La vie quotidienne sur TRAB (2/4)

TRAB, route vers la tour

         

             LA VIE QUOTIDIENNE SUR TRAB PENDANT LA PÉRIODE AMÉRICAINE  (2/4)

 

      Les deux bâtiments à deux étages  de TRAB (actuels LC O et LC 1 EP- Escadron de Protection ) sont semblables à ceux des hommes de troupe, exception faite qu’ils sont composés de chambres à un et deux lits, pouvant comporter un bureau et une salle de bains commune séparant deux logements.

TRAB ; chambre officier
TRAB ; chambre officier

 

       En face du Mess officiers, “le Commissary” : magasin de vente de victuailles, dépendant de I’AFEX, situé à l’emplacement de notre armurerie. On y trouve déjà des produits surgelés et des viandes sous vitrines réfrigérées.

Coutume typiquement américaine : vivre à crédit ! Le jour de la paye (qui a lieu tous les débuts de mois), la solde aussitôt touchée, on se rue vers les magasins d’où chacun ressort avec des “caddies” débordant de victuailles destinées à nourrir toute la famille. En sortant, plus un dollar ! Pour les célibataires : ruée vers le jeu, le poker surtout, où l’on peut très bien, en une seule soirée, perdre toute sa solde… Pour quelques-uns : la bonne vieille “cuite” afin d’oublier…! et, ensuite, i/ ne reste plus qu’à retourner à la banque pour solliciter un crédit..

Nous voici arrivés au point central de la Base, intersection des quatre voies principales. Devant nous se continue la “New-York Avenue” jusqu’à la descente à la Chapelle qui prend le nom de “Chapel

Drive” (allée de la Chapelle). La New-York Street et le Seventh Street (T avenue) se croisent à angle droit.

A droite et à gauche, la “7th Street” longe les deux Mess actuels.

Passons le point central et continuons tout droit dans la New-York Avenue. Sur la droite, nous passons devant le Cinéma “Shylark Theater” : lieu où l’on se détend.

Le cinéma et l'ancien emplacement de la boutique d'alcool
Le cinéma et l’ancien emplacement de la boutique d’alcool

 

Il fut construit en 1954, et existe toujours. On peut y assister à la projection des -meilleurs films US. Trois séances durant le week-end, ticket à 25 cents, avec grosse consommation de pop-corn et de milk-shakes (crème glacée au lait et mixée). On y fait aussi du théâtre.

Derrière le Cinéma, une boutique de vente d’alcools et de vins, aujourd’hui démolie, à l’emplacement du parking du Mess sous-officiers, appelé “Class VI”. De l’autre côté de la route, la Banque (14), bâtiment disparu. C’est un bureau de l’Américan Express, qui permet toutes les opérations possibles : emprunts, encaissements de chèques, envoi de télégrammes, communications téléphoniques à longue distance et un bureau de la Bourse de New-York.

A côté de la Banque, un bâtiment appelé “Toy Land” (secteur variété) qui subsiste toujours et qui sert au SRH (Service de Restauration et Hôtellerie), est utilisé par un personnel féminin retouchant les vêtements. Il y a aussi un photographe, un cordonnier, etc…

A coté de la banque, la "Toy Land"
A coté de la banque, la “Toy Land”

 

Derrière la Banque, une grande surface américaine, appelée “Base-Exchange” , cerveau de I’AFEX, avec son PX : supermarché traditionnel, accessible à tous. On peut y acheter des produits en provenance directe des Etats-Unis. Il est particulièrement bien approvisionné, on y vend de tout (sauf de la nourriture qui est le propre de “Commissary”). Plus de 10 000 articles y sont proposés et les Américains des bases environnantes viennent s’y ravitailler. Les prix sont plus bas qu’aux Etats-Unis. Outre des articles courants, quincaillerie par exemple, on y trouve des articles de luxe : bijouterie, maroquinerie, parfums, meubles… Il est également possible de s’y faire coiffer. On y trouve des tailleurs travaillant sur mesure. Ce grand magasin occupe notre actuel “INFRA” (Service d’Infrastructure). La “Base Exchange” est particulièrement bien située au centre de la zone-vie de la Base et elle a comme annexe le bâtiment de notre actuelle bibliothèque.

Le "fameux BX" de TRAB
Le “fameux BX” de TRAB

 

Dans le prolongement de ce supermarché, les deux bâtiments actuels T2 (INFRA) et LC 9 (hébergement sous-officiers), ainsi que les trois bâtiments d’en face T8, T9 et TIO (occupés actuellement par les appelés du contingent), sont réservés également aux “Airmen”. Le BCC (Bâtiment Cadres Célibataires) n’existait pas ; il a été construit en 1972 – 1973. La route qui sépare ces différents blocs s’appelle le “Squadron Lane” (allée de l’escadron), route qui mène à la Chapelle.

Nous poursuivons tout droit dans la New-York avenue jusqu’à son extrémité et empruntons l’allée de la Chapelle (Chapel Drive). A notre gauche, le gymnase : même emplacement.

Le gymnase
Le gymnase

 

Sa construction a commencé en 1957 pour s’achever fin de la même année. Il existait primitivement un très grand gymnase construit en bois, à l’emplacement du parc d’entraînement des chiens. Il était flambant neuf et a été complètement détruit par un incendie.

Parlons un peu sport. Ici, les sports suscitent un grand enthousiasme, et de nombreuses compétitions ont lieu entre escadrons. Dans le gymnase, on pratique tous les arts martiaux : judo, aïkido, karaté, escrime et boxe, basket-ball, handball et volley-ball : squash en simple et double. Bien sûr, des terrains sont aménagés pour les autres sports : football, base ball, rugby et tennis.

Les “Toul Tigers” (les tigres de Toul) étaient particulièrement appréciés. Ils se sont fait remarquer en 1956 et 1957 en remportant le championnat de France, décrochant la victoire sur toutes les équipes militaires U.S stationnées en France. En 1958, ils ont été classés premiers au championnat de tennis, de bowling et de “track” (randonnées – recherches)

Le bowling
Le bowling

 

     –  en avion : recherche d’un ennemi

     –  sur terre : recherche à la boussole.

Une équipe de football composée d’employés français travaillant sur la base (Les diables Noirs) dispute aussi les matches avec les équipes américaines. A signaler qu’un sauna existait dans la partie gauche au fond du gymnase, démoli en 1989.

TRAB a toujours été une base réputée pour ses nombreuses attractions et distractions son bowling moderne a six pistes, situé dans un bâtiment faisant face à l’actuelle ETIS (Equipe Technique d’instruction Spécialisée) (aujourd’hui démoli) avec compétitions personnelles et par couples attire beaucoup de monde.

    – de même ses boutiques à jeux, ses courts de tennis, ses terrains de base-ball, de ball-trap, de football et son golf.

Les emplacements de ball-trap sont situés, l’un route du 1/11, l’autre près de I’ETIS. Le golf à 9 trous tracé entre la serpentine et l’entrée de la route de Toul, le long de la RN 411, derrière le 1/11. Les courts de tennis sont répartis à différents endroits de la Base (près de I’ERT – 1/11 – 3/11). Il en est de même pour le base-ball, sport favori des Américains. Il y a même eu un projet de course de voitures (karting) pour lequel un plan a été établi, le situant face à la grande boucle qui mène au 1/11, opposée à la route de Rosières. Mais ce projet n’a pu être réalisé. Pour faire du kart, les adeptes de ce sport se rendent en Allemagne à Hahn, ou font partie des équipes régionales. Il y a derrière la Chapelle des terrains de tennis, de football et de base-ball.

