TRAB ; du temps des Américains (part 1)

L’histoire de la Base Aérienne de Toul  Rosières, appelée aussi Rosy,  commence avec sa création par les troupes Américaines en 1944 et elle est racontée ici par Gérard BIZE. 

PREFACE

Rosy, nom de code A98, est un terrain d’aviation, construit par les Américains et les Français, en septembre 1944. Rosy est l’image même d’un travail partagé entre deux pays, deux cultures, pour le même objectif, la défense de la liberté et le maintien de la démocratie. Quel bel exemple de courage et d’abnégation, que cette construction, sous un ciel peu clément et sur un terrain peu hospitalier.

Le 850th bataillon du génie américain a entrepris un ouvrage peu commun, digne que l’on raconte cette histoire, l’histoire des hommes qui ont contribué à la grande histoire, leur histoire! Rosy a appris, une chose, aux hommes, c’est que lorsque quelqu’un compte sur vous, alors il faut faire quelque chose ! Le froid, la pluie, la boue auront été les compagnons de ces hommes qui se sont battus, contre l’ennemi, contre les éléments, pour que nous puissions vivre, aujourd’hui, libres et heureux. Nous leur devons un grand merci et un devoir de mémoire. L’histoire que vous allez découvrir, est celle du 850th bataillon du génie américain et du 354th Fighter Group, deux unités américaines qui ont partagé leur destin sur le terrain de Rosières-en-Haye. Je n’aurais pas pu vous raconter cette histoire sans Didier HOUMEAU, qui a traduit les documents originaux que des vétérans américains m’ont confié. Je lui transmets tous mes remerciements et je l’associe à l’ouvrage.

G.BIZE

Nous sommes en septembre 1944, le village de Rosières-en-Haye ne semble pas avoir trop souffert de la guerre. Depuis le débarquement, les Alliés progressent inexorablement. Les habitants s’attendent à voir arriver, un jour ou l’autre, les fameux G’Is1. Dans la journée du 21 septembre, des troupes entrent dans le village. Croyant voir les libérateurs, tant attendus, des habitants n’hésitent pas à sortir pour les accueillir avec le drapeau français. Qu’elle n’est pas leur stupeur, ce sont, en fait, des troupes allemandes qui reculent. Les drapeaux sont vite rangés, les volets sont fermés, certains compatriotes ont été fusillés pour bien moins que cela…

Le 22 septembre, à la tombée de la nuit, dans un brouillard à couper au couteau, de nouvelles troupes pénètrent dans le village. Cette fois, ce sont bien les ” sauveurs “. Il s’agit du 850th bataillon du génie américain et son état-major. L’accueil des villageois est, cependant, assez froid, et pour cause : les habitants ne veulent pas recommencer l’erreur de la veille. Après un temps d’observation, et la confirmation que ce sont bien des Américains, malgré un ” Yes ” qui ressemble étrangement à un ” Ya “, la joie éclate enfin et les libérateurs ont droit à un accueil un peu plus chaleureux…Rosières est enfin libre ! Les Allemands ne sont pourtant pas loin, ils ont effectué un léger repli dans la campagne environnante. Le 850th bataillon du génie vient de recevoir ses ordres par radio et les coordonnées du futur terrain d’aviation. Il est question, en effet, de construire une piste dans le bois voisin. Le temps presse. Le Général Patton a besoin d’essence pour ses chars, engagés dans la bataille du front de Moselle. L’Air Force, a besoin d’une piste pour effectuer le ravitaillement du front et évacuer les blessés.

Le “First Sergeant ” Lawson Robinson, dit “Roby” donne ses ordres sans plus attendre. Il s’agit, pour le 850th de s’installer le plus rapidement possible. Il faut effectuer le traçage de la future piste. Le bois, qui a été choisi, ne correspond pas aux normes habituelles de construction du génie américain. Le terrain est en pente, il est composé d’une couche d’argile sur 80 à 90 centimètres, le tout reposant sur un calcaire fragmenté. De plus, la compagnie va construire une piste à partir d’une forêt pour la première fois depuis son existence. Le 850th bataillon du génie américain a débarqué sur les plages de Normandie, avec comme mission, de réparer, construire et développer des terrains d’aviation au profit de l’Air Force. Le bataillon va côtoyer, le 354th Fighter Group, qui lui-même, débarque d’Angleterre sur la terre de France. De terrain en terrain, ces deux unités vont avancer dans la campagne française. Elles vont se retrouver sur le terrain d’aviation de Rosières-en-Haye et il naitra une complicité et une franche amitié entre ces deux unités. Au cours de ce mois de septembre 1944, le 850th EAB2 (Engineering Aviation Battalion), a reçu pour mission de maintenir en état dix aérodromes, disséminés dans le secteur. Il s’agit de Reims, Mourmelon, Prosnes, Vertus, Athis, Saint-Dizier, Orconte, Vitry, Perthus et Saint Livière. Le 19 septembre, le bataillon reçoit des ordres du régiment, pour déplacer une compagnie vers la région de Nancy avec des moyens lourds. C’est à partir de cette date que le 850th découvre Nancy, le vin blanc, le vin rouge et les “mademoiselles”. C’est également, à cette époque, que le Lieutenant Picketty va succéder au Lieutenant Ossude, comme officier de liaison français.

