Les années GAUTHIER

Les années  “GAUTHIER”

Le 30 mars 1981, au cours d’une prise d’armes aussi sobre que brève, le Colonel Gauthier prend la succession du Colonel Phelut. Il est le neuvième commandant de la base.

Le Colonel Gauthier
Le Colonel Gauthier

Le Général Forget, commandant la FATac 1ère RA s’adresse au personnel de la base, rendant hommage au travail accompli pendant l’exercice “EXLOG 81”, exercice marqué par l’accident aérien du Colonel Phelut.

Le 16 avril 1981, la BA 136 accueille le championnat cynophile de la FATac 1ère RA. C’est le Colonel Gautier, commandant la base, qui préside le jury. Ce dernier se compose du Colonel vétérinaire Poulet, représentant le Général commandant la FATac 1ère RA, de l’Adjudant-chef Pelletier, contrôleur et de son adjoint le Sergent-chef Costa, accompagné de l’Adjudant Jourjon de la BA 133. La BA 136 se classe seconde derrière la base de Metz. 

Lors du championnat cynophile
Lors du championnat cynophile

Construites vers 1952, les installations du chenil de la base ne correspondent plus aux nouvelles normes. Un programme de rénovation est donc lancé en 1980. C’est fin avril 1981, que le cyno groupe peut réceptionner ses nouvelles installations. Des enclos de 78 m² au sol, équipés de passe-plats, système évitant les risques d’agression ou de fuite des chiens, une nouvelle cuisine, une infirmerie, des bureaux et des magasins sont inaugurés. Ce résultat est le fruit d’une excellente coopération avec le SLC, maître d’œuvre. Pour réussir cette rénovation il fallait associer une utilisation optimale des maigres crédits disponibles pour l’opération et une ingéniosité à toute épreuve. C’est ainsi que les constructions ont trouvé un aboutissement dans une réalisation associant le fonctionnel et l’esthétique.

Le 4 juin 1981, la BA 136 reçoit le chef d’état-major de l’armée de l’air indienne. Présidée par le Général Forget, commandant la FATac 1ère RA, cette visite courte, mais dense, permet au chef d’état-major de l’armée de l’air indienne de visiter les installations durcies de la base et la 11ème escadre de chasse. La présentation statique du Jaguar, équipé des armements modernes, la visite du GERMaS 15.011, et la démonstration aérienne ont vivement intéressé les visiteurs étrangers.

Réception du CEMAA Indien
Réception du CEMAA Indien

Le mercredi 27 mai 1981, Monsieur Orano, sénateur maire d’Ajaccio et une délégation du conseil municipal sont reçus sur la BA 136. Cette visite s’inscrit à l’occasion du parrainage de l’escadron 03.011 “Corse” par la ville d’Ajaccio. Ce parrainage fait suite aux démarches entreprises par Monsieur Ornano, qui connaît bien le passé de l’escadron et son rôle durant la libération de la Corse au cours de la Seconde Guerre mondiale. Le samedi 4 juillet 1981, les autorités de la FATac et de la BA 136, une délégation de l’EC 03.011 et le maire de Toul, monsieur Gossiot, accompagné du maire de Rosières, monsieur Petitjean, se rendent à Ajaccio où un accueil chaleureux leur est réservé.

Jumelage EC 3/11 "CORSE" avec la ville d'Ajaccio
Jumelage EC 3/11 “CORSE” avec la ville d’Ajaccio

Ce type de parrainage sera fréquent pour les unités portant des noms de région. L’escadron de chasse 02.011 Vosges, effectuera une opération de jumelage avec la ville d’Épinal en juin 1987. Monsieur Phillipe Seguin, maire d’Épinal et ministre de l’emploi et des affaires sociales, écrira une dédicace à ce sujet dans le livre de l’escadron.