Par contre, pour faire du kart, il fallait aller à Hahn en Allemagne
Par contre, pour faire du kart, il fallait aller à Hahn en Allemagne

 

Le “Service Club” (Officiers Club – NCO Club – Airmen’s Club) est particulièrement dynamique. Il comporte en effet de nombreuses activités récréatives : billards, ping-pong, échecs, jeux de cartes, spectacles de variétés, bals etc… En plus, sur Nancy, l’American Red Cross (Centre de la Croix Rouge) ouvert tous les jours, propose un programme de distractions.

Le “Rec Center” qui est à la disposition des militaires et de leurs familles, organise des excursions, des soirées dansantes, des spectacles variés et des réceptions officielles pour les activités franco-américaines.

Les clubs sont très nombreux et très variés.
Les clubs sont très nombreux et très variés. 

 

     – Le club franco-américain de la Base est particulièrement actif. Exemple : le 12 mars et le 3 décembre 1960, il a mis sur pied un grand bal au profit des victimes du désastre de Fréjus. Chaque année, il organise un thé dansant pour venir en aide aux orphelins de l’orphelinat Colombé de Pontà-Mousson, ou du Petit Arbois de Nancy. On y tire les rois chaque année.

Deux clubs de tir avec leurs stands : un pour les jeunes et un pour adultes “Tir Club”. Les jeunes “Junior Rifle Club” (25 % de filles) disposent d’un bâtiment en face de I’ERT actuel.

– Le club de chasse et de pêche (Rod and Gun). Avec l’argent des cotisations des adhérents, les Américains louent des étangs et des forêts dans les environs. Pour les Américains, une battue au sanglier est une découverte. Chez eux, on chasse pour le trophée ; chez nous, ils ont appris à battre la campagne et la forêt pour le plaisir.

      –  Un club musical, les “Country Saints” qui se produisent en faveur des enfants déshérités de la région.

       –   Un club de photographes “Camera Club” où membre américains et employés français et leurs familles sont invités à se joindre aux amateurs et professionnels de la photo. Une réunion hebdomadaire avec projection de diapos et présentation de photos permet des discussions sur des problèmes pratiques. Des sorties ensemble sont organisées avec concours des meilleurs clichés.

Tout ceci contribue à créer ou à maintenir d’excellentes relations.

     –   Un club des amis de la bibliothèque “The Friends of the Library”

      –   Un club de danseurs les “Danseurs Indiens” se produit aux journées franco-américaines.

      –   Un club caritatif s’occupe spécialement de la visite des malades, de la célébration de messes, de l’aide aux familles victimes d’accidents sur la Base ou au travail.

      –   Une troupe de Boys Scouts et de Girls Scouts accueille volontiers sur Base les Scouts et Guides de Toul et de Pont-à-Mousson, et manœuvrent ensemble à l’occasion des feux de la St-Jean.

Sans compter tous les clubs sportifs.

A suivre

La 50 -ème Escadre US

Insigne de la 50 ème escadre

        Dans les numéros de “Reflets” que m’a fait parvenir le général Ratié, j’ai découvert que le père Derule aumonier pendant 17 ans sur la BA 136 s’était intéressé à la période au cours de laquelle les Américains ont occupé la base qui s’appelait TRAB. D’autres articles à suivre….

Une escadre de chasse a particulièrement marqué la base de Toul-Rosières durant les années 1956-1958. C’est la 50ème, « l’Escadre des champions », ainsi surnommée parce qu’elle fut l’une des plus courageuses de la Deuxième Guerre mondiale.

Créée au début de la guerre, elle est, dans un premier temps, groupe de « poursuite » transformé en groupe « de chasse », puis « de bombardement ». De OMAHA BEACH aux objectifs stratégiques de la vallée du Rhin, la 50ème est intervenue pour supporter les troupes au sol par des bombardements importants ou mitraillages contre les voies de chemin de fer ou les routes de l’ennemi.

A la fin des hostilités, rentrée aux Etats-Unis, elle est dissoute le 7 décembre 1945. Pour son offensive aérienne en Normandie, dans le Nord de la France et en Centre Europe, elle a reçu de nombreuses décorations, incluant la « Distinguished Unit Citation » pour son action valeureuse en Allemagne du 13 au 20 mars 1945 et le 25 avril 1945, autorisant ses personnels à porter la fourragère correspondante.

Le 1 er janvier 1953, la 50ème est réactivée à Clovis AFB (Nouveau Mexique) puis, en juillet 1953, elle rejoint la base de HAHN en Allemagne. Elle est la première unité US en Europe à être équipée de chasseurs à réaction « Sabre ». En novembre 1955, elle prend le contrôle opérationnel de la base aérienne de TOUL-ROSIERES et commence son transfert le 19 juin 1956, lequel s’achèvera le 1er août 1956.

Désormais, « TRAB » devient « l’Escadre des champions ». Pendant son séjour à TOULROSIÈRES, elle poursuit son rayonnement, hérité des « Champions », en devenant célèbre par son efficacité au combat, sa sécurité des vols, son ambiance et ses activités sportives. Le refus du Gouvernement français d’accorder des droits de stockage d’armes nucléaires sur son territoire provoque son retour à la base de HAHN à partir de décembre 1959. Une stèle a été érigée, dans l’axe de la piste, au-dessus du village de ROSIERES, tout près de la statue de la Vierge qui surplombe le pays, pour rappeler l’accident survenu, au décollage, à l’un des pilotes de la 50e.

Stèle en souvenir du Ltt AUREL de la 50 ème

Pendant la « guerre froide », la 50e escadre est successivement équipée de P 4 Thunderbolt, de F 86 H « Sabre » puis de F 100 D, premier chasseur supersonique en vol horizontal, et, enfin, de F 100 F « Super Sabre ».

F 100
F 100

En 1957, TOUL-ROSIÈRES Air Base prend une extension sans précédent. Sa population locale approche les 3 500 personnes et elle devient une petite ville américaine au cœur de la Lorraine. La base vie, invisible des routes qui longent TRAB, est cachée dans un bois. Elle a tout ce qu’il faut pour la faire vivre : écoles, cinéma, baraquements pour célibataires, et tout un village pour les familles, constitué de grosses caravanes (« trailers ») dont on a supprimé les roues, et posées sur des socles en béton. Cependant, plusieurs centaines de familles logent chez l’habitant, à 30 km à la ronde.

Bientôt les premiers plans sont tracés pour la construction de villages aux pavillons standardisés, style US, ce seront : le village de « Toulaire », situé au-dessus de LIVERDUN, puis celui de « Régina Village » à TOUL, près du quartier de la Croix de Metz.

Entrée de Toulaire
Entrée de Toulaire

C’est alors que TOUL-ROSIÈRES accède à l’ère supersonique. Parmi les bases américaines en France prévues pour recevoir le F 100 « Super Sabre il y a : CHAMBLEY, CHAUMONT, ÉTAIN et bien sûr, TOUL-ROSIÈRES. Le modèle prévu est le « nec plus ultra » du Super Sabre, la version D 100 chasseur bombardier supersonique en vol horizontal à capacité nucléaire et parfaitement adapté pour les missions d’appui conventionnel.

En outre, il est équipé d’un pilote automatique et d’une perche de ravitaillement en vol, ce qui lui permet d’effectuer des missions à très long rayon d’action. L’entraînement des pilotes se déroule sur la base de Wheelus en Libye au cours de l’automne 1957 pour se terminer au printemps 1958. Avec quatre escadres de F 100 D armés d’engins nucléaires, l’USAFE maintient en France une force de frappe nucléaire sans précédent. Mais la présence du F 100 en France, et donc à TOUL-ROSIÈRES (87 appareils : 78 F 100 D monoplaces et 9 F 100 F biplaces), sera éphémère car fin 1958, le Gouvernement français prend la décision d’interdire le stockage d’armes nucléaires sur son territoire, à moins d’en avoir le contrôle.

