Raymond GABARD, notre grand ancien a été honoré samedi 10 Janvier en recevant officiellement la légion d’honneur. La cérémonie s’est déroulée chez lui à Perpignan en présence de sa famille, de ses amis et de différentes délégations dont celle de l’Amicale des anciens de la 11 ème Escadre de Chasse.
Cérémonie des plus classiques avec éloge du médaillé, remise de la médaille et discours. Elle a été suivie d’un rafraîchissement au cours duquel un toast a été porté en son honneur ; ce fut un « pot chasse », dans la plus pure tradition, conclu bien évidemment par un « et à la chasse… bordel » qui a quelque peu troublé la tranquillité de la résidence.
Raymond à 95 ans a quelques problèmes « mécaniques » (cartilages de rotule qui l’obligent à se déplacer en fauteuil roulant), mais a conservé toute sa vivacité d’esprit ; la mémoire fonctionne parfaitement et dans ses propos il y a toujours une pointe d’humour. Ce qui nous a frappé chez lui, c’est sa gentillesse, sa disponibilité, son humilité et sa bonne humeur.
Après le repas, nous nous sommes retrouvés entre aviateurs et il bien voulu répondre à toutes nos questions. C’est ainsi qu’il nous a parlé de son parcours aéronautique (ah ! le P47, quel avion !), de la bataille de France sur MS 406 (avion très manœuvrant), du “Grand Sachem”, de ses affrontements avec les bombardiers Heinkel 111 (plus rapide que nos MS 406), avec les Messerschmitt (plus nombreux ; il y avait des croix noires partout), de ses camarades (Albert du Neuneu, véritable titi parisien, Le Gloan et de ses 5 victoires acquises en une journée, Steunou aux grandes qualités humaines,… ) de son passé de résistant et de sa carrière dans la police sur hélicoptère (le Bell, au large de Ouessant dans la tempête, l’Alouette III,…). Discussion un peu irréelle dans la mesure où il nous parlait de choses que personnellement je n’avais découvert que par lecture et qui racontées par lui, nous semblaient s’être déroulées hier. Malheureusement il a fallu se quitter un peu trop vite, encore sous le charme, car c’est incroyable ce que Raymond a pu vivre !
Ce fut une grande une journée pour Raymond qui lors de la remise de la médaille m’a confié certainement sous le coup de l’émotion que c’était la plus belle journée de sa vie. Pour nous ce fut aussi un grand moment pendant lequel on a eu l’impression que l’histoire côtoyait le présent.
Merci Raymond de nous avoir fait vivre cette journée qui restera dans bien des mémoires et encore une fois toutes nos félicitations pour cette médaille plus que méritée.
Le matin, nous avons aussi l’opportunité de discuter et Raymond m’a permis d’enregistrer la conversation. Je vous mets en pièce jointe deux extraits de 2 minutes environ.
– Le premier est relatif à sa première mission de guerre le 7 septembre 1939, et on ne peut s’empêcher de penser à la justesse de ses propos concernant l’inexpérience et par conséquence la vulnérabilité des jeunes pilotes pendant les opérations réelles.
-Le deuxième raconte un engagement contre des Messerschmitt
BEAU REPORTAGE
MERCI ANDRE