Le 1er juin 1981, la section de défense sol air (SDSA) est créée sur la BA 136. Le matériel est entreposé au bâtiment HB2, ex bâtiment de l’ERT, les bureaux sont installés au PC3.  Rattachée à l’escadron de protection, sur le plan fonctionnel, la section de défense sol air dépend, pour emploi, des Moyens opérationnels 05.136. Conçu pour répondre à l’une des menaces les plus dangereuses, l’attaque à basse altitude par des avions évoluant à grande vitesse, le Cerbère, nom donné au canon bitube de 20 mm, comble ainsi le vide existant au niveau des moyens de défense sol air. 

Création de la Section de Défense Sol-Air
Création de la Section de Défense Sol-Air

Au cours du mois de juillet 1981, le Colonel Gautier, commandant la BA 136, décide de visiter le centre de lecture. Ce centre s’est installé dans les locaux de l’ex base exchange. Ces locaux sont vétustes et n’ont jamais été réhabilité.  Le centre de lecture est très fréquenté. On compte environ 10% d’officiers et de sous-officiers ainsi que 160 militaires du rang. Les statistiques élaborées à l’époque démontrent que les bandes dessinées viennent en tête des ouvrages retirés. Viennent ensuite les romans de fiction et les romans policiers. Vingt-trois catégories s’alignent sur les rayons dont un espace réservé aux grands historiens. La presse n’est pas oubliée, le Monde, l’Est Républicain, l’Equipe, le Point, le Nouvel Observateur, Maison et Travaux, Arts et Décoration, Lire et l’Auto-Journal se côtoient sur le comptoir….

Suite à sa visite, le Colonel Gauthier décide de réorganiser complètement ce centre qui doit être un lieu de culture pour tous, agréable à fréquenter. Madame Jourdain, affectée aux Moyens Généraux 40.136, est désignée comme maître d’œuvre. Il lui faudra du courage et l’aide d’un militaire du rang pour accomplir cette tâche. 

Au mois de mai 1981, on reparle de l’équipe de tir de la BA 136. Elle se classe 6ème sur 10 équipes inscrites au championnat FATac 1ère RA. Le Sergent-chef Garnaud (second en partant de la gauche) se classe 22ème au fusil avec 460 points. Le Sergent-chef Cartigny (6ème en partant de la gauche) se classe 19ème avec 468 points.

Du 20 au 28 juillet 1981, l’école de l’air de Salon-de-Provence se rend sur la BA 136. C’est au titre du voyage d’étude que les aspirants de la promotion 1980 de l’école de l’air, accompagnés des aspirants du commissariat de l’air, visitent les installations et les unités de la base. Deux avions Nord 2501, précédés des vingt avions Mousquetaire se posent sur la piste. Le Colonel Gautier présente le site et le Lieutenant-colonel Rey, commandant la 11ème escadre de chasse, présente les unités aériennes. Une visite des installations permet aux futurs officiers de l’armée de l’air de découvrir une plate-forme aéronautique et pour les plus méritants ou les plus chanceux, un vol sur Jaguar biplace clôture cette visite.

Le vendredi 13 novembre 1981 est une date porte-bonheur pour la section de défense sol-air (SDSA). Le Colonel Gautier, commandant la BA 136, inaugure les nouveaux locaux et madame Gautier, épouse du commandant de base, procède au baptême du premier des 5 bitubes livrés par les établissements de fabrication d’armes de Bourges (EFAB). Moyen du commandement air des forces de défense aérienne (CAFDA), mis à la disposition des régions aériennes, la SDSA est constituée d’un noyau permanent de spécialistes, renforcé par des personnels de la base pris dans les différentes unités.

