Le détachement AIR

 

 

Prise de commandement du Colonel Pouzet
Prise de commandement du Colonel Pouzet

 

Le 1er septembre 1998, la base donne naissance au DA 136 au cours d’une cérémonie présidée par le Général Guéniot, commandant la région aérienne Nord-Est.

 

Le Détachement AIR du Lieutenant-colonel POUZET  

 

Le Lieutenant-colonel Schaeffer passe le relais au Lieutenant-colonel Pouzet qui devient le premier commandant du Détachement air 136. Le détachement air 136 est autorisé à conserver l’insigne de la base aérienne.

Le lieutenant-colonel POUZET
Le lieutenant-colonel POUZET

Le 1er septembre 1998, l’organe liquidateur de la BA 136 est mis en place, il a 2 mois pour clore le dossier de dissolution de la BA 136. Le vendredi 9 octobre 1998, le Général Guéniot, commandant la région aérienne Nord-Est se rend sur le DA 136. Le but de cette visite est de vérifier le bon déroulement du passage en détachement air.

 Le DA 136 se dote de son journal, il s’appelle “le courant d’air”.
Visite du général GUENIOT
Visite du général GUENIOT
Le journal Le courant d'Air
Les coureurs sur les marches de l’hôtel de la ville de Toul
Les coureurs sur les marches de l’hôtel de la ville de Toul

 

Téléthon 1998, plus de cent personnes chaussent leurs baskets pour effectuer un parcours de 6 ou 12 km. Un seul mot d’ordre ” rester groupir” jusqu’à la mairie de Toul…

 

Le jeudi 26 novembre 1998, l’armée de l’air rend hommage au Colonel de la Baume. Le centre de formation à l’appui aérien (CFAA) prend le nom “Colonel Charles de la Baume” au cours d’une cérémonie présidée par le Général Dumont, commandant la FAC. L’armée de l’air rend ainsi hommage au grand théoricien de l’appui aérien, mort en service commandé au Tonkin 50 ans plus tôt. Avant que la sonnerie aux morts soit jouée, Monsieur Alain de la Baume, fils du disparu, et le Général Dumont dévoilent une plaque sur le mur du CFAA 01.451.

Inauguration du CFAA
Inauguration du CFAA

 

Le 19 mars 1999, le Colonel Broussard, commandant le 25ème régiment du génie de l’air, remet l’espace du pont d’Avrainville à Monsieur Borsa maire d’Avrainville. Pour donner suite à l’aliénation de la voie ferrée qui reliait les forces de l’OTAN de Toul-Rosières au réseau SNCF, le pont d’Avrainville a été détruit par la 5ème COGA. Ces travaux entraient dans le cadre de l’accord qui stipulait que les lieux devaient être remis conformes à l’origine après exploitation.

Remise de l'espace du pont d'Avrainville
Remise de l'espace du pont d'Avrainville
Visite du major général WILSON
Visite du major général WILSON

 

Le 8 mars 1999, le Major Général Wilson, qui fut l’un des premiers américains à poser le pied sur le sol de la base américaine (TRAB) en 1953, se rend en pèlerinage sur le site. Il est accompagné de Madame Wilson, sa femme, Madame Worley, veuve du Colonel Worley, sa fille, Madame Germano, veuve du Commandant Germano, et sa fille. Intéressées par les changements survenus depuis 1953, ces dames ont retrouvé, avec une certaine émotion, les terrains, désormais vagues, où étaient situés leurs “trailers”. Merci au commandant de réserve Houmeau, époux de Madame Houmeau du CST, qui leur a servi de guide pour la visite de Nancy. Ancien du CLA, notre réserviste maîtrise parfaitement la langue anglaise…

 Vous avez dit bizarre ? Oui j’entends des bruits bizarres ! Le lundi 28 juin 1999, des bruits d’avions, familiers pour les anciens, moins connus pour les jeunes, se font entendre ? Serait-ce le retour d’aéronefs sur le site ? En raison de la réfection de la piste de la base de saint Dizier, une quarantaine de Jaguar et 5 Alphajet viennent occuper le terrain. Ce déploiement est possible grâce à la conservation des installations aéronautiques et permet la poursuite des entraînements des pilotes. La Zone Vosges est occupée par l’EC 03.007 et l’EC 01.007.                                                                                                                            Ce desserrement permet de vérifier l’option retenue lors du passage en DA, c’est à dire la réactivation opérationnelle du site et de la piste. Les avions resteront jusqu’au 3 septembre 1999 avec une fermeture des escadrons une quinzaine de jours en août.

