La base aérienne de Toul (2 ème partie 1968-1970)

 

Le 3 septembre 1968, le Colonel Chenet cède sa place au Colonel Perrotte, qui prend, au cours d’une cérémonie militaire, le commandement de la base aérienne 136. Il est le second commandant de la base.

1968 Le colonel PEROTTE
1968 Le colonel PEROTTE

Dans son premier “mot du Colonel”, inséré dans le journal de la base “Reflets”, le Colonel Perrotte ne manque pas de faire le point sur la situation. L’année 1969 sera l’année de l’achèvement des travaux de rénovation entrepris courant 1968. Le hangar du groupe d’entretien et de réparation des matériels spécialisés (GERMaS), les escadrons, le bâtiment “1804” qui loge les célibataires sont concernés par cette opération. Les unités de la BA 136 ont été redistribuées dans les différents bâtiments existants.  L’entrée de la base a été conservée, l’ancien local de la porte principale a été réaménagé. Il conserve sa structure d’origine. Un portail métallique a été posé de chaque côté du poste de vigie, il y a une entrée et une sortie. Les bâtiments, occupés par la police de l’air, ont été redistribués.   L’ancien bâtiment où la police militaire américaine et la gendarmerie française se côtoyaient a été transformé pour abriter la “salle de service”. Au rez-de-chaussée, les anciennes pièces ont été transformées en cellules, c’est la “prison” de la BA 136. A l’étage, la salle de service et les chambres pour le personnel de garde. Ce sont les commandos de l’air qui assurent la protection de la base.

L’ancien bâtiment où la police militaire américaine et la gendarmerie française se côtoyaient a été transformé pour abriter la “salle de service”. Au rez-de-chaussée, les anciennes pièces ont été transformées en cellules, c’est la “prison” de la BA 136. A l’étage, la salle de service et les chambres pour le personnel de garde. Ce sont les commandos de l’air qui assurent la protection de la base.  Juste à côté de ce bâtiment, la brigade de la gendarmerie de l’air s’est installée dans un bâtiment remis en état et aménagé pour les missions de la brigade.  La zone extérieure a été réaménagée avec la mise en place d’un parc de stationnement pour les véhicules.

En continuant sur l’avenue principale (l’ancienne “New-York avenue”) on retrouve, sur la droite, les anciens bâtiments d’hébergement des “airmen”, ils sont affectés maintenant aux moyens d’administration. Ils servent à l’hébergement des célibataires et des passagers. Sur la gauche, les anciens logements des officiers ont retrouvé une seconde vie. Un des bâtiments a été transformé pour abriter les moyens généraux, partie commandement et bureaux.  Le second bâtiment a été transformé pour recevoir l’escadron de protection. Cet escadron, composé de commandos de l’air, assure la surveillance et la protection de la base aérienne. Une section cynophile, avec maîtres-chiens et chiens de guerre, est rattachée à l’escadron. Le binôme, homme chien, est utilisé pour effectuer des patrouilles sur la base. 

