Raymond GABARD aurait eu 100 ans

15 Octobre 1919 : date de naissance de Raymond GABARD. Il aurait eu 100 ans, ce qui signifie aussi qu’il n’avait pas 20 ans lors de la campagne de France qu’il a effectué sur MS 406. Sur ce site, un certain nombre d’articles lui ont été consacrés.  Afin de rendre hommage à ce grand ancien du Groupe de Chasse III/6 qui était aussi membre de l’association des anciens de la 11EC, je vous propose un article qu’il m’avait fait parvenir il y a 4 ou 5 ans dans lequel il raconte de façon presque banale comment il s’était mis en vrille sur P 40, vrille qui normalement aurait dû être fatale. 

Curtiss P-40E
Curtiss P-40E

 J’ai piloté le Curtiss P 40.

Nous sommes en début 1945, Le stage à Kasba Tadla est terminé. Je pars pour Meknès au Centre d’Instruction de Chasse, pour ensuite revenir en France pour terminer la guerre. Après quelques heures de vol sur Curtiss H 75, je prends en main le Curtiss P.40. Grosse machine ayant quelques défauts mais idéal pour l’entrainement au travail de chasseurs bombardiers près du sol. Les mois de février et mars 1945 sont utilisés pour l’entrainement   à cette nouvelle spécialité.

Tout se passe bien pendant 1 mois et demi de travail quand un après-midi de mars 1945, alors que je m’entrainais à la mise de l’avion en piqué à la verticale après un renversement (figure de voltige), j’ai trop attendu (1 seconde peut être) avant de basculer vers le sol à la verticale, cette seconde m’a été fatale et je me suis retrouvé en « vrille à plat sur le dos » situation plus qu’inconfortable, puisque, paraît-il, il est impossible de s’en sortir. L’avion descend relativement lentement, comme une feuille morte, sur le dos, c’est à dire que j’étais la tête en bas, les commandes sont molles et l’avion descend inexorablement vers le sol. Seul le parachute avec siège éjectable pouvait peut-être me sauver. Je n’avais pas de siège éjectable.

 Je voyais le sol approcher sans aucun espoir de m’en sortir et dans ma tête, certains souvenirs surtout ma famille me venaient à l’esprit, quand soudain, j’ai pensé au moteur, qui tournait toujours au ralenti.  J’ai poussé la manette de gaz vers l’avant et miracle, je me suis retrouvé en vrille normale. J’étais sauvé. Redressant le P.40 au ras du sol, j’ai mis le cap sur l’aérodrome de Meknès. Il paraît que j’étais plutôt pâle à l’atterrissage. Il m’est difficile de donner mon altitude lorsque j’ai accéléré, je l’évalue à 300 mètres environ. Un peu bas pour redresser une vrille, mais une chose est certaine c’est que je suis toujours vivant.

 Après cet entrainement sur P.40, je suis parti sur P.47 (Thunderbol)

Raymond Gabard   Le 15 Octobre 2014

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