Les Jaguar de retour à Toul
Les Jaguar de retour à Toul
Présentation d'un Alphajet aux enfants
Présentation d'un Alphajet aux enfants

 

Le 20 juillet 1999, le DA 136 reçoit 14 enfants du centre aéré d’Ecrouves. “Dis mon Lieutenant, parle-moi du Jaguar”… Quoi de plus mignon qu’un visage d’enfant émerveillé devant un avion de chasse ? L’aspirant Belleoil, de l’escadron 02.007, déployé sur le site et chargé de présenter les avions aux enfants a certainement dû se poser cette question. Peut-être que plusieurs vocations sont nées sur le DA 136 ce 20 juillet, qui sait ?

 

 

Des lorrains en Macédoine ! Ils sont présents à Pétrovec et participent à la mission du détachement français. Le Détair (détachement air) créé le 12 juin 1999, représente 50% des effectifs. Considéré comme une petite base aérienne de projection, le Détair travaille avec l’Airport of Disembarkation (APOD). La Base aérienne de Nancy et le Détachement air de Toul-Rosières sont dignement représentés au sein de la KFOR. Au fait, avez-vous reconnu le quatrième de la rangée du bas, en partant de la gauche. Et oui, c’est notre “mercenaire du Vatican”, l’aumônier Griffond à qui nous devons ce reportage sur le courant d’air, merci padré pour votre article !

Des Lorrains en Macédoine
Des Lorrains en Macédoine

 

Résultats du passage de la tempête
Résultats du passage de la tempête

 

Décembre 1999, la tempête s’est abattue sur le DA 136. On ne compte plus les dégâts. Il y a beaucoup d’arbres couchés, des bâtiments sans toiture, le dépôt de munitions n’a plus de clôture. C’est un immense chantier qui se met en place pour déblayer le bois mort, les tôles, la laine de verre, etc. Un arbre est tombé sur une voiture privée. Du travail pour les assurances et les carrossiers ! Et les militaires se transforment en bûcherons, coupant, taillant, réduisant en paillettes ce qui naguère était la richesse et la beauté de cette base…Les arbres qui ont souffert de la tempête sont coupés, et les stères semblent pousser sur le DA 136 comme des champignons… Le spectacle qui s’offre après l’accalmie, aux yeux des permanents, rappelle la vision d’un champ de bataille. La désolation est totale. La 5ème compagnie opérationnelle du génie entre en action.

Appel aux bûcherons volontaires
Appel aux bûcherons volontaires
Les bûcherons à l'oeuvre
Les bûcherons à l'oeuvre

Les engins sont envoyés sur place, les sapeurs s’affairent pour déraciner les souches et faire tomber les arbres dangereux. L’EETIS Jaguar se transforme en compagnie de bûcherons et vient prêter main forte…

 

 

Le Détachement AIR sous le commandement du Colonel BOZZOLO

Le colonel BOZZOLO
Le colonel BOZZOLO

Le 8 septembre 2000, le Général Perrollaz, commandant la région aérienne Nord, donne le commandement du Détachement air 136 au Lieutenant-colonel Bozzolo. L’escadron de chasse 02.007 Argonne, de la base de Saint-Dizier, organise le défilé aérien. Parmi les invités à cette cérémonie, on relève la présence du Général Longuet, commandant la FAC et celle du Général De Groësbriand, gouverneur militaire de Nancy. Au cours de cette cérémonie, l’Adjudant Lapray, de l’ESIC 81.136 et le Caporal-chef Kloster, de la SSIS, reçoivent la médaille d’argent de la défense nationale.

Le DA 136 représente une vaste étendue avec des bâtiments vides, des bâtiments endommagés par la tempête de 1999, de quoi permettre d’organiser l’examen de fin de formation des médecins de catastrophe. C’est ainsi que le samedi 16 septembre 2000, le service départemental d’incendie et de secours de Meurthe et Moselle organise, grandeur nature, la partie pratique de l’examen. Outre les 420 sapeurs-pompiers, ce sont 120 plastrons, dont 50 militaires du DA 136, qui se prêtent au jeu pour figurer les victimes. Malgré une météo peu favorable, on ne déplore aucun blessé à la fin de l’exercice.