Un peu plus loin, après le croisement, au niveau de la zone de restauration, le club des officiers est transformé en mess des officiers. Le snack devient le mess des sous-officiers et du personnel civil et le” Nco club” se transforme en ordinaire rang pour les appelés du contingent. La main d’œuvre ne manque pas, il y a quelque 850 hommes du rang sur le site. L’ordinaire rang a été refait à neuf mais le matériel ultra moderne, c’est à dire les deux autoclaves de 400 litres et les deux braisières ne font pas tout. Il ne faut pas moins de 350 litres de bière, 385 kg de pain, 400 kg de légumes et 90 kg de viande, sans oublier les 75 kg de fruits, pour préparer un repas de midi. Les deux chaînes du libre-service occupent à plein temps les 15 hommes du rang affectés aux cuisines et ce depuis 7h30 du matin. L’Adjudant Pelletier qui est à la tête des services de comptabilité et de ravitaillement se dépense sans compter, aidé dans sa tâche par le Sergent-chef Sirvent et le premier classe Remy. Le Sergent Nicolleau qui dirige les cuisines avec les Sergents Antoine et Fenelon ne chôment pas. Les journées sont bien remplies et ce n’est guère que vers 20 heures que le nettoyage des appareils et le lavage à grande eau se terminent. La priorité est cependant au sourire, cela facilite bien les choses. Un mess militaire est une cantine, restaurant militaire, pour officiers et sous-officiers. Le mess désignait au XIIIe siècle un plat cuisiné ou liquide (comme la bouillie ou la soupe), puis au XVe siècle un groupe de personnes mangeant ensemble.  A cette époque, les appelés du contingent sont appelés “hommes du rang”. Leur mess est appelé “ordinaire rang”  il changera d’appellation, par la suite,  pour devenir mess des militaires du rang ou mess rang puis mess des aviateurs lorsque les appelés seront  renommés aviateurs.  Après dix-sept heures quinze, le bâtiment “K” est animé par une foule de jeunes militaires. Il s’agit du foyer du soldat et au comptoir, où exerce le 2ème classe Woenkoeff, les commandes fusent ; Un Fanta ! Trois canettes ! T’as du chocolat ? Comme tout ce beau monde semble pressé, le serveur, d’un ton bref, lance “Minute les gars ! Y a pas le feu ! ” Une réplique qui calme les esprits…Rénové par le service infrastructure de la base, ce lieu de détente et de repos est devenu un endroit agréable à fréquenter. Le Caporal Urvoy, qui s’occupe du bazar, est toujours affairé derrière ses vitrines. L’endroit est tenu propre grâce aux soins du 2ème Classe Jagoudel. Le 1er Classe Gardrat et les 2ème Classe Mercier et Seradour, coiffeurs en titre, sont occupés et ont fort à faire. Le plus gros du travail se situe à l’époque des défilés et des prises d’armes ou encore à l’arrivée d’un nouveau contingent. Il faut également citer le sympathique “Juju”, qui n’est autre que le premier classe Vezier, nommé magasinier et qui vérifie inlassablement ses entrées et ses sorties de matières. Il a du travail car il s’occupe également des cinq annexes du foyer, disséminées au sein des unités de la base. Les hommes du rang méritent toute la considération qui s’attache à leur état d’appelés. Ils sont les héritiers des vertus guerrières de leurs aînés. C’est donc tout à fait légitimement qu’ils puissent, une fois le soir venu, s’abandonner dans leurs chambrées au sommeil réparateur après leur dure journée d’effort.  Si le mobilier offert par la République est des plus spartiates, nos petits soldats apprécient l’ordre et la clarté de leurs dortoirs. Nous ne sommes pas encore rendus, à cette époque, à la chambre individuelle que les derniers contingents ont connu, il faudra encore un peu de temps pour en arriver là… Le bâtiment qui abritait le “base exchange” a été fermé en attendant. Celui qui vendait les boissons alcoolisées a été détruit. L’emplacement sera transformé, quelques années plus tard, en parking. Le cinéma a été conservé, il devient le cinéma de la base et sert de salle de conférence lorsque les autorités veulent s’adresser au personnel de la base. Il est équipé en matériel de projection et, tous les mois, un film est projeté. La zone des affaires (ZA) est fermée, les bâtiments qui ne sont pas utilisés, comme magasin de stockage pour le matériel, seront démontés par la suite. La cantine civile et la nursery sont fermées. Le bowling, qui n’est pas jugé utile, est détruit, on voit nettement les traces de son emplacement sur la vue aérienne ci-dessous. 