Le 3 mars 1982, une prise d’armes présidée par le Général de division aérienne Mahlberg, commandant en second la FATac 1ère RA, porte création de l’escadron de missiles sol air (EMSA) 08.950 “Woëvre”. Le Colonel Gautier, commandant la BA 136, remet le commandement de cette nouvelle unité au Capitaine Claude Vanpoucke. Le Général Mahlberg remet officiellement le fanion de l’unité au commandant d’escadron. Le nom “Woëvre” perpétue désormais le souvenir des combats sanglants qui se sont déroulés dans cette vaste plaine au cours de la Seconde Guerre mondiale. La base aérienne est désormais bien protégée, en cas d’attaque aérienne ennemie. La section de défense sol-air, avec ses canons de 20mm et l’escadron de missiles sol-air, avec le missile Crotale, sont deux réseaux de défense que les avions ennemis devront franchir avant de causer des dégâts… L’escadron s’est installé dans un ancien entrepôt américain aménagé pour la circonstance. En effet, le volume important des véhicules nécessite une entrée adaptée aux dimensions des engins. Le système Crotale se compose de deux unités : un véhicule d’acquisition, supportant le radar et la conduite de tir et un véhicule de tir supportant les missiles. Ces deux unités sont en liaison pour effectuer le tir. Le bâtiment adapté aux véhicules. On note le sas d’entrée avec son portail roulant et la rampe d’accès vers les portes à) volets métalliques…

Bâtiment EDSA
Bâtiment EDSA

Vue du bâtiment depuis la route. On remarque un autre portail permettant de créer un sens unique de circulation pour les véhicules. Le bâtiment a été entièrement aménagé par le service infrastructure de la base.

Le 18 mars 1982, Toul-Rosières commémore le premier anniversaire de la disparition du Colonel Phelut, ancien commandant de la base, mort en service aérien commandé le 18 mars 1981. Présidée par le Général de corps aérien Forget, commandant la FATac 1ère RA, la cérémonie se déroule en présence des autorités civiles et militaires. Après l’envoi des couleurs, le Lieutenant-colonel Mennessier, commandant la 11ème escadre de chasse, donne lecture de la citation à l’ordre de l’armée aérienne décernée au Colonel Phelut. La musique de la FATac 1ère RA a prêté son concours à cette manifestation du souvenir.

En ce mardi 4 mai 1982 la réserve est à l’honneur sur la BA 136. Au cours de l’exercice “Toul 82”, le Général Broussaud, inspecteur des réserves et de la mobilisation de l’armée de l’air se rend sur la BA 136. Accueilli à sa descente d’avion par le Colonel Gautier, commandant la base, il visite l’accueil des chaînes du magasin d’habillement, les camps sous tentes des moyens complémentaires de protection et les ateliers d’instructions. Attentif au tableau des effectifs “crise” que lui présente l’Adjudant-chef Hinsinger, il se montre très intéressé par l’innovation du Sous-lieutenant de réserve Sauvage Bernard, un fichier mis en place pour suivre avec la plus grande vigilance l’évolution qualitative du personnel.

 Si la loi d’octobre 1999, relative à la mise en place de la nouvelle réserve au sein des armées, fixe les nouveaux objectifs, en 1982 déjà, on parlait du rôle prépondérant que le personnel de réserve pouvait jouer dans la qualité des résultats acquis. La base de Toul-Rosières avait, à cette époque, la chance de disposer d’une équipe d’hommes dévoués. Ces réservistes, actifs et capables, étaient profondément conscients de l’utilité et du rôle fondamental que la réserve pouvait être appelée à jouer un jour. Il faut ici rendre hommage aux personnes d’active et de réserve de cette époque qui, dans cette perspective, se sont dépensées avec toute leur énergie et leur conviction pour former une réserve active, qualifiée et surtout efficace.  Ces hommes on les retrouvera en 2000, toujours actifs et fidèles à leurs convictions. C’est grâce à cette équipe que la base de Toul-Rosières s’est placée en tête de la FATac 1ère RA pendant plus de six années consécutives pour les activités réserve.

 Les communes ont toujours été associées à la vie de la base. C’est ainsi que les élus sont invités aux cérémonies militaires et les autorités de la base sont invités aux événements importants des communes.

 Le 22 mai 1982, la commune de Jaillon reçoit monsieur Jean Laurain, ministre des anciens combattants, à l’occasion de l’inauguration du monument aux morts de la commune. Deux musiques prêtent leur concours pour l’occasion : la RGA et la musique du 1er Régiment de Spahis venu de Spire en FRA.