Le 850th est affecté à la 9e Air Force, il dépend de la 2e brigade aérienne. Il reçoit ses ordres du 9e Génie, et pour compliquer les choses, il travaille avec le 926e régiment du génie de l’aviation. Les sapeurs du génie sont des hommes entrainés, ils connaissent tous le manuel de construction d’une piste, tout semble parfait et doit donc tourner comme une horloge. Oui, mais voilà, c’est la guerre ! Et tout ce qui est écrit, dans le manuel et sur les ordres d’opération, est bien loin de la réalité du terrain. Ce flou, artistique, amène les hommes du 850th à dire que quelqu’un a jeté, volontairement, le manuel par-dessus bord, lors du débarquement sur Utah Beach, et que toute l’organisation théorique, dispensée dans la phase préparatoire avant le débarquement, s’est perdue dans le temps. En effet, lorsque la 9e Air Force décide de faire construire une piste, dans les environs de Nancy, le 926e régiment du Génie, qui consulte ses cartes, constate que toutes les zones, déjà reconnues, se trouvent trop au sud de Nancy. D’autre part, tous les bataillons disponibles dans le secteur sont en pleine construction. Il ne reste que le 850th, dont un détachement est en maintenance sur les terrains d’aviation qui lui sont désignés, et, pour comble de malchance, l’élément lourd, ainsi que la compagnie et le bataillon d’état-major, qui viennent d’être envoyés, le 19 septembre, dans la région de Nancy, est arrêté dans les faubourgs de la ville, en attendant que l’infanterie américaine prenne possession de la ville. Pour l’instant, c’est l’artillerie qui essaye de déloger les Allemands… Le commandant de la 2e brigade demande alors une nouvelle reconnaissance aérienne, dans les alentours de Nancy, pour trouver un emplacement où construire le terrain. C’est au cours de cette mission de reconnaissance qu’une crête de terrains cultivés, situés près du village de Rosières-en-Haye attire l’attention de l’équipage. La zone repérée possède la longueur, la largeur et le drainage suffisants. Le lieu reçoit l’approbation immédiate de la 2e brigade, les ordres sont aussitôt donnés par radio. Les coordonnées du terrain sont envoyées, au 850th et les premiers éléments arrivent sur les lieux deux heures après l’appel radio. C’est dans le brouillard que les hommes suivent le Capitaine Nelson et découvrent Rosières-en-Haye, qui est tout de suite baptisé “Rosy”. 

Après l’accueil par les habitants, la mise en place du camp se fait un peu dans la plus complète confusion. La mission principale reste la construction de la piste. On entend toujours le crépitement des armes automatiques et le bruit de l’artillerie dans la campagne environnante. L’ordre est donné d’envoyer la pelleteuse et le Caterpillar sur le site, avant même que le camp s’installe. Le Sergent Robinson pare au plus pressé. “Les tentes ici, les latrines là-bas ! Qui a la hache ? Où est la masse ? Avez-vous vu mon sac de couchage ? On mange où ? ” … Pendant ce temps, le Lieutenant-colonel Ray et le Capitaine Nelson se font secouer dans leur Jeep qui parcoure le site pour déterminer la meilleure position possible de la piste. Rosy est la première piste de la région. Les engins commencent à défoncer les terres ensemencées de légumes et de luzerne, sous l’œil étonné et incrédule des habitants de Rosières. L’activité qui règne sur le site est impressionnante. Les paysans ne sont pas contents, on leur prend des terres pour construire un terrain d’aviation, mais c’est le lot de tout à chacun. “C’est la guerre !” comme le dira souvent le maire de l’époque… Les machines rongent, creusent, martèlent la terre. Les engins lourds, Caterpillar et pelleteuses, creusent le sol en pente, le contenu des scrapers est déchargé sur le terrain adjacent sans aucune forme de procès. Une pelleteuse creuse son sillon au centre de la piste, laissant ce trou béant comme un piège derrière elle.

Relevé sur le terrain par temps de pluie
Relevé sur le terrain par temps de pluie
Bulldozers en action sur Rosy
Bulldozers en action sur Rosy

Les niveleuses commencent à tracer une route vers le stockage de carburant, près de la route nationale 411, le rouleau compresseur suit la niveleuse en faisant tournoyer ses rouleaux d’acier. La construction est en marche, rien ne semble pouvoir l’arrêter !