La base, vue aérienne
La base, vue aérienne

L’école est conservée, les salles de classe serviront pour l’instruction du personnel. L’hôpital, avec ses 4400 m² est conservé dans un premier temps. Le service médical s’installe dans ces locaux, bien trop grands pour l’effectif du service et surtout trop couteux en énergie, un argument qui conduira le commandement à détruire ces bâtiments par la suite… Les entrepôts sont transformés, le service du matériel (SMC) occupe deux bâtiments, un au profit de l’ameublement, l’autre pour l’habillement. Dans la suite de cette longue lignée d’entrepôts, l’escadron de ravitaillement technique (ERT) s’installe, il lui faut un grand espace pour entreposer les pièces de rechange.  L’Escadron de Ravitaillement Technique (ERT 17.136), est une sorte d’intendance technique et une importante quincaillerie de pièces détachées. Ces rechanges, qui vont de la petite goupille de 10 centimes à la queue d’avion, à plusieurs dizaines de milliers de francs de l’époque, sont entreposés dans un vaste magasin. On compte 25.000 sortes d’articles de toutes sortes. L’ERT stocke également les munitions de la base dans un dépôt de munitions situé à l’extrême nord. Les carburants pour les automobiles sont également stockés par cette unité. 

Pour se donner une idée de l’importance de cette unité il suffit de se pencher sur les statistiques. En 1969, l’unité a reçu 500 tonnes de matériel et en a expédié 620, ceci suite à 60.000 commandes des unités abonnées. L’environnement technique sur la BA 136 découle des besoins engendrés pour faire voler un avion. Pour que le F 100 décolle et accomplisse ses missions il lui faut du carburant, et il en est gourmand, de l’huile pour la mécanique, de l’oxygène respirable.  Pour le guider, il faut un radar et des systèmes de transmission.  Les mécaniciens en escadron ont besoin de matériels de servitude au sol, de rechanges et des ingrédients. Pour les missions de guerre, il faut des munitions, des bombes et des missiles. Pour que tout cela fonctionne correctement, il faut assurer également, la réparation des pièces défectueuses, les révisions périodiques, l’approvisionnement des pièces de rechange, le déneigement en hiver, l’entretien des véhicules nécessaires aux hommes, l’alimentation en énergie électrique de la base… Vaste programme qui se déroule quotidiennement sur la BA 136 de Rosières en cette fin d’année 1968.

Vue du fichier F100 (1970) photo Jean Marc Allongue
Vue du fichier F100 (1970) photo Jean Marc Allongue

Vue aérienne de l’ancien dépôt de munitions américain. On accède à ce dépôt par une route partant de la base et traversant le bois d’Avrainville. En 1, le sas d’entrée permettant un filtrage des véhicules. en 2, le bâtiment vie, accueillant les bureaux et les sanitaires ainsi que le logement des filtreurs. On aperçoit les magasins à munitions et les abris semi enterrés pour les munitions de gros calibres. Des merlons protègent les constructions. Ce dépôt prend l’appellation de DPMu, soit dépôt principal de munitions. Compte tenu de son implantation sur le territoire de la commune de Tremblecourt, il sera appelé “dépôt de Tremblecourt”. Le personnel dépend de l’escadron de ravitaillement technique. Les filtreurs sont des commandos de l’air, rattachés à l’escadron de protection de la base. Le DPMu a pour vocation de stocker les munitions nécessaires aux missions des unités aériennes et à la défense de la base, ainsi que les munitions d’exercice, nécessaires à l’entraînement des pilotes. Les livraisons se font par la route de service reliant le dépôt à la base. Le dépôt est gardé en permanence, des rondes sont effectuées la nuit par des maîtres chien accompagnés de leurs chiens de guerre. Cet espace fait partie des zones sensibles de la base, un polygone de sécurité pyrotechnique délimite les zones dont l’accès et la construction sont réglementés. Après les hangars dévolus à l’ERT, l’avant-dernier entrepôt sera attribué au centre de transport automobile puis, par la suite, au garage de la BA 136. Le dernier entrepôt de la lignée, sera transformé, bien plus tard, pour accueillir l’escadron de défense sol/air. L’installation des unités se fait au fur et à mesure, les travaux étant inscrits par ordre de priorité sur le plan d’infrastructure.