En cette année, la piste est définitivement fermée. Les installations aéronautiques vont être démontées. Le détachement accueille le temps d’une manœuvre, l’aérostat du SYDEREC. On se croirait revenu au bon vieux temps de l’aérostation. Ce ballon sert aux communications hertziennes.

L'aérostat du SYDEREC
L'aérostat du SYDEREC

 

Le dernier journal le courant d’Air (numéro 7) sort de l’imprimerie. Faute de crédits suffisants et de commanditaires, il faut se rendre à l’évidence, le journal ne paraîtra plus. C’est un moyen de communication qui s’en va, signe avant-coureur de la fin du DA 136… Depuis l’année 2000, le démantèlement du DA 136 a débuté. Cette opération est effectuée selon un canevas bien précis. Tout d’abord il faut recenser les sites pollués, et il y en a, les installations américaines de l’ancien carré des affaires sont toujours présentes. Les anciennes cuves à fuel n’ont pas été démontées…Dans un second temps, il faut évaluer le coût de la dépollution. Le bureau environnement ne chôme pas. Le DA 136 n’est pas à l’abri de l’amiante. Les constructions de 1952 en comportent et il faut l’enlever. La procédure est bien figée par des textes réglementaires, elle a aussi un coût… Les bilans sont réalisés pendant les années 2000 et 2001. Les demandes de crédits sont effectuées auprès de l’administration centrale. Toutes les opérations qui peuvent être effectuées par le personnel du DA 136 sont programmées.

 

Au mois d’octobre 2000, commence le démontage du silencieux du banc d’essais réacteur. Ce silencieux est repris par la direction des constructions navales. Une entreprise civile est chargée du travail…Une fois le démontage terminé, les camions évacuent les morceaux du puzzle.

Démontage du silencieux du banc réacteur
Démontage du silencieux du banc réacteur
Enlèvement du M III

 

En juin 2001, les anciennes cuves sont vidangées puis démontées. Le travail est confié à une entreprise civile. En octobre 2001, une vaste opération de nettoyage de l’ancienne aire à feu des pompiers est déclenchée. Deux carcasses de Mirage 3 sont à enlever. La première carcasse est remise sur ses roues et est transportée par la route…la seconde carcasse est transportée dans un camion de la 5ème COGA.

 

S’agissant de l’ESIC 81.136, la première tranche concerne les antennes du PC enterré qui sont démontées à partir de février 1999.

Enlèvement des antennes du PC enterré
Enlèvement des antennes du PC enterré

 

 

L’antenne du TACAN est démontée le 7 juin 2002

Enlèvement de l'antenne TACAN
Enlèvement de l'antenne TACAN
Démontage du centre émission
Démontage du centre émission

 

Le 22 octobre 2002, le démontage se poursuit, c’est au tour du centre émission d’être l’objet du grand nettoyage. C’est une entreprise civile qui est chargée du démontage. L’opération se passe sans problème.

Le major CAUVEZ
Le major CAUVEZ

Le Major Cauvez, réserviste au grand cœur, s’est joint à l’équipe de démontage. Malheureusement il nous quittera à cause d’une maladie foudroyante, quelque temps après. Un de ses subordonnés dira, le jour de ses obsèques, “je ne perds pas un chef mais un ami” Merci Jean-Yves pour ce que tu as accompli avec nous.

On déterre les cuves
On déterre les cuves

 

Le DA 136 ressemble à un vaste chantier, la dépollution bat son plein, on déterre les cuves, on fouille le sol, on recense çà et là les pollutions pour pouvoir rendre un terrain propre.