La compagnie “C”, détachée sur Nancy et rappelée par radio le 22 septembre, arrive enfin sur Rosy. Elle s’installe, de l’autre côté de la nationale 411, sous les arbres, pour se mettre à l’abri. L’objectif du bataillon est d’obtenir un sol lisse, légèrement pentu et compacté, d’une largeur de quarante mètres. Des toiles de jute ont été commandées pour être appliquées sur le ventre argileux de Rosy. Le terrain peut apparaitre comme construit à la hâte, mais qu’importe, il doit être acceptable pour l’USAAF. C’est sans compter avec la pluie, qui se met à tomber͙.  L’hiver 44/45 a été l’un des plus pluvieux de l’époque. Travailler sous la pluie ne fait pas peur aux sapeurs du 850th, mais la pluie de Rosy n’a rien à voir avec celle que les hommes ont connue jusqu’ici ! Selon les dires, “il pleuvait d’une manière constante, perpétuelle et atroce, presque proche de celle décrite  dans les  livres saints  parlant  du déluge…”

 

Le rouleau compresseur suit la niveleuse en faisant tournoyer ses rouleaux d'acier.
Le rouleau compresseur suit la niveleuse en faisant tournoyer ses rouleaux d'acier.

La campagne lorraine est devenue, en très peu de temps, un véritable champ de boue. C’est comme une sorte de gel, qui colle et s’encastre dans les roues des camions, une gangue qui enveloppe les pneus et les maintiens bloqués. Pour la première fois, dans toute sa carrière, le 850th   se   trouve   embourbé   jusqu’aux   genoux   et   suffoque.   Le ravitaillement ne peut plus s’effectuer par voie routière. Les véhicules doivent être tractés͙ Devant cette situation, inhabituelle, le bataillon décide de faire le point sur la marche à suivre.

Le premier souci est la nourriture. Le village n’a accepté que stoïquement les hommes du 850th. Le second souci est de se replier au sec pour continuer la construction. L’état-major du bataillon décide de s’installer dans un verger, situé derrière une ferme abritée. C’est sans compter sur le caractère de la propriétaire, une “petite vieille” qui ressemble, selon les dires de l’époque à “une sorcière” et qui n’est pas du tout d’accord à céder son verger. Elle s’en va consulter monsieur le maire, qui secoue les épaules et lui dit : “si tu ne les laisses pas entrer, ils le feront quand même ! C’est la guerre !”.

L’état-major s’installe donc dans le verger, mais la petite vieille, tous les matins, revêtue de sa cape noire, par temps de pluie ou par grand vent, s’en va dans le verger ramasser les pommes tombées, pour que les occupants ne les volent pas. La compagnie de l’état-major s’installe dans la prairie, au-dessus du village, où le Sergent Akers, cuisinier du bataillon, a installé son mess. Les “toubibs” se retrouvent en face. L’aumônier Miller s’installe entre les toubibs et l’état-major. La compagnie “C” du Capitaine Sam M. Cable, choisit de se blottir le long d’un mur de pierres, dans la prairie du nord du village, faisant, sans doute, plus confiance dans la protection de Dieu que dans la dispersion et le camouflage. Le garage se fixe définitivement dans la ferme bistrot, au croisement de la nationale 411 (Toul vers Pont-à-Mousson) et de la nationale 408 (Saint-Mihiel vers Nancy). Ce qui devait être une “construction rapide” s’enlise  dans un “pétrin boueux”.

La construction de Rosy se trouve donc paralysée, alors que les camions continuent à déverser leur cargaison de toile de jute et de plaques PSP (Pierced Steel Plank).   Des centaines de tonnes s’amoncèlent sans que la noria puisse être stoppée. Les hommes du 850th commencent à douter de la possibilité de construire une piste à Rosières. Une question hante les responsables du matériel, la toile de jute et les plaques ne peuvent être laissées là si la piste est abandonnée. Le Capitaine Gérald A. Dodge, dit “Papy”, désespéré de voir la route qui mène aux pompes à carburant disparaître sous la boue, se met à jurer !

Le troisième volet de la réflexion est le drainage du terrain. En effet, chaque roue, chaque chenille d’engin, ne fait que creuser des ruisseaux. C’est alors que le 850th prend conscience du problème du matériel : des tuyaux ! Il faut des tuyaux, des kilomètres de tuyaux ! Il faut des pierres, des briques, des outils ! Comme suite à cette réflexion, le régiment envoie des tractopelles dans une carrière abandonnée, entre le garage et Dieulouard. Le “boulevard des tractopelles” vient de voir le jour. Et l’on voit une voie secondaire qui assure la liaison entre la route d’accès et la piste. Cette route se met à grossir au fur et à mesure que les pierres sont enfoncées dans la boue. Ce fameux “boulevard des tractopelles” prend une épaisseur d’un mètre cinquante. Mais il faut encore plus de pierres. Le grand chef décide, alors, de faire mettre vingt centimètres de pierres en plus sur la piste, et quarante-cinq centimètres de plus sur tous les accès et aires de stationnement.  Un transport continu de pierres s’instaure immédiatement. Le garage répare près de cent roues crevées par jour. Les chauffeurs roulent parfois plus de 18 heures par jour, et pour compliquer la tâche, il faut rouler tous feux éteints la nuit, pour ne pas se faire repérer par l’aviation ennemie qui rôde toujours dans le ciel.