Les F 100 D quittent donc TOUL pour plusieurs bases en RFA, en particulier, HAHN et RAMSTEIN. C’est ainsi qu’à partir du 1er septembre 1959, TOUL-ROSIÈRES devient une base de reconnaissance, son infrastructure lui permettant à n’importe quel moment d’accueillir une unité opérationnelle. Après le départ de la 50ème escadre, TRAB est utilisé comme base de déploiement. Commence alors une activité de routine dans le cadre de la « reconnaissance » au profit de l’OTAN jusqu’en 1961.

Ses avions, les RF 101 « Voodoo », effectuent des missions de reconnaissance photo tactiques à basse, moyenne et haute altitude, de jour comme de nuit. Cet avion de reconnaissance photographique est le plus rapide (1 900 km/ h) et le plus sophistiqué de l’arsenal américain en Europe et même aux Etats-Unis. C’est un bel appareil qui mesure 21 m de long et 12 m d’envergure, muni de tout un système de caméras déclenché automatiquement qui permet au pilote de prendre à 13 716 m d’altitude une photo d’une superficie de 368 km2 sur un seul négatif. N’oublions pas qu’à cette époque (début des années 1960), nous sommes à l’un des moments les plus tendus de la guerre froide : celui de la construction du « mur de Berlin ». C’est alors que TOUL-ROSIÈRES va quelque peu sortir de sa vie routinière.

Voodoo et F 84 F
Voodoo et F 84 F

A son actif, le Voodoo possède 3 records de vitesse transcontinentaux dont LOS ANGELES à NEW YORK et retour en 6 h 46 mn à la moyenne de 1 161 km/ h, le 14 novembre 1957.

En novembre 1961, pendant la crise de BERLIN, arrive à TOUL, avec son état-major, une partie de la Garde nationale du Missouri, soit une trentaine d’avions de chasse-bombardement du type F 84 F. Le bon vieux temps de la chasse est ainsi de retour. Quatre avions sont maintenus en état d’alerte opérationnelle 24 heures sur 24 avec leurs pilotes et leurs mécaniciens installés à proximité dans un petit baraquement. Leur tour d’opération terminé, ils quittent la base de TOUL en juillet 1962.

Entre le 15 juillet et le 1 er août 1962, deux escadrons équipés de RB 66 « Destroyer » font mouvement de leurs bases britanniques vers le continent jusqu’à TOUL-ROSIERES, et par voie de fait, TRAB devient la seule base de l’USAFE en France à dépendre d’un état-major situé en Grande-Bretagne.

Le RB 66 est un biréacteur d’une taille impressionnante chargé de la reconnaissance électronique et météorologique. Ce type de reconnaissance électronique se subdivise en deux catégories : active et passive.

Le RB 66 et le Mac Donnel Douglas F4
Le RB 66 et le Mac Donnel Douglas F4

Active : lorsqu’un avion brouille des émissions radio et radar par différentes méthodes, soit électroniques, soit classiques, par exemple à l’aide de petites lamelles métalliques.

Passive : lorsqu’un avion est chargé du recueil de renseignements et d’analyse des signaux radio et radar. Ces avions, équipés d’une perche de ravitaillement en vol dans le nez, peuvent donc aller loin vers l’Est et longer le « rideau de fer » pour capter et analyser tous les signaux radio et radar de « ceux d’en face » afin de les exploiter pour mieux connaître leurs moyens de défense aérienne. Opérationnellement, c’est certainement l’une des périodes les plus « chaudes » de TOUL-ROSIÈRES.

Un événement tragique se rattache à cet avion. Au cours de l’année 1965, un RB 66 dont l’équipage était composé de deux pilotes et d’un observateur, parti pour une mission de reconnaissance le long du rideau de fer, s’est aventuré au-delà de la frontière et a pénétré en Allemagne de l’Est. Abattu par les forces ennemies, les deux pilotes furent tués et l’observateur eut les deux jambes brisées. Les corps des deux aviateurs furent rendus rapidement aux Américains, mais l’observateur blessé demeura prisonnier pendant plusieurs mois en Allemagne de l’Est. Cet incident fit grand bruit dans la presse de l’époque et le responsable des RB 66 fut relevé de ses fonctions.

En septembre 1963, avec l’arrivée de la 10e escadre, TOUL-ROSIÈRES devient la 3e base de la Force Aérienne Américaine en Europe continentale. De mars à octobre 1963, les RB 66 opèrent de la base aérienne de CHAMBLEY, pendant que la piste de TOUL-ROSIERES fait l’objet d’importantes réparations. Durant les mois d’octobre et novembre 1963, elle est l’une des bases de l’USAF de France et d’Allemagne qui reçoit des avions et des troupes en relation avec l’opération « BIG LIFT » qui transporta toute la 2e division blindée en Europe.

C’est en 1964 que l’état-major américain décide d’équiper TOUL-ROSIERES d’un nouvel avion, et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit du dernier-né de l’arsenal américain en matière de reconnaissance tactique : le fameux « Phantom » RF 4 C, le plus rapide du monde, muni à l’avant d’une énorme caméra pour filmer. Le colonel BORDMAN, commandant la base, est arrivé des Etats-Unis à bord d’un PHANTOM qu’il pilotait lui-même. Il a, sans se presser, franchi 7 000 km en 4 heures avec 4 ravitaillements en vol (cf. photo MAC DONNEL-DOUGLAS F4).

Cet avion possède deux énormes réacteurs ainsi qu’une crosse d’appontage. A cet effet, il y a sur la piste (comme sur les porte-avions) à deux endroits, un brin d’arrêt avec freins hydrauliques souterrains. A cette fin, des travaux d’aménagement sont entrepris sur la base, en particulier au niveau de la piste, rallongée à ses extrémités, pour recevoir des « over run » (appelés aussi POR • Prolongement Over Run). Cette piste se compose de 1 920 mètres de revêtement souple, bitumineux, au centre, avec de chaque côté 240 mètres de dalles bétonnées : soit 2 400 mètres de long, de seuil à seuil. Avec un over run de 275 mètres de chaque côté, elle est donc actuellement de 2 950 mètres. Les travaux sont achevés en juillet 1965. C’est sur la base de CHAMBLEY que sont mutés les avions de TOUL pendant la durée des travaux qui s’activent en juillet 1965.

Ouvrons ici une parenthèse et parlons un peu des différents stades d’évolution de cette piste, des origines à nos jours, et nous saisirons alors combien est fausse l’idée selon laquelle la piste aurait été chauffée en hiver par des canalisations souterraines. En 1952, l’ensemble de l’ouvrage a une structure rigide en béton de ciment. Rapidement, et pour diverses raisons, un rechargement avec reprofilage est réalisé en béton bitumineux sur une épaisseur de 8 cm. Or, dans un délai assez bref, le tapis se fissure au droit des joints de la chaussée en béton, si bien qu’en 1963-1964, les Américains exécutent une nouvelle couche de roulement en enrobé de 4 à 5 cm d’épaisseur.