Le discours
Le discours

C’est à 15h45 que le ministre arrive en compagnie du préfet, monsieur Pinel et du sous-préfet, monsieur Chassagnard. Ils sont accueillis par monsieur Maurice Vuillaume, maire de Jaillon. Parmi les autorités on relève la présence du Général Bigeard, député, de monsieur Tondon, député, du sénateur monsieur Pouille, des conseillers généraux et des maires des localités avoisinantes. Monsieur Vuillaume, maire de Jaillon, souligne dans son allocution que le ministre des anciens combattants est le premier ministre à venir à titre officiel dans cette petite commune. Il remercie également le Colonel Petit qui servit de guide, le 4 septembre 1945, à la patrouille américaine venant libérer Jaillon. Afin de répondre au souhait du maire, le Colonel Gautier confirme, au cours du vin d’honneur, que les prochaines recrues, du contingent 82/08 de la BA 136, seront présentées au drapeau de la 11ème escadre à Jaillon le 8 septembre 1982. 

Le 6 juin 1982, la BA 136 organise une journée portes ouvertes. Plus de 30.000 visiteurs se rendent sur le site pour les expositions statiques et les démonstrations en vol. Présidée par le Général Forget, commandant la FATac 1ère RA, cette journée est très appréciée du public. Parmi les anecdotes, citons le comportement curieux de deux visiteurs, tournant et retournant autours des grues présentées par le GERMaC. Intrigué par ce curieux manège le chef de service se porte au-devant des visiteurs, prêt à répondre aimablement aux questions diverses. Quelle ne fut pas sa surprise en entendant nos deux compères demander le prix de vente du matériel ? Déconcerté, sans doute, par cette question, le chef de service continue son chemin et se dirige vers l’unité mobile de production d’oxygène. Une autre question l’attendait : “s’agit-il d’une roulante moderne pour faire à manger comme en 14 ?”  Comme quoi il y a des journées mémorables dans la vie d’un aviateur !

Vue de la JPO
Vue de la JPO

Le 14 juillet 1982 est un événement historique pour la BA 136. Pour la seconde fois la base défile à Paris. Rassemblé sur le parc de la SALE, le personnel est passé en revue par le commandant de base. Les barbus, les porteurs de lunettes et un certain nombre d’autres aviateurs sont écartés des rangs. On ne badine pas avec la représentation de l’armée de l’air dans la capitale (non pas que les barbus et les porteurs de lunettes soient considérés comme de piètres militaires, mais les consignes sont les consignes…il faut des jeunes). La sélection, inévitable, une fois accomplie il ne reste plus que 150 personnes, tous de beaux et jeunes militaires répondant aux critères de choix, qui sont dirigés vers la base de Villacoublay par les airs. L’agence de voyage du boulevard Victor ne recule devant aucun sacrifice. Pour certains c’est un retour en arrière, lits à étage, comme au bon vieux temps de leurs classes. Après une nuit de repos, c’est le camp de Satory où l’entraînement commence devant beaucoup de monde, surtout des généraux. Le grand soir arrive tout de même. Le voyage de mise en place a ses petites anecdotes. Un aviateur raconte : Le bus a coupé la route à un char AMX…le chef de char n’avait pas l’air content mais le bus venait de droite…un peu de respect pour la priorité tout de même, on a failli être écrasé !  Les troupes s’habillent le long des quais de la seine, c’est le premier strip-tease parisien pour les petits gars de la BA 136 mais les tenues toutes neuves sont seyantes. Après la revue des troupes par le Président de la République, les Jaguar de la 11ème escadre déchirent le ciel parisien. Le défilé à pied peut donc commencer. Chaque applaudissement de la foule réconforte nos jeunes aviateurs. C’est une étrange sensation qui gonfle le cœur et qui fait marcher au pas sans s’en rendre compte.  Les autres, enfin les vieux, les barbus, les porteurs de lunettes, ceux qui sont restés à Toul-Rosières parce qu’ils n’avaient pas le profil parisien, sont allés défiler à Toul, devant le Général Bigeard.  Ils n’ont pas démérité pour autant c’est sûr !