Vue aérienne du DPMU
Vue aérienne du DPMU

Vue aérienne de l’ancien dépôt de munitions américain. On accède à ce dépôt par une route partant de la base et traversant le bois d’Avrainville. En 1, le sas d’entrée permettant un filtrage des véhicules. en 2, le bâtiment vie, accueillant les bureaux et les sanitaires ainsi que le logement des filtreurs. On aperçoit les magasins à munitions et les abris semi enterrés pour les munitions de gros calibres. Des merlons protègent les constructions. Ce dépôt prend l’appellation de DPMu, soit dépôt principal de munitions. Compte tenu de son implantation sur le territoire de la commune de Tremblecourt, il sera appelé “dépôt de Tremblecourt”. Le personnel dépend de l’escadron de ravitaillement technique. Les filtreurs sont des commandos de l’air, rattachés à l’escadron de protection de la base. Le DPMu a pour vocation de stocker les munitions nécessaires aux missions des unités aériennes et à la défense de la base, ainsi que les munitions d’exercice, nécessaires à l’entraînement des pilotes. Les livraisons se font par la route de service reliant le dépôt à la base. Le dépôt est gardé en permanence, des rondes sont effectuées la nuit par des maîtres chien accompagnés de leurs chiens de guerre. Cet espace fait partie des zones sensibles de la base, un polygone de sécurité pyrotechnique délimite les zones dont l’accès et la construction sont réglementés. 

Après les hangars dévolus à l’ERT, l’avant-dernier entrepôt sera attribué au centre de transport automobile puis, par la suite, au garage de la BA 136. Le dernier entrepôt de la lignée, sera transformé, bien plus tard, pour accueillir l’escadron de défense sol/air. L’installation des unités se fait au fur et à mesure, les travaux étant inscrits par ordre de priorité sur le plan d’infrastructure. Le service de sécurité incendie et de sauvetage (SSIS), au sein de la base, s’installe dans les locaux de la tour de contrôle. Ce service assure un rôle primordial de sécurité de piste. Il assure également la protection préventive et active des installations, la lutte contre les feux dans les accidents aériens et le sauvetage du personnel. Il assure les interventions diverses comme le chasse neige de jour et de nuit en période hivernale. Il utilise des véhicules aux noms bizarres pour les non-initiés, tels les “VRE, VLE, APM, VS.” Le Lieutenant Mambrini, chef de la SSIS est aidé dans sa tâche par l’Adjudant Breuille, adjoint au chef de la SSIS. En cas de crash d’aéronef, la procédure implique l’entrée en action du VRE, (véhicule rapide d’extinction) suivi du VLE, (véhicule lourd d’extinction). Ce dernier, grâce à sa lance de tourelle, assure l’extinction complète avec la mousse contenue dans la citerne. Le VS, (véhicule de sauvetage) peut entrer en action pour récupérer le pilote. Les pompiers, équipés de la tenue en amiante et de l’appareil respiratoire autonome, peuvent pénétrer dans la zone des flammes. Mais la SSIS intervient également en ce qui concerne les points sensibles comme les soutes à carburants et les bâtiments. Dotés d’autopompes mixtes (APM), les pompiers peuvent faire face aux incendies pour tous genres de feu. Casques brillants, bottes et blousons ” baranisés “, les pompiers de la BA 136 sont pimpants mais surtout vigilants. Douze hommes du rang et quatre sous-officiers sont en alerte permanente. L’effectif global de la SSIS est de 60 hommes dont l’efficacité n’est jamais mise en défaut.

