de Perpignan La Salanque en vue d’un prochain repli sur l’Afrique du Nord. Les D.520 du groupe se posent à Alger-Maison Blanche, le 20 juin. Au mois de mai 1941, le groupe part renforcer les forces aériennes de Syrie. Le III/6 prend une part des plus actives aux opérations des Forces aériennes de l’Armée du Levant contre les Anglais remportant 24 victoires dont 21 sûres mais perdant 8 pilotes : 5 tués, 3 prisonniers. Il quitte la Syrie le 9 juillet.

Dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942, c’est le débarquement allié en Afrique du Nord. Le G.C. III/6 va être réorganisé, équipé de matériel américain, afin de reprendre la lutte contre l’Axe. Le 1er mai 1943, le groupe perçoit ses premiers P-39N Airacobra.

Le 1er août 1943, l’unité ajoute le nom de “ROUSSILLON” à son appellation et fait désormais partie de l’aviation côtière de l’Afrique du Nord ou Coastal Command. Les missions sont dédiées à la Protection de convois navals et à la couverture des points sensibles de la côte. Au cours de l’une d’elles, le lieutenant Le Gloan, titulaire de 21 victoires aériennes disparaît, le 11 septembre 1943, 26 ans jour pour jour après Guynemer.

Marc Lissy, qui fut lieutenant au G.C. 3/6, a su évoquer cette période de l’histoire mais aussi les figures du groupe et plus globalement les invariants de la vie en escadron de Chasse dans le roman Chasseurs, mes frères.

Le 30 septembre 1944, le Groupe de Chasse III/6 “ROUSSILLON” quitte l’Afrique du Nord pour la FRANCE. D’abord basé à Salon, puis à Vallon, les pilotes effectuent des missions de bombardement sur l’Italie du Nord-Ouest, au sein du Tactical Command. Au cours du mois de janvier 1945, le Groupe reçoit des P47 “Thunderbolt”. Le 28 mars, il rejoint Luxeuil d’où il mène des missions de bombardement et de mitraillage au profit de la 1ere Armée Française jusqu’à l’armistice du 8 mai 1945.

Le Groupe de Chasse III/6 “ROUSSILLON” termine la guerre titulaire de 52 victoires aériennes dont 10 probables. Deux citations à l’ordre de l’Armée aérienne, comportant l’attribution de la croix de guerre avec 2 palmes, sont décernées au Groupe de Chasse III/6 “ROUSSILLON” pour l’ensemble de ses campagnes 1939-1945.

Le repos est de courte durée, le 3/6 débarque le 5 août 1950 en Indochine. Il y restera jusqu’en février 1952, s’y illustrant dans des missions de bombardement et d’appui. au profit de troupes amies. En particulier, au cours de l’offensive du Viet-minh sur Vinh-Yen, le groupe effectue 32 sorties dans la journée du 16 janvier 1951.

Pendant les mois d’avril et mai, le groupe participe à l’opération Méduse. Au cours de celle-ci, le 9 mai, une patrouille fait sauter, par un tir à la roquette, la grotte de Chu-Tien qui abritait un dépôt de munitions. Durant le mois d’octobre 1951, l’unité participe à la bataille de Ngia-Lo au cours de laquelle la brigade 312 viet-minh est anéantie, grâce en partie à l’appui aérien.

Le groupe de chasse III/6 “ROUSSILLON” regagne la métropole titulaire de 2 citations à l’ordre de l’Armée comportant l’attribution de la Croix de Guerre TOE avec 2 palmes.

Le 5 décembre 1952, l’escadron s’installe sur la base de Larh (RFA) où il reçoit son complément de F-84G “Thunderjet” puis fait mouvement vers la base de Luxeuil, le 10 juin 1953 pour une période de 8 ans. Sa mission principale durant cette époque est la participation à la défense aérienne de la zone du 1er C.A.Tac et à l’appui au sol de la 1ère Armée Française.

En juin 1956, l’escadron reçoit ses premiers F-84F “Thunderstreak”. Cette même année, sous les ordres du capitaine Prévost, un détachement de pilotes et de mécaniciens opère depuis Chypre dans les opérations de Suez. Entre 1956 et 1961, le personnel participe régulièrement au parrainage des EALA engagées dans le cadre du conflit algérien.

En Mai 1958, l’unité est dotée de F-100 “Super Sabre” eten juin 1961, l’escadron est transféré à Bremgarten (R.F.A.) où il se voit assigner les missions réservées aux chasseurs bombardiers. En 1965, il acquiert la capacité nucléaire tactique dans le cadre de l’O.T.A.N. jusqu’au retrait de la France des structures militaires intégrées en 1967.

En Septembre 1967, il quitte la RFA pour rejoindre Toul Rosières (Meurthe et Moselle).
En 1971, dans le cadre de la Force d’intervention Outre-mer des pilotes sont transformés au ravitaillement en vol. Le 10 octobre 1975, après 81.746 h 25 au “Roussillon”, le F-100 “Super Sabre” quitte définitivement l’escadron.

A partir de 1976, l’escadron s’équipe progressivement du chasseur d’appui tactique franco-britannique Jaguar. A partir de 1977, dans le cadre d’accords de défense ou de coopération, les personnels de l’escadron, participent à plusieurs interventions en Mauritanie (Lamantin) et au Tchad (Tacaud). Ils assurent aussi de nombreux détachements en République Centre Africaine et au Tchad dans le cadre de l’opération Manta.

Le 16 février 1986, l’opération Epervier débute par la neutralisation de la plateforme libyenne de Ouadi Doum au nord du Tchad. Elle est exécutée par 11 pilotes de l’escadron que dirige le commandant De Tellier. Les Jaguar étaient armés de BAP 100 ou de bombes de 250kg. Ils avaient décollé de Bangui et ont effectué un raid de 1800Nm.

A la suite de l’invasion du Koweït par l’Irak, le dispositif Daguet est déclenché. A partir du 17 janvier 1991 et jusqu’au 28 février 1991, les pilotes et les mécaniciens du 1/11 participent activement à l’opération “Tempête du Désert”. Des missions de bombardement sont effectuées journellement tant sur le Koweït que sur l’Irak avec missiles ou bombes guidées laser.

En 1993, avec le durcissement de la crise bosniaque, l’opération “Balbuzard” d’appui aux forces françaises sous casques bleus, débute le 26 janvier. L’escadron part pour Solenzara d’où il effectuera de nombreuses missions de reconnaissance et de démonstration de force en ex-Yougoslavie jusqu’à sa dissolution, amenée le 31 juillet 1994 par la restructuration des unités de la chasse française.

4 réponses sur “1-11 ROUSSILLON”

  1. je pense qu” il y a erreur sur la date d’ arrivé de Patrick Baudry à la 11 : Il est arrivé tout début 71 au 1/11 … à vérifier bien sur !
    En 74 , il est possible…. qu il revenait d’ une détachement de 3 mois à Djibouti….. à vérifier également

  2. Pierre
    après vérification, Baudry est bien arrivé sur la base de Toul au début de l’année 1971 ; c’est maintenant corrigé dans le texte.

  3. Bonjour,
    Pierre Amarger serait-il un des pilotes basés à Toul ? Si c’est lui pourrait-il me joindre au sujet d’un parachute d’avion retrouvé dans un arbre d’une foret Lorraine ?

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