  

              2400m

  

POR

275m

240m

1920m

240m

POR

275m

L’Armée de l’Air française, en janvier 1967, envisage d’occuper la base aérienne de TOULROSIERES à compter du 1 er avril et de donner une activité opérationnelle à ce terrain à partir du 8 mai 1967. Les avions destinés à cette base seront des Mirage III E et des F 100. Ce sont donc les Français qui entreprennent de nouveaux travaux : colmatage des fissures… puis, en 1973, à titre expérimental, un projet de réchauffage du filet de la barrière d’arrêt est proposé par la Direction de l’Equipement. Une fois réalisé, les résultats escomptés n’étant pas probants, le système proposé est abandonné. En 1978 a lieu la remise en état des extrémités et des POR, puis la réfection de la partie centrale en enrobés par le 15 RGA (Régiment du Génie de l’Air).

Le 3 octobre 1965, les premiers « Phantom » arrivent (RF4 C). Nouvel honneur pour la Base de TOUL, le 1 er mai 1966, l’unité est déclarée opérationnelle, devenant ainsi le premier « squadronops » de toute l’USAFE avec la double mission de reconnaissance et d’appui feu. Les premiers « Phantom » qui se posent à TOUL sont impressionnants par leur taille et par l’énorme traînée de fumée noire qu’ils laissent derrière eux. Avec une vitesse de pointe approchant Mach 2,5, ces avions sont en mesure d’effectuer des reconnaissances, de jour et de nuit, et même par mauvais temps grâce à un système infra-rouge. Malheureusement, l’époque lorraine du Phantom est éphémère. Dès avril 1966, le Gouvernement français, après sa décision de se retirer du commandement intégré de l’OTAN, annonce que toutes les unités américaines en France vont être, soit soumises au contrôle français, soit obligées de quitter notre sol. On connaît le choix des Américains.

Ainsi, l’une des plus grandes bases opérationnelles de l’USAF en France commence à vivre ses derniers jours et les Phantom sont les premiers à quitter la Lorraine pour la Grande-Bretagne et la RFA. A noter que beaucoup de pilotes de l’Escadron partiront servir au Vietnam. Tout le personnel administratif et d’encadrement est muté en RFA. Les couleurs sont descendues pour la dernière fois le 21 mars 1967 et toutes les opérations étant terminées, le 21 mars 1967, la base de TOUL-ROSIERES est déclarée fermée. Le personnel de la base se replie sur la base de ZWEIBRUCKEN en Allemagne Fédérale.

Après le 1 er avril 1967, un groupe significatif de MP (Military Police) sera désigné comme gardien de la base, et un contingent de mécaniciens civils, dirigé par un chef d’équipe américain, sera conservé pour la sécurité et le maintien jusqu’à ce que les négociations avec le Gouvernement français soient terminées.

Ainsi prenait fin une période originale et glorieuse de la base aérienne de TOUL-ROSIÈRES « TRAB

Votre Padre, G.DERULE

La Sentinelle du matin

La sentinelle du matin

          La sentinelle du matin est un reportage de Pierre SCHOENDORFFER qui décrit la vie dans les escadrons de chasse 1/4 Dauphiné et 2/4 La Fayette. J’en avais entendu parlé mais je n’avais jamais eu l’occasion de le voir dans sa totalité 

        Ce n’est pas la 11EC, mais j’ai pris tellement de plaisir à le visionner que je me suis dit qu’il en serait certainement de même pour beaucoup d’entre vous. 

        Pierre SCHOENDORFFER a eu une carrière très riche (wikipédia) et faisait partie de ces grands reporters qu’on ne voit pas lors de ses réalisations préférant se concentrer sur le sujet. Il consacre bien évidemment une bonne part du reportage aux pilotes mais les mécanos ne sont pas oubliés (loin de là) tout comme les autres services support opérationnels. J’ai particulièrement aimé la séquence finale au cours de laquelle les pilotes parlent avec l’aide des mains ; un grand classique qui doit bien encore exister malgré des systèmes d’information dédiés tel que SERPAM. 

Le tournage a eu lieu en mars 1976 et les gens de cette génération retrouveront des têtes connues comme Gillet (ancien du 2/11), Gallais, Leleu de la Simone, Ponchau (promo précédente que j’ai connu en prépa à Aix) et plus furtivement Niclot qui venait de se manger la rampe d’approche et REY l’instructeur qui fera plus tard un passage à la 11EC. A titre personnel, revoir Vegas, “l’AS” VEGAS, pilote que j’ai rencontré lorsqu’il était au 2/2 et qui trainait la réputation de ne s’être jamais fait tiré en combat (justifié à ce qu’on m’a dit), m’a rappelé une campagne DACT justement contre le 2/2 au cours de laquelle on s’était ramassé une tôle mémorable contre ces gros bras qui avaient en général plus de 2000 heures de Mirage ; lors de ma première mission en 1 contre 1, je me suis retrouvé engagé en barrique, au départ à égalité avec un certain Mercier (pas certain du nom) et je me suis dit que son compte était bon car vers 20 000ft le Jaguar n’avait rien à envier au M IIIE. L’affaire n’a même pas duré un tour c’est lui qui s’est retrouvé (trop) facilement dans mes 6 heures. Cela prouve bien évidemment que l’avion ne fait pas tout mais en terme de ce qui pourrait servir de circonstances atténuantes, il faut dire que ces instruits de la FATAC n’avaient rien trouvé mieux que cette campagne DACT pour nous remettre en jambe juste après un détachement en Afrique de plus de 2 mois au cours duquel les seuls “g” endurés étaient ceux qu’on avait pris au break….

Les plus jeunes découvriront et compareront forcément ; j’espère qu’ils prendront autant de  plaisir que j’ai pu en prendre. 

Pilotes de chasse, je vous salue !

Pilotes de chasse, on vous salue

En fouillant dans mes archives, j’ai retrouvé cette photo sur laquelle on peut voir écrit  : “Pilotes de Chasse, je vous salue”. Photo prise par une caméra OM 40 sur Jaguar, et vieux souvenir du temps où j’étais en escadron, mais il m’était impossible de localiser précisément la ferme. 

J’ai donc lancé un “appel au peuple” sur FB car cette ferme et son inscription étaient très connues, notamment dans la FATAC, et la magie a opéré ; je vous mets ci-dessous les informations que j’ai pu récupérer à partir d’un post sur FB publié il y a quelques années  sur la page / groupe  FB de Joe Pelissier consacrée au Mirage III   et que je vous invite à visiter.  

Textes repris de la page FB de Joe 

Bon, à la question posée par PatMob Lbbn en début du post “Ou ça se trouve ?”, la réponse est “Route de Ceaucé à Ambrières Les Vallées (53). A sa seconde question “et est-ce que ça existe encore ?”. La réponse est oui… mais l’occupant de l’époque, qui est à l’origine de cette fresque, a laissé cette ferme à sa nièce, seule héritière de la famille.

Et vous savez pas ?

Ben, je viens de discuter 30 minutes par téléphone avec ce bonhomme que j’ai retrouvé.

On en parle ?

Je veux oui…

Je garderais pour moi l’identité complète de Jean Claude et sa nouvelle adresse, pas très loin de là où il coule, avec ses 77 ans, une retraite bien méritée de…céréalier.

Sa passion pour les avions et les pilotes, il pense la tenir de la rencontre entre la Normandie d’où il est originaire et la seconde guerre mondiale durant laquelle il a assisté à bien des combats aériens et où les moteurs d’avions et sirènes d’alertes ordonnaient ses journées.

Lorsque, une fois adulte et installé dans la région de Mayenne, il construit son premier hangar, dans les années 75/80, tout de suite, il décide, seul, de peindre sur ses tuiles un grand bonjour destiné à ceux qui le fascinent encore. Les pilotes de chasse !

Un incendie malheureux en 88 ruine son œuvre. Qu’importe, il reconstruit un autre bâtiment et réécrit un autre message “en le changeant légèrement” dit-il. L’ancien ressemblait à “Pilotes de chasse, vous êtes tous sympas”.