SALE section accueil liaison et entrainement
SALE section accueil liaison et entrainement

La section accueil, liaisons et entraînement (SALE) s’installe sur le parc avion près de la tour de contrôle. “Chez les grenouilles de Rosières ça saute !” Il s’agit du DMA, autrement dit du détachement météorologique air de la BA 136, rattaché aux moyens opérationnels. Le détachement de la météo est animé par une quinzaine de personnes, dont deux fonctionnaires de la météo nationale, huit sous-officiers brevetés et cinq militaires du rang aides météo. Trois brevetés supérieurs sont au service protection/prévisions, cinq brevetés élémentaires sont à l’observation. Surnommés les “grenouilles” (le jeu de mot est assez facile), ils assurent le pointage des cartes sol et altitude. Cela représente quelque 1.200 stations de la Pologne aux Açores et du Groenland à l’Afrique du Nord. Le travail débute à une heure du matin. Tout ce petit monde concourt au traçage des cartes, à l’élaboration des prévisions qui seront transmises dès 7 heures 45 aux trois escadrons. Le traçage des cartes se poursuit toute la journée. Il faut être en mesure de répondre, sur le champ, à toute question concernant le temps sur l’ensemble de l’Europe occidentale et en Afrique du Nord. Installé dans la tour de contrôle, le personnel ne changera pas de place jusqu’à la dissolution du service.

Le DMA
Le DMA

Telle une hydre tricéphale la section de transmission base (STB) est composée de nombreux services. Il y a : le service fil, système nerveux de la base, le service radio, qui n’est autre que sa voix et son ouïe, et le service radar qui est sa vue. Placés sous la coupe de l’officier adjoint technique de la STB, les services spécialisés forment la partie la plus complexe et la plus étendue de l’unité. Le réseau filaire constitue le système nerveux de la base dont le centre est le répartiteur. Les liaisons filaires extérieures, très coûteuses et souvent insuffisantes sont complétées par les liaisons hertziennes. Tapis à proximité de l’enceinte de la base, les cousins de l’escadron des câbles hertziens, l’ECH, ne se remarquent que par un mât métallique sur lequel se trouvent accrochées desantennes “hélices”. Elles ressemblent à d’énormes cigares braqués en direction d’autres stations similaires. Le service radio, avec son centre émission situé audelà de la piste, permet de communiquer par la voie des ondes. Travailleurs de l’ombre, les spécialistes du radar sont confinés dans leur îlot. De curieuses antennes émergent de ce petit enclos. La plus visible est celle du radar SRE qui fouille dans un espace aérien de 100 kilomètres. Il faut adjoindre à ce dispositif le SPAR, radar d’atterrissage qui prend les aéronefs en compte à partir de 10 nautiques soit environ 18 kilomètres. Le commandement de cette unité s’est installé dans l’ancien centre d’éducation, devenu, par la suite, le central américain qui abritait tout le réseau filaire de la base. D’ailleurs, le nouveau réseau de la BA 136 sera raccordé à  cet endroit. Autant utiliser les installations déjà existantes…

Le commandement de la 11ème escadre s’est installé au premier étage (partie bureaux) de la tour de contrôle. Le bâtiment regroupe donc les éléments principaux pour la conduite des vols : le contrôle local d’aérodrome (1), la météo (2), la section incendie et secours (3) et le commandement de l’escadre avec une vue sur le taxiway et la piste (4). 

Les OPS de la 11EC
Les OPS de la 11EC

Le commandement de la base aérienne s’est installé, quant à lui,  dans le bâtiment du” Headquarter” à l’étage et dans l’aile gauche. Ce grand  bâtiment abrite également les moyens techniques et les moyens administratifs. Il y a de la place pour tous les services…

Commandement base
Commandement base

Le gymnase, la chapelle, conservent leur destination première. La chapelle est rebaptisée, elle devient “notre Dame des ailes” elle est dédiée au culte catholique. La décoration intérieure sera réalisée, plus tard, par une artiste.
Elle accueillera, tout au long de l’existence de la base, des cérémonies religieuses comme des communions, des baptêmes et des mariages. Elle sera, malheureusement, détruite en 2011 lors de la construction de la centrale photovoltaïque.

