Trois anciens pilotes de Chasse ont essayé de raconter au travers d’anecdotes souvent drôles mais aussi dramatiques l’ambiance qu’ils avaient connue au sein de leur escadron de Chasse le 2/11 Vosges dans les années 1960/1970.
Ils se sont rendus compte en quittant l’Armée de l’Air qu’à leur époque tous les éléments étaient réunis pour en faire une époque bénie : beaucoup de pilotes officiers et sous-officiers dans les escadrons, beaucoup de mécanos, beaucoup d’heures de vol sur des avions variés que l’on pilotait sans pilote automatique. Donc, comme on dit dans notre métier, à la main !
Jacques RIBAILLER a passé plus de 10 ans à l’escadron 2/11 VOSGES dont il a assuré le commandement pendant 2 ans ; aidé de ses deux “compères” Jeanjean et Dutrey, il a pris sa plume pour écrire ce livre “Plein badin pour badineries à l’EC 2/11 VOSGES”. Il a eu la gentillesse de me laisser publier un extrait de son livre racontant l’anecdote de l’arrivée d’un jeune pilote à l’escadron, livre disponible chez “Chapitre.com”.
Arrivée d’un jeune pilote à l’Escadron
De Jacques Ribaillier (pilote)
Un jeune pilote nous est annoncé. Ce fringant officier deviendra « Titus ». Son accueil est organisé. Fafa va se mettre en civil et partir hors de la base avec sa voiture perso. Le jeune arrive en grande tenue, poignard et gants blancs. On le fait poireauter dans la salle d’Ops.
Arrive le commandant d’escadrille : j’ai besoin d’un officier pour une mission urgente en ville. Il fait mine de découvrir le jeune arrivant et lui dit : vous ! Prenez la 4 L et ce chauffeur (Le Breton avec des galons de caporal) et faîtes ce qu’il vous dira.
Tous les deux partent dans la 4 L, sortent de la base et se dirigent vers Toul. A quelques kilomètres de là ils aperçoivent Fafa arrêté sur le bas-côté et faisant de grands signes. Évidemment ils s’arrêtent : qu’est-ce qu’il vous arrive mon brave ? Je suis en panne d’essence. Bon on va arranger cela dit Le Breton. Il manœuvre pour se mettre derrière la voiture, sort un tuyau, met un bout dans le réservoir de la voiture militaire et se dirige, avec l’autre bout, vers la voiture civile ? Comme par hasard, juste à ce moment, arrive la 4L des gendarmes de l’Air. Que faîtes-vous là ? Vous transvasez de l’essence d’une voiture militaire vers une voiture civile ? Le Breton : c’est l’officier qui m’a dit de le faire. Le jeune pétrifié ne sait plus quoi faire. Il est embarqué dans la voiture des gendarmes, ramené à la base et cuisiné pendant un certain temps.
Puis l’escadron est arrivé en force pour mettre fin au calvaire de Titus. Paix à ton âme Titus
Quelques photos de cette époque