Et depuis, il est survolé par des tas d’avions (de moins en moins déplore t’il) mais l’école de Tours, presque voisine lui a assuré un quota minimum de passage, à son grand plaisir. Une fois, un jeune homme en civil est venu le voir. C’était un élève pilote qui, lors d’un passage sur ses tuiles, avait été ému par cette passion si…démonstrative. Ils avaient discuté d’avions, d’avions et… d’avions. Puis, avant de le quitter, ce jeune garçon lui avait offert une entrée “VIP” aux portes ouvertes de la BA de Tours. Il y est allé, craignant d’avoir été oublié par le jeune militaire mais il était au rendez-vous, lui et ses amis. Ils ont pris en charge notre Jean Claude et lui ont fait passer “la plus belle journée de sa vie” dit-il !

Que devient ‘il ?

Malgré sa vue affaiblie, il monte toujours des maquettes et se félicite de quelques belles pièces au 32 et même des chasseurs au 1/24ème qu’il chouchoute et qu’il protège entre des centaines de revues diverses.

Quand je lui demande s’il possède quelques photos de sa maison-message… il avoue que non, une ou deux peut être mais pas plus et semble presque surpris que son œuvre puisse avoir tant de succès…

Modeste notre Jean Claude. Modeste et super sympa.

Mais je puis vous assurer d’une chose : si au gré de vos balades le “hasard” vous approche de Mayenne, passez le voir. Du temps, il en a à revendre… parler, il adore ça.

Une seule condition : parlez avions !

a Ambrières les vallées dans la Mayenne 48°25’54.09N 0°37’58.62O ! 

C'est ici !
C’est ici !

Cliquez sur ce lien et vous aurez la localisation précise 

 

Visite de TRAB

Visite TRAB

TRAB (Toul Rosières Air Base), après vous avoir raconté l’histoire de la construction de la piste par les Américains que vous pouvez retrouver en suivant le lien Toul Rosières, je vous propose une visite de la base telle qu’elle était avant que la France en reprenne le contrôle. 

Pour nos amis d’outre-Atlantique qui ont été affectés pendant la période TRAB cela rappellera beaucoup de choses ; ça sera aussi le cas pour ceux qui ont pratiqué la BA 136. 

La majorité des bâtiments ont gardé leur fonction d’origine, mais certains ont disparu (bowling, mess de l’EC 1/11,…)  et d’autres ont été utilisés  de matière complètement différente : l’école qui est devenue l’ETIS, la prison, le BX, la clinique dentaire… qui furent transformés,…. Et que dire du tribunal et de la prison ! Lors du “Memory Day”, un MP, ancien de TRAB m’avait parlé longuement de cette prison qui a vu défiler pas mal de monde et qui finit (si ma mémoire ne me fait par défaut) en centrale électrique. 

Je vous souhaite une bonne visite. 

Il m’a semblé préférable de présenter cette visite sous PDF car je ne possède pas les documents originaux et après plusieurs essais non concluants  (Word, JPEG,…), j’ai constaté que c’est cette forme qui offre la meilleure qualité. Il est possible de télécharger le fichier PDF.  

Download (PDF, 3.73Mo)

Je voudrais rappeler encore une fois que ces documents sont l’œuvre de Gérard BIZE  qui nous a quitté au début de l’année 2017

Avis de recherche : le propriétaire retrouvé 9 ans après.

Le casque de Christian

         Il y a 9 ans, j’avais mis en ligne un avis de recherche  “https://www.pilote-chasse-11ec.com/avis-de-recherche/“. Le sujet était simple ; Christian BAVARD collectionneur voulait retrouver  Christian ROLLAND, ancien pilote du 4/11 le propriétaire du casque.

Aucune réponse jusqu’à ce que Christian ROLLAND me contacte il y a 2 mois, via “l’Amicale de la 11EC” ; par le plus grand des hasards, il était tombé sur l’article et était bien entendu très intéressé de récupérer son bien. Après quelques échanges de mails (joints ci-dessous en copie), le contact fut établi et le casque restitué à son propriétaire.

Initialement volé par un officier mécano de l’AA en qui j’avais toute confiance, cette personne a fait la connaissance du collectionneur Christian Bavard à qui il a “cédé” mon casque devant son insistance pour le récupérer (bonne initiative de sa part sans quoi je n’aurai jamais revu mon casque). 

Christian est une belle personne qui a accepté volontiers de me le rendre. Il possède chez lui, ce que je qualifierai de musée, une très belle collection de l’AA (mannequins, multiples combinaisons de vol, casques, cabines de pilotage…)

C’est un passionné qui malheureusement n’a pu réaliser son rêve de pilote.

A l’occasion, je vous invite à le contacter pour visiter cette magnifique collection. 

Et également merci à Christian d’avoir accepté de me rétrocéder mon casque, ce qui n’était pas évident pour lui au vu de sa passion. 

Amicalement,

Christian Rolland”

“Peut-être même accepteriez vous de parler un peu de mon association, de ses collections et surtout de ses expositions.
Afin de nous faire connaitre des nombreux anciens présents sur votre site.
Il faut savoir qu’elle n’existe que grâce à ces anciens qui nous cèdent quelques objets qui dorment souvent depuis très longtemps au fond d’une malle ! Equipements de vol (combinaisons, chaussures, gants ….), patchs, documents et objets divers.
Je peux si vous l’acceptez vous fournir quelques photos représentatives de nos actions de préservation et présentation.

Bien amicalement.

Christian BAVARD
Association “Traditions Aéronautiques et Maquettisme”

Un grand merci à Christian BAVARD et si vous allez du coté de COGNAC, n’hésitez pas à rendre visite à son association et si vous avez quelques souvenirs “aéronautiques” qui trainent au fond du grenier et dont vous ne savez pas quoi faire, prenez contact avec lui, vous ferez un heureux. 

Le site de son association est en cours de réfection et n’est donc actuellement pas accessible. Mais l’association a une adresse mail pour tous contacts : asso.traditions-aeronautiques@laposte.net  Ils se proposent de réaliser des expositions a tous ceux qui seraient intéressés !

Quelques photos

TRAB du temps des Américains (part 3)

Plan du terrain de Rosy "A98"

La piste utilisée par le 354th Fighter Group est impraticable, les avions du 354th vont déménager sur Rosy ( Rosières ). Le 354th Fighter Group a été constitué le 12 novembre 1942, et activé le 15 novembre sur la base d’Hamilton, en Californie. Il sert, tout d’abord, dans le cadre de la défense aérienne de l’Ouest. Équipé, au départ, de P39Airacobra, il se transforme, le 4 novembre 1943, sur P51 B Mustang. Il est transféré le 13 novembre sur un terrain de la RAF, à Boxted dans l’Essex. L’aérodrome est situé à environ 4 miles (6,4 kilomètres) au nord-nord-est de Colchester, et à environ 44 miles (71 km) au nord-est de Londres.
Le 354th Fighter Group est rattaché à la 9e Air Force, Il se compose de trois escadrons. Le 353rd Fighter Squadron (FS), avec comme insigne un cobra ailé, le 355th FS avec comme insigne un “chiot pugnace” avec son casque ailé, et le 356th FS, avec comme insigne un âne rouge. Les escadrons participent, depuis leur base en Angleterre, avec leur P51, à l’escorte des bombardiers. Le P51 est surnommé ” la Cadillac du ciel”. Ils sont heureux de voler sur cet appareil, et l’ambiance est plutôt excellente. Le groupe quitte l’Angleterre, quelques jours après le débarquement en Normandie.
Il rejoint le terrain de Criqueville le 22 juin 1944, puis l’avance se poursuit au fur et à mesure du recul des troupes allemandes. Le 13 aout, il rejoint le terrain de Gaël, le 18 septembre il est à Orconte. Pendant son séjour à Orconte, la Marne déborde de son lit et inonde la piste. Le groupe se déploie sur Saint-Dizier. Le 13 novembre il rejoint le terrain de Perthes. C’est vers la mi-novembre 1944 que la nouvelle tombe : le groupe va se transformer sur P47D. C’est un coup porté au moral du personnel navigant. Les pilotes vont retourner à l’instruction pour se former sur ce nouvel appareil. La mission du groupe va changer, il devra participer à l’appui feu pour les troupes au sol. Les pilotes vont s’engager dans la bataille des Ardennes.