Notre Dames des Ailes
Notre Dames des Ailes

A l’extrémité de l’ancien rectangle des affaires, un bâtiment sera reconverti pour accueillir le groupe d’entretien et de réparation des matériels communs (GERMaC 16.136). Les différents ateliers de réparation et de confection s’installent. Le GERMaC ne restera pas indéfiniment dans ces lieux. En effet, Il déménagera lors de la construction du dépôt d’alerte de l’escadre (DAE) car il se trouvera dans la zone de danger excluant toute concentration de personnel en cas d’incident ou d’accident pyrotechnique.  Le GERMaC se repliera donc à la place du garage, en face de l’ancienne zone des “trailers”, elle-même reconvertie en chenil pour les chiens de guerre du groupe cynophile. Comme on le voit, l’aménagement du site sera pratiquement permanent, évoluant au fur et à mesure des constructions, devenues nécessaires ; de par le changement de mission ; le remplacement des aéronefs F 100 par le Jaguar ; l’implantation du centre de maintenance de l’arment guidé laser et la mise en place de nouvelles unités. Les unités se déplaceront, le visage de la BA 136 changera constamment jusqu’à sa dissolution.  Le GERMaC 16.136, après son repli en 1989. La zone boisée correspond à l’ancienne zone des “trailers”, reconvertie en chenil. Les bâtiments du GERMaC ont été rénovés, en 1, le commandement et les bureaux, en 2, les ateliers de confection et de mécanique, en 3, un hangar servant à abriter les véhicules et quelques ateliers. Le garage sera transféré dans un ancien entrepôt après l’ERT 17.136.

Non loin de là, le dépôt des essences des armées dispose d’un espace de stockage carburant et d’une zone pour le stationnement des camions citernes qui ravitaillent les aéronefs.  Les bureaux de cette unité sont installés dans la zone des anciens bâtiments pour les “airmen”. Le groupe d’entretien et de réparation des matériels spécialisés (GERMaS 15.011) s’installe dans l’ancien hangar de maintenance des américains, près de la zone Vosges. Cette unité a besoin d’espace pour implanter les nombreux ateliers. L’ancien mess de l’escadron sera transformé pour accueillir ces ateliers, il prendra l’appellation de “HB1” sur les plans.

Atelier réacteur
Atelier réacteur

En 1, le hangar de maintenance avec son appentis, sur sa gauche, accueillant l’atelier réacteur. En 2, l’ancien mess escadron, transformé pour accueillir les différents ateliers du deuxième échelon. L’inauguration du nouvel hangar a lieu le 9 décembre 1969. C’est le Colonel Perrotte, commandant la base aérienne 136, qui coupe le cordon. La rénovation entreprise va permettre aux mécaniciens de retrouver un peu plus d’aisance et de confort.
Une salle de cours toute neuve a été aménagée à l’étage. Les bâtiments annexes (le HB1) ont été également rénovés. Les ateliers sont aménagés pour permettre à l’unité de remplir sa mission. Ce n’est pas un luxe, deux ans après l’arrivée de l’unité, les mécaniciens vont enfin travailler dans des conditions normales.