Avant le défilé
Avant le défilé

Le tour de France aérien se déroule du 20 au 31 juillet 1982. La première étape conduit les concurrents de la ville du Havre à Verdun. C’est dans la soirée du 22 juillet 1982, qu’un violent orage se déclenche dans le ciel du toulois. C’est à ce moment-là que le centre de contrôle de Contrexéville signale un avion en perdition dans les environs de Commercy à 30 km à l’ouest de la base de Toul-Rosières. Cet avion, piloté par un jeune étudiant de 18 ans et membre de l’aéro-club Marcel Dassault de SaintCloud, est pris en charge par le CLA de la BA 136. Il est guidé jusqu’à la piste et se pose sans dommage. A peine cet avion est-il posé qu’un second est signalé en perdition. Il s’agit d’un avion Robin, piloté par une jeune fille de 17 ans et demi et membre de l’aéro-club de Marignane. Il est pris également en charge par le CLA de Toul-Rosières et est guidé vers la piste où il se pose sans dommage. Un grand merci à l’Adjudant Josie et au Lieutenant Bouthenet qui ont guidé les jeunes pilotes en difficulté.

Ltt Bouthenet
Ltt Bouthenet

Après une nuit de repos, les pilotes ont été repris en charge par le commissaire général de l’épreuve, monsieur Henriet. Le Colonel Gautier, commandant la base aérienne 136, a suivi cette opération de sauvetage et de récupération des jeunes pilotes. Il a précisé que ces jeunes ont néanmoins gardé leur calme et se sont posés sans dommage sous un violent orage. Le CLA de Toul-Rosières participera fréquemment au guidage d’avions en difficultés. Ce volet fait partie intégrante de sa mission de contrôle de l’espace aérien.

Le 12 novembre 1982 se déroule le bal des officiers organisé dans un mess rénové et inauguré le 6 novembre 1982 par le Général Forget, commandant la FATac 1ère RA. Présidée par le Général Boichot, commandant le 1er commandement air tactique (CATac), la soirée indienne est marquée par les contorsions d’une ravissante danseuse hindoue aux yeux pétillants de malice…Cette charmante apparition laissera des souvenirs teintés d’émotion parmi les invités à cette soirée.

Parmi les invités on relevait la présence du sous-préfet de Toul, monsieur Chassagne, du maire de Toul, monsieur Gossiot et celle de monsieur Petitjean, maire de Rosières. Le 6 avril 1983, la base apprend le décès du Général Boichot, mort en service aérien aux commandes de son Jaguar. Il disparaît dans la région de Bapaume au cours d’une mission d’entraînement. Ancien de la 11ème escadre et ancien commandant de la BA  136, il avait fait ses premières armes de pilote de chasse en 1955 sur F 100. Tous ceux qui ont servi sous ses ordres lui ont conservé une très grande estime.

Le 11 janvier 1983, l’escadron de ravitaillement technique 17.136 est récompensé en recevant des mains du Général Simonet, directeur du service du matériel de l’armée de l’air, la coupe de l’ERT le plus méritant de l’armée de l’air. Une distinction très recherchée par les unités du service du matériel, qui récompense les efforts des personnels en matière de ravitaillement.

Le Général Michel Forget quitte la FATac 1ère RA et est remplacé par le Général Michel Forget ?  Non ce n’est pas une blague du premier avril ! Nous sommes le 3 mai 1983 lorsque la nouvelle tombe, et le 5 mai 1983, le successeur du grand Forget, vient en visite sur la BA 136. Il est accueilli à sa descente d’avion par le Colonel Gautier, commandant la BA 136. Pour distinguer les deux personnages, on appelait le premier général Forget “le grand Forget” et le second “le petit Forget”, surnom qui correspondait à leur taille et qui permettait de les différencier. A noter que les frais de succession, au sein de la FATac 1ère RA ont été diminués de la réalisation des tampons encreurs (même prénom, même nom !)

Le 6 avril 1983, la base apprend le décès du Général Boichot, mort en service aérien aux commandes de son Jaguar. Il disparaît dans la région de Bapaume au cours d’une mission d’entraînement. Ancien de la 11ème escadre et ancien commandant de la BA  136, il avait fait ses premières armes de pilote de chasse en 1955 sur F 100. Tous ceux qui ont servi sous ses ordres lui ont conservé une très grande estime.