Un mur de bois, réalisé avec des troncs d'arbre.
Un mur de bois, réalisé avec des troncs d'arbre.
Vu la taille impressionnante des P47, les alvéoles sont trop petits
Vu la taille impressionnante des P47, les alvéoles sont trop petits

Le P-47 est le plus gros chasseur américain de la Seconde Guerre mondiale. Il est produit à plus de 15.000 exemplaires. Sa grande taille et sa construction robuste lui ont valu le surnom de ” Jug ” abréviation de ” juggernaut ” soit ” le fléau “. Le 25 novembre 1944, Rosy accueille un escadron de P-47 D «Thunderbolt, il s’agit du premier escadron du 354th Fighter Group qui vient de finir sa transformation. Rosy est toujours en travaux, il n’y a que quarante alvéoles de construits sur les 153 prévus. Le poids des P47 va causer d’autres problèmes. Les chemins de roulement n’acceptent pas la masse des appareils. Ces gros oiseaux sont décidément trop lourds pour l’épiderme délicat de Rosy. Les missions, confiées au 354th, imposent des rotations d’appareils phénoménales. Trente à quarante appareils décollent de Rosy. Certains avions font quatre rotations par jour. Les sapeurs vont travailler nuit et jour pour réparer ces chemins de roulement et la piste. Les plaques PSP sont soulevées et de grandes pierres larges sont glissées dessous.  Autre problème, vu la taille impressionnante des P47, les alvéoles sont trop petits, il faut agrandir ceux qui sont déjà construits et revoir les plans pour les autres. Et pour combler le tout, voilà que la boue se met à remonter.

Sur Rosy, il n’y a pas de repos possible pour les hommes ni pour le matériel. Le constat est vite fait. Ce n’est qu’en ajoutant des pierres que la piste peut rester opérationnelle. Alors le “big boss” demande, par radio, qu’un concasseur de roches soit envoyé sur Rosy. Il y en a bien un, en réparation, il servira de réserve lorsqu’il pourra rouler. Le travail d’empierrement se poursuit jusqu’au 3 décembre 1944, date à laquelle la piste de Rosy est enfin déclarée opérationnelle.

La construction de Rosy a demandé, tout de même, plus de 400.000 heures de travail et le maniement de 90.000 tonnes de pierres et de gravier.

 

Pose de plaques PSP
Pose de plaques PSP
Il a fallu beaucoup de plaques pour construire la piste de TRAB

La vie s’organise, tant bien que mal, sur Rosy. Pour sortir de la monotonie quotidienne, des clubs tentent de se former. On crée un club des hommes du rang, un club des officiers, les chefs sont un peu plus indulgents sur le règlement militaire, mais les balades à Nancy restent les meilleures attractions pour les hommes. Des liens se tissent entre les sapeurs et les habitants du village. Le docteur Donahue, qui parle un français parfait, est même demandé comme parrain pour un baptême. Les Américains ont cependant une vue particulière sur le village de Rosières :

” Le statut social d’un villageois de Rosières se mesure ă la hauteur du tas de fumier fumant qu’il a entassé en face de chez lui. Il y a une tradition qui perdure depuis des centaines d’années en Lorraine, la richesse et le prestige se mesurent en fonction de la hauteur du tas de fumier… selon la tradition, le fait de marcher dans le fumier porte bonheur, ă condition d’y marcher du pied gauche… À rosières, la chance se trouve ă chaque coin de
rue… ” Il y a là une habitude de vie, qui dépasse l’entendement des Américains, habitués à vivre en milieu aseptisé. Rosières sera d’ailleurs baptisé Η le village parfumé”.

Autre vue sur le village, “le village semble garder la même apparence depuis toujours… c’est un village à majorité paysanne, les rues principales sont encombrées de crottin de cheval et de tas de bois qui sont les symboles de la France rurale… deux autres images types, le bétail couche dans le même bâtiment que les villageois et de nombreuses volailles se promènent en liberté dans les rues… “

Les habitants invitent les sapeurs à manger, mais là aussi, d’autres habitudes alimentaires se côtoient”. Invité avec un camarade à partager le repas d’une famille de Rosières, j’ai perdu tout mon appétit en voyant que le poulet qui nous était servi avait conservé sa tête… j’ai murmuré à mon camarade ce n’est pas vrai, je ne pourrai jamais manger ça ! Je ne peux déjà pas supporter de le voir, alors pas question de le manger ! “

Les échanges de bons services ne manquent pas. Monsieur « T » élevait des cochons dans sa ferme. Lorsque ses parents décidèrent d’en élever aussi, le problème du transport des bêtes se posa très vite. À cette époque, les véhicules n’étaient pas légion dans nos campagnes.  La permission d’utiliser l’ambulance américaine de Rosières fut vite monnayée par le troc et notre brave paysan transporta les porcelets de Sanzey à Rosières. Mais, que ce serait-il passé si l’on avait eu besoin de l’ambulance pour un blessé ou si ladite ambulance s’était fait arrêter à un barrage ? Soucieux, toutefois de l’hygiène, les américains demandèrent aux paysans de désinfecter entièrement l’ambulance.

Autre anecdote locale : le maire occupait une maison à étage, cette maison servait de mairie et d’hébergement pour deux infirmières. Un soir, un officier américain vient rendre visite aux deux infirmières et, ce qui devait arriver, arriva, il se retrouve au lit avec l’une d’entre elles, mais après quelques festivités et libations, un coup de feu retentit dans la chambre, la balle creusa un gros trou dans le plafond, répandant de la poussière de plâtre dans toute la pièce ;  c’est la femme du maire qui vit d’un très mauvais œil cette aventure amoureuse et peu de temps après, un soldat de la “Military Police”  montait la garde au 38 de la rue Sagonale.

Un certain « J. CH » se souvient également de cette époque et des repas que les G’Is partageaient avec les jeunes du village͙ les G’Is recevaient, de la part des habitants, des œufs, des choux, des oignons et de la « Η gazoline », l’eau de vie de mirabelle, distillée par les paysans.

Des sapeurs du 850th devant le monument aux morts de Rosières (1944/1945)
Campement du 850th à Rosières, hiver 1944/1945
Campement du 850th à Rosières, hiver 1944/1945

L’hiver, 44/45 tombe sur Rosy. Un hiver froid, glacial, il faut démarrer les machines et les faire tourner à intervalles réguliers pour qu’elles ne refroidissent pas.  La neige tombe, couvrant d’un blanc manteau la campagne lorraine. Les températures relevées sur le terrain oscillent entre -5°C et -21°C. Une couche de glace se forme et il est de plus en plus difficile, pour les pilotes, de voler. Les avions partis en mission ont bien des difficultés pour retrouver la piste qui se noie dans un brouillard épais, comme on en connaît à Rosières. Tous les hommes du bataillon, à l’exception de ceux qui montent le hangar Butler, ainsi que le bataillon X des Français, sont affectés à la maintenance de la piste.  L’objectif est de ne pas interrompre les vols. Les P47 ont bien du mal à rouler sur ce tapis
de glace et les accidents sont nombreux. Deux ouvriers français, qui regardaient les atterrissages, sont fauchés par un P47 qui glisse. Ils sont déchiquetés par l’énorme hélice. Grâce à l’effort des uns et des autres, le 354th peut continuer, malgré tout, ses missions hivernales. La peine et la sueur des gars de Rosy permettent de garder l’œil sur les Allemands, le succès du raid du mois de décembre 1944 a bien remboursé le prix payé.