Démolition des vieilles bâtisses
Démolition des vieilles bâtisses

 

Les vieilles bâtisses sont démontées, en vertu du principe de précaution, il ne doit pas rester une construction dangereuse…

C’est une drôle de sensation qui vous envahit lorsque vous marchez dans les rues du DA 136, vous avez une impression de silence qui dérange, les oiseaux volent dans le ciel, la nature reprend ses droits et la verdure recouvre déjà certains bâtiments…pire encore, si vous revenez dans des endroits que vous avez fréquenté, c’est une impression de vide qui vous met mal à l’aise, il ne reste plus rien ou presque…Celui qui a connu la base de Toul-Rosières à son Zénith ne peut que verser une larme en la voyant sombrer vers le Nadir, hélas c’est le triste sort qui lui a été assigné par notre administration centrale…

 

 

Le DA du Lieutenant-colonel CASTEL 

Le colonel CASTEL

 

Le Lieutenant-colonel Castel a pris le commandement du DA 136 le 26 juin 2002. Il est le dernier commandant du site.

 

C’est à lui que revient la lourde tâche d’accomplir la dernière mission du DA 136 : parachever le démontage des installations et remettre officiellement les clefs du site à la BA 133 de Nancy, le 31 août 2004. A cette date le Détachement air passera en point sensible isolé et sera rattaché à Nancy. C’est également lui qui remettra le drapeau de la 11ème escadre de chasse au Service Historique de l’Armée de l’Air, le drapeau dont le détachement air avait la garde, et qui a été fièrement arboré lors de toutes les manifestations et commémorations. Ce fut un honneur pour toutes et tous de défiler derrière ce drapeau chargé d’histoire.

Enfin, c’est lui aussi qui tourne la dernière page de l’histoire de Toul-Rosières, une histoire dont il a voulu qu’il en reste une trace. Il demande alors au Commandant Gérard Bize, son officier de réserve adjoint, d’écrire l’histoire du site. Le livre, qui porte le titre “du Zénith au Nadir” est imprimé et distribué à chaque militaire du DA 136. Il est également remis aux anciens commandants de la BA 136 et du DA 136, ainsi qu’aux personnes ayant participé à sa réalisation, en mettant leurs archives à disposition. Dans sa préface, le Général de corps aérien Charles Ricour, commandant la région aérienne Nord écrit : ” Et l’impensable a été imaginé, décidé, mis en œuvre pour aboutir en cette année 2004 à la fermeture de ce qu’il reste de la glorieuse base aérienne 136 de Toul-Rosières. Le détachement air 136 va être dissous et pour conserver la mémoire de cette période fabuleuse qui couvre 50 années de joies et de peines, le Colonel Castel, dernier commandant du site, a fait réaliser cet ouvrage magnifique”… La réalisation de l’exposition et du livre est l’œuvre d’une équipe, il était donc normal que l’on cite les différents participants.

Merci à ceux ont participé à la réalisation de cet ouvrage
Merci à ceux ont participé à la réalisation de cet ouvrage

Le soir une réception est organisée sur la DA 136, une exposition retraçant les 60 années de l’histoire de la base est présentée aux invités. 

EPILOGUE 

Yves Lemilbeau, ancien chef du simulateur de vol de la BA 136,ne peut se résigner à voir la base fermer et son histoire disparaître. Il décide de créer une association dont le but sera la conservation de l’historique et du patrimoine du site de Toul-Rosières. Cette association est déclarée en préfecture de Meurthe et Moselle, le 18 mai 2004, sous le nom de “TRAB136 “. Il recherche un président pour l’association et demande au commandant Bize d’en prendre la présidence. Après la cérémonie de dissolution du DA 136, le Colonel castel, dernier commandant du DA 136, confie,à Yves, les panneaux de l’exposition,le travail effectué ne devant pas se perdre. Yves décide alors de présenter les 60 années d’histoire dans les communes avoisinantes.

La première exposition se déroule à l’hôtel de ville de Toul, en présence du Général Ricour, commandant la région aérienne Nord et du Colonel Castel,commandant le DA 136.

La   seconde exposition se déroule à Rosières, dans la salle des fêtes,  à l’invitation du maire de l’époque. Cette exposition est combinée avec la commémoration de l’armistice ; elle connait un franc succès.  

Notre camarade Yves Lemilbeau nous quittera brutalement en 2007, victime d’une crise cardiaque. Les membres de l’association continuent son œuvre. C’était une de ses dernières volontés de pérenniser le devoir de mémoire entrepris un certain jour de mai 2004…

L’association sera dissoute le 30 juin 2017 suite à la construction du conservatoire de la BA.136. 

Une partie de l'exposition
Une partie de l'exposition
Le général RICOUR dédicace les livres
Le général RICOUR dédicace les livres

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