Perrotte inaugure le GERMAS
Perrotte inaugure le GERMAS

Toutes ces rénovations sont effectuées soit par des entreprises civiles, soit par le service infrastructure de la base, en liaison avec le service local constructeur (SLC). Le service infrastructure dispose d’ouvriers civils et de personnels militaires, regroupant des sous-officiers et des militaires du rang. Pour se donner une petite idée de leur implication dans le domaine de l’entretien et de la rénovation des locaux, il suffit de consulter les archives du magasin du service infrastructure. La consommation annuelle tourne autour de 19 tonnes de peinture, 3000 ampoules, 340 tubes au néon, 217 mètres carrés de vitre, il faut ajouter le sable le ciment et les parpaings, ainsi que les éléments de la plomberie, de la menuiserie, de la ferronnerie et la petite quincaillerie… une chose est sure, on ne chôme pas dans ce service en ces années-là… Ces matériaux de base sont achetés dans le commerce local, de même que les articles non ravitaillés par l’armée de l’air, il faut y ajouter les pièces automobiles et les denrées alimentaires qui sont ravitaillées par le même canal. Puisque nous parlons des retombées dans le domaine économique local, voici quelques chiffres permettant de se donner un aperçu : Le service des subsistances assure 2000 repas quotidiennement. Huit-cent repas sont servis au mess des sous-officiers, les aviateurs de Rosières consomment 200 tonnes de pommes de terre par an… Au niveau des véhicules, le service du transport automobile met en œuvre, dans son garage, une flotte de 180 véhicules, de la R4L, à la semi-remorque, en passant par la grue automobile. Ce sont 13 cars qui assurent le transport quotidien du personnel sur 8 lignes régulières desservant les villes et bourgades avoisinantes. Cela représente 1.200 passagers par jour, avec un service de ramassage scolaire de quelque 1.300 enfants. Le service assure la formation de 700 conducteurs par an avec un taux de réussite avoisinant les 90%. Ces véhicules parcourent chaque année plus de deux millions de kilomètres. Les relevés de 1970 annoncent un passage de 1.520 véhicules en révision ou réparation au sein du GERMaC, ce qui représente quelques pièces automobiles achetées dans le commerce local. Au niveau du service des achats de l’escadron de ravitaillement technique (ERT 17.136), on relève 3.712 articles achetés en 1970, dans le commerce local. Cela représente 48.000 kilomètres effectués en 600 sorties, par le personnel du service achats et une gestion de 360.000 francs de l’époque, soit un équivalent actuel de 55.000€.

Le bureau logement de la base, s’occupe de donner un toit au personnel affecté dans les différentes unités. Du fusilier de l’air au pompier, en passant par le cuisinier, le chauffeur, le mécanicien, le secrétaire, le pilote, ce ne sont pas moins de six cents cadres qui sont logés sur les villes de Toul, Pontà-Mousson et Nancy.  A l’aube de l’année 1969, il reste un petit souci en ce qui concerne le logement des familles. Les constructions neuves de la ville de Pont-à-Mousson ont permis de résoudre une partie du problème. De nouvelles mesures doivent être prises pour dégager des places dans les HLM de type F2 à Toul. Un programme est en cours pour début 1969, l’achèvement des cités sur la commune touloise devrait permettre de reloger le personnel dans des conditions plus économiques. L’organisation d’une telle collectivité sur le site de Toul-Rosières implique un système administratif important et à la hauteur de la tâche. Les Moyens d’Administration 30.136 relèvent ce défi. Gestion des finances, administration du personnel, liquidation des factures, règlement des frais de déplacements, trafic postal, gestion et entretien des matériels d’ameublement et de couchage, habillement du personnel : telles sont les missions des femmes et des hommes qui composent ce service. Les Moyens d’Administration gèrent une population de 1.672 militaires, composée de 110 officiers, 841 sous-officiers et 721 hommes du rang. Il faut ajouter à tout cela le personnel civil de la défense et de droit privé (personnel employé localement pour les besoins du service).
Pour 1970, les mots clefs sont efficacité, administration, productivité, gestion fonctionnelle ! Des mots à la mode qui sont en relation avec l’adaptation nécessaire à la vie moderne. Le budget de fonctionnement de la BA 136 représente, à cette époque, 60 millions de francs nouveaux soit : 1% du budget de l’armée de l’air (environ 9.146.941 €).
Le 26 janvier 1970, le réseau “AIR 70” est inauguré par le Général Simard, commandant les transmissions de l’armée de l’air. La base est enfin dotée d’un réseau de communication téléphonique à la hauteur de ses besoins. On peut, désormais, contacter une autre base aérienne sans passer par le central téléphonique… 1970 sera l’année des visites, trois ans après le déménagement, les différentes autorités militaires vont venir s’enquérir de l’état des différentes unités. Le 28 janvier 1970, le Général Fourquet, chef d’état-major des armées vient en visite sur la base. Accompagné du Général Fabry, commandant la force aérienne tactique et la 1ére région aérienne et des autorités militaires, il visite les installations et notamment la salle opérations de l’escadron 02.011 Vosges. Il regagne Paris à 14 heures locales par voie aérienne.
Le Général Fabry, commandant la force aérienne tactique et la première région aérienne, revient, peu de temps après, inspecter les Moyens Techniques 10.136. Un événement de grande ampleur va se dérouler en cette année. La base aérienne 136 organise la première journée “portes ouvertes”. La date choisie pour cette manifestation est le dimanche 7 juin 1970. Tout est mis en œuvre pour que cette journée soit une réussite.
La foule se presse, ne peut-on pas gagner un baptême de l’air comme il est indiqué sur les affiches apposées un peu partout pour l’occasion… Il y a aussi la curiosité de découvrir les aviateurs français, les fameux successeurs des Américains… A l’occasion de cette première JPO, le GERMaC 16.136 a construit un petit train pour emmener les autorités vers le lieu d’inauguration. Un moyen de transport très original qui est le fruit de l’esprit inventif des mécaniciens de l’unité. Cet esprit inventif se perpétuera tout au long de l’histoire de Toul-Rosières. Que ce soit à l’occasion de la fête des mécaniciens, la fameuse “Saint Eloi”, pour l’arbre de Noël des enfants ou pour toute autre manifestation, le traditionnel char sera présent. Construit avec les moyens du bord, il circulera sur les rues de la base pour la joie des petits et des grands.

