Pierre AMARGER était un pur produit de la FATAC puisque n’ayant connu que la 11ème et 7ème Escadre ; arrivé PIM au 2/11 il y fit toute sa carrière, car après son escadrille et 2 ans à Salon pour encadrer les jeunes élèves, il était revenu pour commander l’escadron. A la suite il fit mouvement vers Saint Dizier pour prendre l’Escadre.
Pierre était quelqu’un d’entier, avec qui c’était plutôt blanc ou noir laissant peu de place au gris et par conséquence qui ne laissait pas grand monde indifférent. Il avait une foi inébranlable en “la mission” comme il disait, mais cela présentait l’avantage de savoir où on allait, n’hésitant pas à monter au créneau lorsque la cause à défendre lui paraissait juste.
C’est aussi vrai que cela l’amenait à avoir des comportements ou attitudes très tranchées et parfois surprenantes. Je me souviens qu’à l’issue d’une mission d’entrainement BCP lambda, il était rentré dans une colère noire, car le candidat leader de la patrouille avait réagi trop mollement à son ordre en vol d’effectuer un break face à une menace fictive ; le débriefing s’était résumé au seul mot qu’il avait écrit sur le cahier d’ordre “NUL !”.
Il en était de même pour les avions sur lesquels il avait volé ; à la fin de sa carrière, il avait probablement plus d’heures de Jaguar que de F 100, mais la référence (et de très loin) était cet avion américain, cet avion d’homme qui possédait en autre, une position de la manette de train qui permettait de le rentrer de force à travers les trappes si celles-ci étaient récalcitrantes. Il faut aussi dire qu’il avait dû s’éjecter sur Jaguar du coté de Dieulouard suite à un foudroiement qui avait provoqué un feu moteur.
Il a connu les premiers pas de la Guerre Electronique” et s’était beaucoup investi dans le domaine et dans ses conséquence opérationnelles. C’est lui qui avait transformé le “Jink” ramené du premier Red Flag en attaque double manivelle (en fait qui n’était que simple), qui a facilité et poussé la mise au point et l’installation du lance-leurre de queue et qui avait demandé (sans succès) de transformer l’outil de maintenance des Crotale en simulateur car il avait la capacité de restituer l’efficacité des contre-mesure face à ce système sol-air.
Toujours très attaché à la 11EC, il était l’auteur de plusieurs articles publiés sur ce site ;
– Mise en service et prise en compte des CME (Contre Mesure Electronique) de 1976 à 1993