C’était bien connu et reconnu : le JAGUAR ne brillait pas par la poussée de ses 2 moteurs Adour, et certains disaient même qu’il arrivait à décoller parce que la terre était ronde. En configuration lourde qui grosso modo commençait à partir de 2 bidons, le décollage était parfois un peu sportif.
Il y avait bien l’UCB (acronyme dont je n’arrive pas à me rappeler la signification), document qui était censé donner les performances et notamment la distance de roulage au décollage, mais ce document était tellement optimiste que personne (ou presque) s’en servait : Amarger l’avait surnommé le “SPIROU”, comparaison avec une bande dessinée célèbre de l’époque qui en dit long sur le niveau de crédibilité accordé au document.
A titre personnel, 2 décollages lourds m’ont frappé.
– Le premier a été effectué par le colonel Boichot commandant de la base de Toul, vieux chibanne qui totalisait plus de 5000 heures de vol. Le JAGUAR venait d’arriver à Toul (moi aussi) et il fallait bien tester tout ce que cet avion pouvait faire et notamment le faire décoller avec 3 bidons, configuration qui n’avait que peu d’intérêt opérationnel car on ne pouvait plus mettre d’armement, (ce qui est quand même la finalité d’un avion d’arme), mais qui amenait l’avion proche de sa masse maximum. Je ne sais pas comment ce fut Boichot qui s’y colla, mais il y avait du monde pour regarder : c’était en piste 22 et vu du 2/11, on s’est bien rendu compte que ça prenait du temps et qu’à un moment on a vu l’avion disparaitre dans le creux de l’entrée de piste 04. Pour le (très) jeune pilote que j’étais, je ne trouvais rien d’anormal mais quand je vis la tête émue de Boichot au retour, j’ai réalisé qu’il ne rentrait pas d’un vol de “routine”. Je me souviens aussi de son commentaire “il faudra éviter de mettre des jeunes là dessus”.
– Le deuxième se passa à Bangui ; fin de matinée, début d’après midi, l’ordre tombe “Tous les avions à N’Djamena”. Ce n’était pas la première fois, mais ce coup ci, ça nous obligeait à décoller au moment le plus chaud de la journée (donc quand ça pousse le moins) et en piste nord, en légère montée. On était en 6J (configuration 2 bidons + CME), mais rien d’extraordinaire car c’était devenu courant. Lâcher des freins, contrôle accélération à 140 kts (pas terrible), le bout de piste commence à se rapprocher, 150 kts (je trouve qu’il a mis bien longtemps à prendre 10 kts), je commence à bien voir l’extrémité de la piste… et toujours 150 kts avec pourtant l’impression que ça pousse comme d’habitude. A ce moment il n’était plus question d’interrompre car il n’y avait ni barrière ni brin d’arrêt et le raisonnement était simple : j’attends de ne plus voir la piste sous moi, je mets l’avion en l’air, si ça ne le fait pas j’actionne le “panic button” (celui qui sert à tout larguer d’un coup),150 kts en lisse normalement l’avion vole et si j’ai la sensation de m’enfoncer “éjection”, avec le sentiment que ce sera probablement trop tard. Je ne sais pas à quelle vitesse j’ai décollé, mais le miracle s’accomplit une fois de plus ; je pense qu’il n’y avait rien de trop, mais encore une fois le JAGUAR ne m’avait pas trahi.
Je ne connais que deux JAGUAR qui se soient plantés au décollage (à confirmer), celui de Bordeaux qui a fini en vrac de l’autre coté de la clôture de la base, mais dont la cause fut un “psycotage” complet du pilote qui s’en sorti malgré tout avec les félicitations du jury, et celui “d’Etche” à Bangui à cause d’un colmatage des filtres en amont des pompes HP !
Tous les pilotes qui ont volé sur JAGUAR ont certainement vécu un décollage de ce type, mais cette phase de vol a en partie, contribué à en faire un avion mythique : il en a fait des choses cet avion, et parfois on se demandait comment c’était possible.
Vous ne parlait pas de l’ADP (modif moteur) qui apportait en plus quelques dixiènes de kilo par GTR.
J’ai eu la chance et le plaisir de piloter le JAGUAR A et E avec seulement 1360 heures de vols au compteur au 1/7et2/7mais aussi avoir fait un décollage au départ de Luxeuil avec trois bidons devant de nombreux galonnés et hommes politiques .
Départ en position numéro rien dire pour le dec aucun proplème ,mais avec un pilote aux commandes mur comme un coin!!car la veille j’avais demandé a mon commandant d’ escadrille de repartir avec les trois bidons PLEINS pour faire une belle nav en configuration Kilo mais mais mais Non ,résultat un vol direct vers selon les consignes. DOMMAGE pour moi.. mais quel avion..
Bernard ”BOUFFY” CAYRIER ancien de la 7 qui a créer à MONTELIMAR UN MUSEE D’AVIONS DE CHASSE ET IL Y A DEUX JAGUAR NO 115 ET LE E 28 avion de mon laché ravitaillement en et avec lequel j’ai été foudroyé vers AVORD en route vers CAZAUX mais c’est une autre histoire!!!!!
Salut Bouffy
Sympa ton petit mot ; tu confirmes que musée avec le A115 et le E28 est bien à toi ?
Taquet
INFO POUR LE MUSEE D.AVION DE MONTELIMAR JE CONFIRMR POUR LE E28 POUR LE A J’IRAIS VOIR SUR PLACE
POUR INFO POUR LE MUSEE QUE J’AI CREE CERTE PAS TOUT SEUL MAIS COMME DANS TOUTE ASSOCIATION J’Y SUIS RESTE 19 ANS ET DEMI MAIS SUTOUT NE DITE PAS QUE VOUS ME CONNAISSEZ LE PRIX DE VOTRE ENTREE RISQUE DE DOUBLER. ENFIN C’EST LA VIE