Le 10 mai 1983, le contingent 83/04 est présenté au drapeau de la 11ème escadre de chasse à Vandières petit village des environs. Au cours de cette cérémonie, un ancien pilote de la Première Guerre mondiale est élevé au grade d’officier de la légion d’honneur. Le Colonel Egret, cadre de réserve, mérite d’être cité en exemple pour nos jeunes recrues. Obtenant son brevet de pilote le premier juin 1915, il abat deux dirigeables allemands et contraint un pilote allemand à poser son avion dans les lignes françaises. Le 26 avril 1917 il est descendu à son tour à Maronvillier en Champagne. Fait prisonnier il s’évade au bout de la quatrième tentative et rejoint la France le 3 novembre 1918. Résistant très actif lors de la Seconde Guerre mondiale il est connu sous le nom de guerre “Legram”. Il se distingue en entravant le départ en Allemagne de jeunes désignés pour le STO, travail obligatoire. Il aide des cultivateurs à ne pas fournir l’imposition et il crée, avec des amis, un réseau de résistance FFI dans la région de Saint-Mihiel, Vigneulles et Fresnes-en-Woëvre. A la libération il est nommé commandant du détachement de Saint-Mihiel et commandant d’armes de cette place où il restera en fonction jusqu’au premier janvier 1945. Voici un bel exemple pour nos jeunes, ils peuvent en prendre de la graine !

La campagne de reboisement effectuée entre le 19 octobre et le 17 décembre 1982 porte ses fruits. C’est à l’escadron 01.011 Roussillon que la campagne de reboisement a été menée avec l’aide du 25ème Régiment du Génie de l’Air de Compiègne. C’est au Lieutenant-Colonel Schrepfer, commandant en second la BA 136, que revient l’honneur de planter les premières racines. Près de 1000 arbres sont ainsi transplantés de la pépinière de Blaise, située à 50 km de la base. Malgré toutes les intempéries et les incidents mineurs, la campagne a été menée à son terme et on peut en admirer les premiers résultats.

Le 28 juillet 1983, le Colonel Gautier, commandant la BA 136, inaugure le cours de squash, un nouveau sport qui vient de se développer sur la base. Typiquement britannique, ce jeu est désormais accessible sur la base. L’Adjudant Ory, du service infrastructure, a proposé le 7 avril 1983 les plans d’aménagement de l’ancienne chaufferie US située près du GERMaS 15.011. Après de gros efforts et un minimum de temps, le court est enfin prêt. Une démonstration, effectuée par le Capitaine Renard, de la 11ème escadre et l’aspirant Meyer a permis de présenter ce sport. Placée sous la responsabilité du service des sports, cette installation pourra désormais être utilisée par tout le personnel de la base.

Sous la flèche, la salle de squash
Sous la flèche, la salle de squash

3 réponses sur “Les années GAUTHIER”

  1. Bonjour
    Mon nom de famille dit peut-être quelque chose à certains.

    Toujours à la recherche de personnes qui ont côtoyé mon frère, si vous étiez au 3/11 avant 1982 ou plus généralement sur la base de Toul.

    Christian BELLATON, issu de l’EA promo 73 est arrivé à Toul vers 1975 et a disparu le 25 juin 82 lors de sa deuxième préparation “Red Flag”. Je serais très heureux de retrouver des traces de son passage au 3/11, photos ou témoignages, même concernant son accident.
    En effet, le BEAD n’étant pas si ancien, j’avais fait un courrier à l’EMA sans recevoir de réponse (même étant officier de carrière dans l’armée de terre)
    Cela m’aurait fait plaisir de trouver un petit mot dans cette période “GAUTHIER”
    J’aimerais également pouvoir entrer en contact avec Jacky LEBALLE avec qui il était très ami.

    PS : j’ai trouvé 2 photos, que j’ai déjà, ou il figure

  2. Pour Mr. Bernard Bellaton:
    J’ai une photo de classe Navale 2 au Prytanée avec Christian Bellaton prise lors de la visite de Mr. Debré

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