La Sentinelle du matin

          La sentinelle du matin est un reportage de Pierre SCHOENDORFFER qui décrit la vie dans les escadrons de chasse 1/4 Dauphiné et 2/4 La Fayette. J’en avais entendu parlé mais je n’avais jamais eu l’occasion de le voir dans sa totalité 

        Ce n’est pas la 11EC, mais j’ai pris tellement de plaisir à le visionner que je me suis dit qu’il en serait certainement de même pour beaucoup d’entre vous. 

        Pierre SCHOENDORFFER a eu une carrière très riche (wikipédia) et faisait partie de ces grands reporters qu’on ne voit pas lors de ses réalisations préférant se concentrer sur le sujet. Il consacre bien évidemment une bonne part du reportage aux pilotes mais les mécanos ne sont pas oubliés (loin de là) tout comme les autres services support opérationnels. J’ai particulièrement aimé la séquence finale au cours de laquelle les pilotes parlent avec l’aide des mains ; un grand classique qui doit bien encore exister malgré des systèmes d’information dédiés tel que SERPAM. 

Le tournage a eu lieu en mars 1976 et les gens de cette génération retrouveront des têtes connues comme Gillet (ancien du 2/11), Gallais, Leleu de la Simone, Ponchau (promo précédente que j’ai connu en prépa à Aix) et plus furtivement Niclot qui venait de se manger la rampe d’approche et REY l’instructeur qui fera plus tard un passage à la 11EC. A titre personnel, revoir Vegas, “l’AS” VEGAS, pilote que j’ai rencontré lorsqu’il était au 2/2 et qui trainait la réputation de ne s’être jamais fait tiré en combat (justifié à ce qu’on m’a dit), m’a rappelé une campagne DACT justement contre le 2/2 au cours de laquelle on s’était ramassé une tôle mémorable contre ces gros bras qui avaient en général plus de 2000 heures de Mirage ; lors de ma première mission en 1 contre 1, je me suis retrouvé engagé en barrique, au départ à égalité avec un certain Mercier (pas certain du nom) et je me suis dit que son compte était bon car vers 20 000ft le Jaguar n’avait rien à envier au M IIIE. L’affaire n’a même pas duré un tour c’est lui qui s’est retrouvé (trop) facilement dans mes 6 heures. Cela prouve bien évidemment que l’avion ne fait pas tout mais en terme de ce qui pourrait servir de circonstances atténuantes, il faut dire que ces instruits de la FATAC n’avaient rien trouvé mieux que cette campagne DACT pour nous remettre en jambe juste après un détachement en Afrique de plus de 2 mois au cours duquel les seuls “g” endurés étaient ceux qu’on avait pris au break….

Les plus jeunes découvriront et compareront forcément ; j’espère qu’ils prendront autant de  plaisir que j’ai pu en prendre. 

2 réponses sur “La Sentinelle du matin”

  1. Le tournage a commencé bien plus tôt puisqu’on voit sur la photo Hadjadj, un super gars de la 69, meilleur ami d’Haigneré, qui s’est crashé en janvier, un vendredi par temps merveilleux, en inter TBA.
    Schoendorffer était un gars formidable, qui avait connu la guerre en Indochine, une caméra à la main et sans fusil: voir la 317° section, film bouleversant qui sent le vécu.
    Il y avait eu beaucoup soirées chaudes avec Pierre Gravelle, une personnalité hors du commun, pendant lesquelles ils écoutaient les Pink Floyd. Ainsi, quand Pierrot s’est tué en R45, en patrouille pour filmer très bas les entrées et sorties de stratus, Schoen a modifié son film et mis en fonds sonore cette musique en souvenir…
    Pendant longtemps, il filmait, sans bobine quelquefois, pour que les gens ne fassent plus attention à lui.
    Des souvenirs inoubliables…

  2. J’étais officier de semaine lors du crash. Et aussi le pilote en test CP donc je me faisais remplacer par Hadjad en journée quand je volais. J’avais 26ans et demi et près de 1500 heures de vol dont plus de 800 sur IIIE au moment du test. donc un jeune “vieux “car j’avais été macaroné à 20 ans et 8 mois sans mon permis de conduire.
    Yves Baudoin était mon ami, celui qui m’avait accueilli au 2/4 puis été mon coéquipier pendant 4 ans au pentathlon militaire. Cela avait été pour moi un grand vide s’étant tué peu de temps avant la phase finale de tests du BCP.
    J’avais fait mon OTU sur F100 en 1971 et était arrivé au 2/4 en 08/1972.
    J’ai fini au CPIR et quitté l”AA après 16 années de service capitaine ORSA avec près de 4000 heures de vol dont 1600 sur mirage.
    Je possède le film version officielle et je me le repasse pour retrouver tous mes amis pilotes et mécaniciens disparus en grande partie. (Linemann, Frances, Hadjadj, Franzoia, Aury armurier, Ratié, etc).
    Et puis je suis toujours en contact avec Pépé Bellet, c’est lui qui m’avait ét mon parrain alors de la remise de l’ONM avant mon départ de l’AA.
    Je suis actuellement le trésorier de l’association La Fayette.

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