Le 18 décembre 1944, un avion allemand survole le terrain et tire quelques rafales de mitrailleuse sur la piste. Les tentes de la “rue de la compagnie” sont dispersées à la hâte et la nuit, les hommes s’attendent à voir les avions allemands arriver. Il est facile de savoir quand l’aviation ennemie arrive. Les hommes entendent le vrombissement des moteurs lorsque l’avion s’écarte de la Moselle et qu’il suit l’alignement de la nationale 411, puis, arrivé au garage, comme si une balise était plantée à l’intersection de la N 411 et de la N 408, le ronflement du moteur change et l’avion bascule sur la zone pour mitrailler ou larguer ses bombes.

Il y a eu deux largages de bombes entre le garage et la compagnie “A”, comme si quelqu’un guidait les avions. Le Commandant Thomas et le Sergent Boyd gardaient un fusil armé, pointé en direction du clocher de l’église où l’on avait aperçu clignoter des lumières, comme pour attirer quelqu’un. La riposte est fournie par la compagnie “C” qui remplit le ciel de balles traçantes, même lorsque l’ennemi est parti en direction de Nancy͙. L’église de Rosières émerveillait les Américains. L’aumônier Miller célébrait les offices à l’intérieur dans une atmosphère des plus révérencieuses. Les hommes admiraient les vitraux, ainsi que le cimetière et ses pierres tombales surprenantes. Mais les signaux lumineux, aperçus dans le clocher, avaient rendu méfiants les hommes du 850th, qui n’hésitaient pas à garder des armes pointées vers le point haut de la petite église. On n’a jamais réussi à surprendre un individu dans le clocher, l’épisode des lumières reste encore un mystère.

Le 22 décembre, un avion lâche une bombe sur le terrain endommageant deux avions au sol. Pendant la période de Noël, des avions allemands survolent le terrain la nuit. Le commandement décide de construire des pare-éclats, avec des sacs de sable et de remblais, tout autour des alvéoles. Des mitrailleuses antiaériennes sont également installées sur le terrain et dans le village, ce qui ne rassure pas la population. Une tour de guet est construite en sapin. Le soir de Noël, des avions allemands mitraillent la tente des latrines. Selon les récits de l’époque, c’est l’affolement général et les soldats quittent la tente le pantalon sur les chevilles, il est vrai que la peur donne des ailes. Un dernier bombardement est effectué, peu après, mais les bombes tombent sur Dieulouard, c’est tout de même un sacré écart de visée !

Pendant tout l’hiver, les concasseurs mâchent de la pierre et un tas, assez impressionnant, est prêt à l’emploi.  La remise en état de la piste commence dès que le tas de pierres est suffisant. Et pendant toutes les nuits, les compagnies “B” et “C” relèvent les plaques PSP, déposent vingt centimètres de pierre pour stabiliser la base. Les hommes ont appris à travailler la nuit et à contrôler leur travail dans l’obscurité. Les quelques projecteurs qui sont utilisés transforment les matériels et les hommes en ombres étranges, mais le travail se poursuit. La piste est recouverte de jute et les plaques sont remises en place. Le travail s’arrête lorsque le dégel arrive, et ce dégel, tant attendu, arrive brutalement.

La veille, le thermomètre indique moins onze degrés et le lendemain, la pluie fait son apparition, annonçant la fin du froid. À partir de ce jour, la température n’est jamais descendue au-dessous de zéro. La neige, pourtant abondante, fond en deux jours. Ce sont des torrents d’eau qui se forment sur la piste, et tous les hommes, y compris les Français, sont réquisitionnés pour s’occuper des fossés et surveiller le drainage qui a été mis en place. Pendant deux jours, le dégel mobilise les hommes, les reprises à effectuer sur la piste apparaissent au fur et mesure du dégel. À la fin du dégel, Rosy existe enfin ! Tous les efforts sont récompensés. Il y a encore du travail à accomplir, les Français doivent refaire les murettes des fossés, les tests des tours de protection doivent se poursuivre, le revêtement doit être surveillé, mais le travail du 850th Génie est enfin terminé. La piste est construite ! Le 850th peut alors poursuivre son épopée, gardant de la construction de Rosy une grande leçon. Mais avant de quitter Rosy, le bataillon doit encore relever un défi. Un P47 qui décolle largue, accidentellement, ses bombes sur la piste. L’avion est détruit, mais un trou béant se trouve au milieu de la piste, empêchant tout décollage et tout atterrissage.

Un officier de la seconde brigade, présent sur les lieux, répercute, aussitôt, l’incident vers l’état-major, indiquant que les avions qui viennent de décoller devront, sans doute, se poser ailleurs au retour. C’était sans compter sur la conscience professionnelle des hommes du 850th, et deux heures après, le trou était bouché et les avions pouvaient utiliser de nouveau la piste. Rosy avait appris une chose, aux Américains, c’est que l’impossible n’était pas uniquement français !

A la suite de l’attaque de Mousson, les pertes américaines sont énormes. La boue, toujours omniprésente, dans les environs du terrain, pose quelques difficultés aux ambulances acheminant les blessés vers l’hôpital militaire de Martincourt. Les Américains n’hésitent pas à sacrifier toute une sapinière pour construire une route de rondins à la manière des
Canadiens.

Tous les matins, un convoi de Dodge (6×6), équipé de remorques, transporte les cadavres vers le cimetière provisoire près de Novéant. Rosy accueille également des avions de transport, comme les célèbres C47 Skytrain DAKOTA. Ces appareils assurent l’acheminement des blessés et le ravitaillement du front de Moselle. De même, les bombardiers en difficulté, de retour de mission de bombardement au-dessus de l’Allemagne, se posent sur le terrain pour réparation. Rosy accueille des A-26 Marauder de retour de mission.

Le 850th a noté deux choses à Rosières : d’abord que les Français n’étaient pas si mauvais que cela, ensuite, que le 354th FG, commandé par le Colonel Bickell, était une unité formidable, qui n’a pas hésité à donner un coup de main pour la réalisation de la piste. Un fait, tout à fait inhabituel, de la part de l’Air Force, mais un fait à noter dans les archives.

La période française pour le 850th se termine le 31 mars 1945.

Le premier avril, jour de Pâques et du fameux poisson, il fait route vers l’Allemagne, laissant, aux Français, le soin d’entretenir la piste de Rosy, qui continuera son activité jusqu’à l’armistice. L’armistice, ce sont des prisonniers allemands qui sont employés au démontage des plaques PSP. Il ne reste, par la suite, que le hérisson déployé pour assécher le terrain. Les agriculteurs ne pourront pas exploiter  ces  terres, la couche de pierre empêchant  toute nouvelle culture.

Les Américains évacueront le terrain de Rosy, emportant l’essentiel. Les morts qui ne seront pas réclamés par les familles, seront retirés du cimetière provisoire et inhumés, avec les honneurs, au cimetière américain de Dinozé dans les Vosges.