Le petit train de la JPO construit par le GERMAC
Le petit train de la JPO construit par le GERMAC

La base aérienne de Rosières prend vie petit à petit. Sur la vue aérienne de la zone opérationnelle de l’époque (page suivante), l’escadron 03.011 Corse, n’est pas encore entouré de clôtures. Il n’y a pas encore de hangarettes ou d’astroarches 8 dans les marguerites au niveau des escadrons l’aménagement se fait au fur et à mesure du déblocage des budgets réservés à l’infrastructure.

Sur cette vue, on peut encore apercevoir la zone du mess escadron et du bâtiment d'hébergement, construit du temps des américains. Ces constructions seront démontées par la suite. Les abris pour les barrières d'arrêt, en bouts de piste, ne sont pas encore installés.
Sur cette vue, on peut encore apercevoir la zone du mess escadron et du bâtiment d’hébergement, construit du temps des américains. Ces constructions seront démontées par la suite. Les abris pour les barrières d’arrêt, en bouts de piste, ne sont pas encore installés.

Sur cette vue, on peut encore apercevoir la zone du mess escadron et du bâtiment d’hébergement, construit du temps des américains. Ces constructions seront démontées par la suite. Les abris pour les barrières d’arrêt, en bouts de piste, ne sont pas encore installés.

2 réponses sur “La base aérienne de Toul (2 ème partie 1968-1970)”

  1. Je profite des quelques jours restants pour signaler à ceux qui ne l’ont pas appris qu’Airpower N° 11 traite de TRAB du temps des américains, avec des photos couleurs air-air jamais vues, dont celles de Chuck Yeager.
    Plus un article sur la 3, du F-84E au F-100.
    Il ne sera plus en kiosque à compter du 10/07/18, mais toujours dispo chez l’éditeur en petit nombre.
    http://www.airpowermag.com
    Bonnes vacances à tous.

  2. Je suis resté sur cette base du 03/01/1968 ( un hiver très, très rigoureux) et après les classes j’étais affecté au commandement base 7 ème UE avec le sergent Chef Maurin

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