Les mécaniciens attrapent des maux de tête devant la diminution des pièces de rechange. Ce problème, de ravitaillement, qui aurait pu causer un retard important dans le projet, sera atténué du fait du passage du 850th bataillon du génie de l’air en 850th Génie. De par sa nouvelle dénomination, le 850th appartient à toute armée, corps ou bataillon présent dans les environs, il peut donc se ravitailler auprès de ces organismes.  Et c’est grâce à la débrouillardise du Lieutenant Paynter qui dévalise les stocks des unités voisines, que le travail peut reprendre. Ce sont des montagnes de cailloux qui sont transportées à longueur de journée. La carrière ouverte proche du village ne suffit plus. On utilise les carrières déjà ouvertes comme celles d’Avrainville et de Dieulouard. On en ouvre d’autres, une à Villey-Saint-Étienne le 28 septembre, une autre au lieu-dit “la croix des pierres” sur Rosières. Devant l’ampleur de la tâche, les Américains vont faire appel à de la main-d’œuvre locale pour continuer de bâtir cette piste. C’est l’entreprise Duval, de Nancy, qui signe le contrat avec les Américains.

Les hommes de l’entreprise, envoyés sur Rosy, sont en guenilles. Ce sont des anciens des hauts fourneaux et des usines de Pompey, Dieulouard, Pont-à-Mousson, Foug, Toul et Nancy. Il y en a, tout au début, environ deux-cents. L’effectif augmente rapidement pour atteindre le chiffre de cinq-cents. Leur travail, dans la boue, avec des pelles et des haches, est nouveau pour eux. Travailler avec des Américains l’est également. Il y a la barrière de la langue, la façon de procéder. Au début, les ouvriers français ne sont pas bien intégrés.  Les Américains craignent toujours des opérations de sabotage. Mais selon les hommes du 850th, les ouvriers français ont été la clé de “l’organisation” et le Lieutenant-colonel Ray a su résoudre ce problème très rapidement, en offrant, aux ouvriers, un repas chaud pour le déjeuner et en leur confiant des missions importantes.

Il faut noter, également, l’implication de l’ingénieur des ponts et chaussées de Meurthe-et-Moselle dans le projet, ce qui fera dire, par la suite, que Rosy est un aérodrome américain construit en parfaite synergie avec les Français.

Une réponse sur “TRAB ; du temps des Américains (part 1)”

  1. Merci. Bon résumé.
    L’épopée du 859th Génie à Rosy me rappelle la mienne 25 ans plus tard, débarquant à la
    BA 136, à 19 ans. Moins épique cependant.
    A l’amphi de Soubise, antre du “mille-pattes”, en 1970, équipement de bord j’avais opté TOUL et les “bombardiers américains” que j’imaginais avec 4 hélices, car c’était l’autre bout de la France et que ce nom propre m’était inconnu, mais en Breton “toul” signifie “trou” et ça m’a attiré.
    Arrivés à Toul par le train ouvrier, fatigués du voyage dans l’Orient Express archibondé, en chemisette et pull léger, civils évidemment, par pur hasard, nous grimpons dans un Chausson qui roule/glisse déjà. IL reliait la BA 106. L’autre Ochey !
    CHOC : le sable ensoleillé la veille à Royan était devenu blanc sous un ciel gris et ça “ca..aillait”.
    Une heure et demie de glissades entre des congères de 3m plus tard, une vision de barbelés bas, rouillés, pointant de la neige d’une immense plaine blanche sans horizon. Puis, des avions inconnus, gros, gris, sales de stries noirâtres dégoulinantes, portant des bâches sales claquantes mal fixées, puis un hangar isolé, et des barbelés et des congères. Encore 20mn et le Chausson frétillant dans une allée, lo..ongue, des baraques perdues dans les arbres et la neige, nous mène devant le PC. N’ayant pu nous changer, l’arrivée de 2 estivants civils glissant dans une bouillasse neigeuse fut remarquable.
    Je comprends donc bien leur surprise due au climat vivifiant de la Lorraine où les 10 ans passés en escadron, m’ont laissés de très sincères regrets.
    J’ai oublié le reste de la journée mais le souvenir de cette matinée est vivace.
    Bill SPA 88

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