Telle fut l’histoire de Rosy, nom de code A98, premier terrain d’aviation militaire   américain   de   Rosières-en-Haye,   pendant   la   période   de septembre 1944 à mai 1945.

Histoire tirée du livre “The    850th. Engineer Aviation Battalion”, à la mémoire de : Elmer M. Bryant, Steven A. Peters, John L. Carter, Arthur M. Flores and Benedict F. Axtman.

Traduction Didier Houmeau, rédaction Gérard Bize. “Pour que Rosy reste gravée dans nos mémoires.”

 

 

 

Procédures de Ravitaillement sur C 135

Le "Suisse" en train de ravitailler

              Le succès d’un ravitaillement en vol dépendait là aussi, de la bonne application des procédures inhérentes à cette fonction. “Engie” a bien voulu faire fonctionner les neurones de son disque dur et de nous les écrire ; ça rappellera forcément beaucoup de choses à ceux qui ont pratiqué. 

Position perche :

         –  étagement négatif sur le C135,

          – alignement du saumon droit du C135 et de l’empennage, panier au-dessus de l’horizon,

          – vérifier master-arm sur off, (il devait déjà être coupé lors de la rejointe)

          – overide + 5° de volets (donc pas de becs sortis),

          – avion trimé,

          – PC modulée moteur droit (un peu avancée ce qui permettra de réduire un peu lors de l’allumage de la PC modulée plus tard),

          – régime stable moteur droit,

          – hydraulique ok,

          – sortir la perche (sans toucher au régime à droite),

          – perche sortie + voyant allumé (vert ou bleu, je ne sais plus),

          – tableau de transfert carburant, toutes les vignettes striées,

          – 1 tout coup de trim vers l’avant (c’est ce que je faisais pour avoir une pression du manche dans la main et en cas de disconnect impromptu l’avion partait légèrement en piqué = sécurité) mais il y avait aussi l’école du trim à 0 ou à +2,

          – annonce pour passer en observation + autorisation du boomer. ndlr : je ne sais plus à quel moment le Jaguar demande xxxT partiel ou plein complet

En perche ; prêt pour le ravitaillement
En perche ; prêt pour le ravitaillement

Position observation :

         – déplacement latéral doux,

         – utilisation du régime moteur gauche uniquement pour ne pas risquer un pompage à droite avec la perche sortie,

         – alignement avec la perche du C135 (je crois que c’est avec le montant droit du pare-brise…) et l’empennage du Jaguar dans les turbulences du panier,

         – position arrêtée à environ 5m du panier.

         – annonce du boom : contact autorisé pour un partiel xxxT ou un complet.

Position observation

Contact + RVT :

         – avance lente du Jaguar au gaz moteur gauche uniquement,

         – environ 2m du panier perche alignée au niveau du panier,

         – stabilisation à 30/50cm

         – un peu de gaz moteur gauche pour enquiller,

         – dès que la boucle commence à se former, un peu de pied à gauche,

         – annuler le pied au palonnier quand la boucle stabilisée (repère blanc du centre = TB, repère gauche = trop arrière, repère droit = trop avant),

         – annonce du boomer : transfert

         – les gaz toujours avec moteur gauche jusqu’à la mise en PCM si besoin (donc un peu de réduction à droite en PCM mini)

         – annonce du boomer transfert terminé

"Enquillé"
"Enquillé"
Ravitaillement ; comme si on y était !
Ravitaillement ; comme si on y était !

Disconnect :

         – légère réduction moteur gauche + un peu de pied à droite, sortie dans l’axe un peu franche (pour la petite histoire, si manque de puissance moteur en fin de plein, il était possible de se faire trainer mais il fallait de la finesse de pilotage…)

         – étagement négatif (avantage du trim à piquer dès le départ) et retrait,

         – demande du Jaguar pour passer en perche gauche, visuel xxx avions

         – réponse du boomer : autorisé

         – venir en échelon gauche sur le dernier avion, toujours avec moteur gauche,

         – stabilisé en PS gauche, avion trimé

         – perche rentrée, voyant éteint

         – vérifier hydraulique,

         – couper la (ou les) PC modulée

         – tableau carburant vignettes vertes (ou en vrac si plein partiel)

         – ajout du carburant transféré au détotalisateur,

         – volets 0°, overide.

         – Quand tout le monde a ravitaillé : le leader annonce séparation, le boomer autorise réduction en descente puis virage gauche

         – Master Arm sur ON

         – Poursuite de la mission (sauf pour celui qui a arraché le gland…)

NDLR : on veut des noms !

Après le ravitaillement, parfois ça fuit un peu !
Après le ravitaillement, parfois ça fuit un peu !

Quelques photos de ravitaillement en vol 

L’Armée de l’Air et son jargon

Jargon de l'armée de l'air

 

Un des articles le plus visité  de ce site est celui qui est consacré au “Lexique d’argot aéronautique militaire”

Tout naturellement, j’ai pensé vous présenter le livre “L’Armée de l’Air et son jargon” qui est de le même veine, mais en plus complet. Dans un premier temps, les frères Dupont proposent une description de l’Armée de l’Air réalisée en grande partie avec les termes que vous retrouvez sous forme de glossaire en deuxième partie. 

Le lexique et le livre n’ont pas été écrits à la même période et on peut constater que certaines expressions ont disparu et à l’inverse le jargon Armée de l’Air s’est enrichi de termes inconnus ou non employés il y a quelques années. 

Par exemple, dans la nouvelle mouture, on ne sait plus ce que veut dire “une bobonne qui fout le boxon”, mais pour “les vieux” elle deviendra indispensable pour comprendre qu’un soldat est peut être “commando basket” parce qu’on lui a fait “faire le caméléon”. 

Il y a du changement, mais qu’on se rassure le fond de commerce est toujours là et on peut parler tranquillement de “calbot, cadre de vélo, manger sur les couilles à Jules, passer au trapèze, …..” la liste est longue. 

Pour bien faire, il faudrait faire la synthèse de tous les documents qui abordent le sujet ; peut être qu’un jour je m’attèlerai à la tâche, mais si quelqu’un veut s’y coller, c’est bien volontiers que je le publierai ou lui ferai de la pub.

Je n’ai aucune action aux éditions de “La Flèche” et je ne connais pas les frères Dupont, mais si vous voulez commander leur livre, vous n’aurez qu’à cliquer sur le lien suivant “L’Armée de l’Air et son jargon” 

Histoire de montrer que le vocabulaire spécifique “air” est riche, j’ai ajouté ci-dessous un glossaire trouvé sur Facebook et plus précisément sur la page  “les anciens du Jaguar”

 

Glossaire du jargon aéro
Glossaire du jargon aéro
Glossaire du jargon aéro (suite)
Glossaire du jargon aéro (suite)

1993 – 1995 Les années RICOUR Galerie de photos

Le Colonel (aujourd’hui Général) RICOUR a commandé la BA 136 dans les années 1993 – 1995.

Il a bien voulu me confier l’album photo qui lui a été remis lors de son départ et je les ai scannées puis ajoutées sous forme de galerie à l’article qui lui avait été consacré. Les années RICOUR  

Ne soyez pas étonnés si vous le retrouvez sur la quasi totalité des photos ; c’est son album personnel couvrant la période au cours de laquelle il a commandé la base. Elles sont classées par ordre chronologique et vous retrouverez sur chacune d’elles des personnes qui étaient affectées à Toul ou qui sont venues sur la base. Quoiqu’il en soit ces photos rappelleront bien des souvenirs à ceux qui étaient affectées à la BA 136 à cette époque et à beaucoup d’autres aussi.